Emmanuel Bonini a coécrit avec Doudou Morizot « Je les ai tous vus débuter », sorti le 11 février dernier.
Parlez-nous de « Doudou », avec qui vous avez écrit ce livre.
Je connais Doudou depuis vingt ans. À cette époque, je rédigeais la biographie de Joséphine Baker, et c’est son habilleuse qui me l’avait présenté. C’est un gars comme j’aime, c’est comme mon père. Il me fait penser à lui : mon père était un petit gars de la rue des trois Marie, Doudou, un petit gars de Ménilmontant.
Au départ, il a passé un diplôme de décorateur. Il travaillait au Cirque d’Hiver, chez Bouglione, et un jour, en 1954, Bruno Coquatrix est venu voir un spectacle. Il a demandé à ce qu’on lui « prête » Doudou, et finalement il est resté avec Coquatrix et est devenu régisseur de l’Olympia. Il y a travaillé durant trente-quatre ans avec les plus grands, Aznavour, Brel, Ferré, Brassens… Il les a tous vus débuter.
Au départ, il a passé un diplôme de décorateur. Il travaillait au Cirque d’Hiver, chez Bouglione, et un jour, en 1954, Bruno Coquatrix est venu voir un spectacle. Il a demandé à ce qu’on lui « prête » Doudou, et finalement il est resté avec Coquatrix et est devenu régisseur de l’Olympia. Il y a travaillé durant trente-quatre ans avec les plus grands, Aznavour, Brel, Ferré, Brassens… Il les a tous vus débuter.
D’où le titre et l’idée de ce livre ?
Doudou a 91 ans aujourd’hui et j’ai voulu lui rendre justice et hommage, lui qui a été licencié de l’Olympia, peu de temps avant sa retraite, en 1988, alors qu’il en avait fait l’ouverture avec Coquatrix. Celui-ci lui avait d’ailleurs dit : « Doudou, quoi qu’il arrive, ne quitte jamais ce navire que nous avons construit ensemble ». D’autres en ont décidé autrement.
Mais sa vie est extraordinaire, pleine d’anecdotes. J’ai ri et j’ai pleuré en l’écrivant avec lui. C’est une histoire dans l’histoire, qui se mêle à celle de Paris, à ce métier, à tous ces gens.
Mais sa vie est extraordinaire, pleine d’anecdotes. J’ai ri et j’ai pleuré en l’écrivant avec lui. C’est une histoire dans l’histoire, qui se mêle à celle de Paris, à ce métier, à tous ces gens.
Quelle est l’anecdote qui vous a le plus marqué ?
Il y en a tellement ! Deux me viennent spontanément à l'esprit.
Un jour, Michel Simon était en scène et Doudou lui soufflait les paroles. Agacé, il se retourne et lui dit « Ferme ta gueule, on n’entend que toi ! Si tu veux prendre ma place, t’as qu’à venir chanter avec moi ! » Et voilà que Doudou se retrouve sur scène… Ce qui lui vaudra plus tard les félicitations de l’artiste : « Foi de titi, je t’félicite, mon p’tit gars ! Mais recommence plus à me souffler les paroles aussi fort, j’suis gaga mais pas gogol ! ».
Il y a aussi cette anecdote avec Popeck. Un jour, il était devant l’Olympia et un type vendait des crêpes. Popeck lui demande : « C’est combien ? -Huit francs, répond l’homme. - Et bien, je préfère les huit francs ! » lui dira Popeck.
Un jour, Michel Simon était en scène et Doudou lui soufflait les paroles. Agacé, il se retourne et lui dit « Ferme ta gueule, on n’entend que toi ! Si tu veux prendre ma place, t’as qu’à venir chanter avec moi ! » Et voilà que Doudou se retrouve sur scène… Ce qui lui vaudra plus tard les félicitations de l’artiste : « Foi de titi, je t’félicite, mon p’tit gars ! Mais recommence plus à me souffler les paroles aussi fort, j’suis gaga mais pas gogol ! ».
Il y a aussi cette anecdote avec Popeck. Un jour, il était devant l’Olympia et un type vendait des crêpes. Popeck lui demande : « C’est combien ? -Huit francs, répond l’homme. - Et bien, je préfère les huit francs ! » lui dira Popeck.
Et vous, comment vous est venue cette passion de la biographie ?
Cela fait vingt ans que je publie. Ma première biographie était celle que j'évoquais tout à l'heure, sur Joséphine Baker. Elle a eu un important succès d’estime, si bien que mon éditeur m’a demandé si je voulais continuer. J’ai ensuite écrit sur Romy Schneider et les choses se sont enchaînées.
Mais c’était une passion d’enfant en réalité, tout comme l’histoire. J’ai toujours aimé raconter des histoires et transmettre. Jeune, je me cherchais, je voulais faire partie de ce monde des célébrités. C’est peut être cela qui m’a conduit à écrire toutes ces biographies de vedettes : Dalida, Sylvie Vartan, Jean-Jacques Goldman… C'est une manière d'entrer dans leur univers et de le partager. À un point parfois que l'on imagine pas : les biographes sont dépositaires de beaucoup de secrets...
Mais c’était une passion d’enfant en réalité, tout comme l’histoire. J’ai toujours aimé raconter des histoires et transmettre. Jeune, je me cherchais, je voulais faire partie de ce monde des célébrités. C’est peut être cela qui m’a conduit à écrire toutes ces biographies de vedettes : Dalida, Sylvie Vartan, Jean-Jacques Goldman… C'est une manière d'entrer dans leur univers et de le partager. À un point parfois que l'on imagine pas : les biographes sont dépositaires de beaucoup de secrets...