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Ajaccio : 27 ans après l’assassinat du préfet Erignac, l’appel à tourner la page de la violence


VL le Jeudi 6 Février 2025 à 12:08

Vingt-sept ans après sa tragique disparition, l’hommage à Claude Erignac a été l’occasion pour le préfet de Corse de rappeler que la violence ne doit pas être une fatalité. Jérôme Filippini a appelé à l’action et à la solidarité pour faire de la mémoire du préfet un moteur de changement.



Photos Paule Santoni
Photos Paule Santoni
Le 6 février 1998, Claude Erignac tombait sous les balles d’un tireur alors qu’il se rendait sans escorte à un concert de musique classique, rue du Colonel-Colonna-d’Ornano à Ajaccio. Chaque année depuis, un hommage lui est rendu sur la place qui porte son nom, où un olivier a été planté en symbole de paix et de concorde. Autour du préfet de Corse, de nombreux élus étaient présents, parmi lesquels le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni, la présidente de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, des parlementaires comme Xavier Lacombe et François-Xavier Ceccoli, ainsi que plusieurs représentants de l’État. 

 

Le préfet de Corse
Le préfet de Corse

Dans un discours le préfet de Corse, Jerôme Filippini, a rappelé que l’assassinat de Claude Erignac n’avait pas seulement frappé un homme, mais également la République et la Corse tout entière. "Claude Erignac a été assassiné parce qu’il incarnait la loi, parce qu’il représentait la République. En tuant le préfet, avaient frappé la République au cœur, tout en infligeant une blessure profonde à la Corse elle-même." a-t-il affirmé. Le préfet a également évoqué l’élan de solidarité qui a suivi la tragédie, rappelant que, dès les premières heures, les Corses se sont levés pour manifester leur douleur et leur indignation. "Ils ont répondu dans le silence d’un deuil profond", a-t-il précisé, .

"La violence est toujours une impasse"
Vingt-sept ans après cet assassinat, l’appel à rejeter la violence reste plus pertinent que jamais. "Depuis mon arrivée sur l’île, j’ai entendu de nombreuses voix, plus nombreuses et plus fortes que celles des émissaires du crime, déterminées à rejeter cette fatalité de la violence", a-t-il précisé. Un appel à l’unité des Corses respectueux de la loi, aspirant à la paix et à la prospérité, loin des actes de dégradation ou de violence. Rappelant les mots de l’écrivain Stefan Zweig, qui affirmait que "tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme", Jérôme Filippini a insisté sur le fait que chaque acte de violence est un recul pour l’humanité et une dégradation pour la société. En opposant cette violence à l’espoir et à la réconciliation, il a évoqué un chemin de paix à construire. "Ce moment nous oblige", a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que les Corses portaient en eux les ressources nécessaires pour tracer un avenir pacifié, loin des conflits du passé.
 


Photos Paule Santoni
Photos Paule Santoni

L’avenir de la Corse et de la République
Le préfet a aussi réaffirmé l’importance de la République dans le processus de réconciliation et de développement de la Corse. Il a mis en avant la nécessité de refonder les relations entre la Corse et la République, notamment par le biais du processus institutionnel en cours. "Ce chemin n’est pas aisé, il se mérite", a-t-il affirmé, évoquant l’espoir d’un avenir où la Corse pourrait apporter des solutions aux défis économiques, sociaux et culturels. Un avenir qui, selon Jérôme Filippini, pourrait inspirer d’autres régions de la Méditerranée, de l’Europe et de la France. "Agissons pour que la Corse et la République continuent durablement d’arpenter ce sentier de paix et de solidarité", a-t-il conclu, en réaffirmant l’espoir d’un avenir où les générations futures pourront vivre ensemble dans le respect mutuel.

 


Le discours du préfet de Corse
Le discours du préfet de Corse
La cérémonie s’est conclue par un dépôt de gerbes et une minute de silence, un moment solennel pour honorer la mémoire de Claude Erignac, tout en renouvelant l’engagement collectif à rejeter la violence et à construire un avenir pacifique et prospère pour la Corse et ses habitants.