Cherté de la vie en Corse : pour le PCF "l’Autorité de la concurrence doit faire toute la clarté"
29/09/2020
Le communiqué
Selon la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques plus de 49.000 emplois ont été liquidés entre mars et août. Des milliers d’autres sont dans la ligne de mire du patronat.
Et si le ministre de l’Économie est contraint de reconnaître que la crise sanitaire sert d’excuse aux mauvais coups, ni lui ni le gouvernement ne tentent d’enrayer ce déferlement. Au contraire, ils perpétuent le CICE qui remplit les poches de Mulliez, écarte toute interdiction « des licenciements Covid » et refusent de subordonner le versement des aides au respect de critères sociaux et environnementaux contraignants.
En Corse même, le consensus intervenu entre l’ensemble des groupes de l’Assemblée de Corse, le MEDEF et la Chambre régionale de Commerce ne déroge pas à cette logique de l’utilisation sans contrepartie sociale ni contrôle des milliards d’argent public provenant de la solidarité nationale.
En moins de 6 mois, 1.5 milliard d’euros ont été injectés pour soutenir l’économie insulaire. Sans évaluation au regard des 4000 demandeurs d’emploi supplémentaires, cette unanimité vient appuyer la demande d’une rallonge d’1 milliard sur une année, dont 500 millions avant la fin 2020.
Cela interpelle d’autant plus que l’Autorité de la concurrence est obligée, ce qu’elle fait très timidement, de montrer les mécanismes de la cherté de la vie de la vie en Corse et de pointer les situations de monopoles, celui de Rubis pour les carburants, et, pour le reste sans le nommer, celui du consortium des patrons corses qui contrôle le transport et la distribution des marchandises acheminées et transformées ou consommées en Corse.
On ne peut qu’être impatients d’avoir les résultats de ces enquêtes qui durent maintenant depuis 2 ans afin de déterminer le pourquoi et le comment d’un scandale révélé en 1989 à travers le plus grand conflit social que la Corse ait connu.
Dans le temps, ce sont là encore des milliards d’euros de réfactions de TVA et de franco de port, prélevés sur la dotation de continuité territoriale, qui ont été détournés. Pour avoir une idée des choses, en 2016, le montant des réfactions de TVA s’élevait à 194 millions d’euros.
Or, aussi bien les réfactions de TVA que le franco de port sont destinés à garantir la vente des produits de consommation courante et des carburants à des prix identiques à ceux du continent. Le pouvoir d’achat des ménages insulaires est ainsi frauduleusement impacté par la captation de la solidarité nationale opérée à l’avantage d’intérêts privés.
L’Autorité de la concurrence se doit de faire toute la clarté sur cette réalité afin que les services de l’Etat puissent prendre les mesures qui s’imposent, notamment le contrôle des prix, en faveur du pouvoir d’achat des ménages insulaires dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté, (1 insulaire sur 5 vit avec moins de 970 € par mois).
Cette transparence indispensable doit accompagner une seule politique, définie en concertation avec tous les acteurs sociaux, politiques et économiques concernés, associant justice sociale et transition écologique, relance économique et reconquête industrielle.