C’est une explication qui a porté ses fruits et quelque peu bouleversé l’ordre du jour de la session de l’Assemblée de Corse. Si la double charge contre l’Etat lancée le matin, d’abord par le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, dans sa traditionnelle allocution d’ouverture de session, ensuite par le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, n’a pas vraiment réussi à faire oublier la température quasi-glaciale – Covid oblige – qui régnait dans l’hémicycle, elle a passablement réchauffé l’atmosphère et pris tout le monde de court, surtout l’opposition. A la suspension de séance, à midi, le groupe d’obédience macroniste, Andà per Dumane, comme les groupes de droite, Per L’Avvene et la Corse dans la République, ayant l’air de trouver ladite charge « un peu excessive », Gilles Simeoni décide, au pied levé, de convoquer la conférence des présidents de groupes pour « faire part de manière extrêmement précise des réponses ou des non-réponses de l’Etat sur les dossiers en cours et sur l’attitude du préfet de région ». L’idée était de donner aux élus corses un compte-rendu exact et bien plus détaillé que celui évoqué dans les interventions du matin et de faire comprendre les raisons de ce que les Nationalistes jugent être « une juste colère ». Après trois longues heures d’explications et de discussions à huis-clos, l’objectif est atteint. L’opposition révise ses premières impressions et demande, compte tenu du caractère très politique des interventions, de s’exprimer dans l’hémicycle. Cela donne un tir groupé et nourri contre le gouvernement et son représentant dans l’île. Dans une belle unanimité et un malaise patent…
Des erreurs
C’est le macronien Jean-Charles Orsucci qui, comme à son habitude dès que le gouvernement qu’il soutient est mis en cause, ouvre le bal en avouant : « J’ai trouvé vos interventions, ce matin, très manichéennes et très sombres. J’aurais pu penser, dans un premier temps, que nous étions déjà entrés en campagne électorale, ou que c’était un moyen détourné de mettre la caméra sur un tout autre sujet que le retrait du dossier emblématique des déchets. Je reconnais que le débat, que nous avons eu en conférence des présidents, m’a permis d’évacuer cette pensée ». Nonobstant sa « loyauté » envers LREM, il entend s’exprimer « non pas comme valet d’Emmanuel Macron ou relais de Paris comme on aurait tendance à vouloir me présenter quand je n’acquiesce pas les propos de la majorité territoriale, mais en allant dans votre sens ». Et reconnaît d’emblée : « C’est vrai ! Il y a, par certains côtés, des maladresses, voire sur un sujet, des fautes de l’Etat. Je le dis pour que nous puissions réussir ensemble pour la Corse ». Avant de pointer les erreurs : « Je ne comprends pas la position de l’Etat sur la question du gaz de ville à Ajaccio. Quand un ministre a pris un engagement, il en va de la crédibilité de la parole de l’Etat qui ne doit pas être reprise. Quand l’Etat commet des erreurs ou des fautes, il vient renforcer un sentiment de défiance envers lui et envers la Nation. Cela me désole ! ». L’engagement pris était de compenser le prix du gaz pour les ménages les plus précaires.
Une faute sur les prisonniers
Même sentiment sur l’enveloppe de continuité territoriale remise en cause par le préfet. « Nous devons nous inscrire sur ce qui a été octroyé par le gouvernement et avoir des garanties concernant la fongibilité de l’enveloppe ». Et sur la sous-évaluation par le gouvernement de la gravité des effets de la crise sanitaire dans l’île : « Je partage aussi vos inquiétudes quand des hauts fonctionnaires sont optimistes quand à la situation économique et sociale de la Corse. Oui, je suis très inquiet de cette situation qui appelle, des pouvoirs publics, une réponse forte ». Il rappelle, cependant que l’Etat a déjà eu cette réponse en promettant 1,4 milliard €. « C’est la juste part ! Mais penser que la crise est derrière nous ! ». S’il met tout cela sur le compte de « maladresses », il craint néanmoins « une faute » sur la question des prisonniers politiques qui « nous empoisonne la vie. Il est grand temps aujourd’hui que l’Etat respecte la loi qu’il a lui-même édictée. Il est temps que l’on fasse respecter les lois de la République concernant l’ensemble des prisonniers politiques. C’est important pour la Corse, pour la France et pour la démocratie ».
Des engagements
Sur le plan Salvezza, Jean-Charles Orsucci réplique au président de l’Exécutif qui lui demandait, le matin, d’agir auprès de ses amis du gouvernement plutôt que de critiquer : « Je n’ai pas attendu pour le faire. J’ai, jeudi dernier, alerté le ministre du tourisme sur le fait que, depuis sa venue à Bonifacio, les choses n’avaient pas suffisamment avancé, il m’a répondu qu’il déclinerait à Lourdes ce qui est prévu pour les trois collectivités d’Outre-Mer, Lourdes et la Corse et pris l’engagement de revenir vers vous avec des réponses concrètes. J’espère que cet engagement sera tenu ». Il réaffirme sa solidarité avec l’Exécutif corse, mais avec un bémol : « Je continue d’être à vos côtés pour que nous soyons entendus, mais vous devez être prêts aussi à entendre que nos demandes ne sont pas toutes légitimes ou opérationnelles vis-à-vis du Plan de relance du gouvernement. Le souci de notre feuille de route est qu’elle ne correspond pas à ce que le gouvernement a mis en place au plan national en termes de cohésion sociale, de développement environnemental et de compétitivité. Nous devons nous inscrire dans cela et faire valoir notre spécificité ». Et s’engage à faire passer le message au plus haut niveau de l’Etat. « Parce que nous sommes des acteurs de la paix, que nous voulons un avenir serein pour nos enfants et que nous craignions les semaines et les mois à-venir, nous serons à vos côtés pour nous faire entendre, à hauteur des moyens qui sont les nôtres ».
C’est le macronien Jean-Charles Orsucci qui, comme à son habitude dès que le gouvernement qu’il soutient est mis en cause, ouvre le bal en avouant : « J’ai trouvé vos interventions, ce matin, très manichéennes et très sombres. J’aurais pu penser, dans un premier temps, que nous étions déjà entrés en campagne électorale, ou que c’était un moyen détourné de mettre la caméra sur un tout autre sujet que le retrait du dossier emblématique des déchets. Je reconnais que le débat, que nous avons eu en conférence des présidents, m’a permis d’évacuer cette pensée ». Nonobstant sa « loyauté » envers LREM, il entend s’exprimer « non pas comme valet d’Emmanuel Macron ou relais de Paris comme on aurait tendance à vouloir me présenter quand je n’acquiesce pas les propos de la majorité territoriale, mais en allant dans votre sens ». Et reconnaît d’emblée : « C’est vrai ! Il y a, par certains côtés, des maladresses, voire sur un sujet, des fautes de l’Etat. Je le dis pour que nous puissions réussir ensemble pour la Corse ». Avant de pointer les erreurs : « Je ne comprends pas la position de l’Etat sur la question du gaz de ville à Ajaccio. Quand un ministre a pris un engagement, il en va de la crédibilité de la parole de l’Etat qui ne doit pas être reprise. Quand l’Etat commet des erreurs ou des fautes, il vient renforcer un sentiment de défiance envers lui et envers la Nation. Cela me désole ! ». L’engagement pris était de compenser le prix du gaz pour les ménages les plus précaires.
Une faute sur les prisonniers
Même sentiment sur l’enveloppe de continuité territoriale remise en cause par le préfet. « Nous devons nous inscrire sur ce qui a été octroyé par le gouvernement et avoir des garanties concernant la fongibilité de l’enveloppe ». Et sur la sous-évaluation par le gouvernement de la gravité des effets de la crise sanitaire dans l’île : « Je partage aussi vos inquiétudes quand des hauts fonctionnaires sont optimistes quand à la situation économique et sociale de la Corse. Oui, je suis très inquiet de cette situation qui appelle, des pouvoirs publics, une réponse forte ». Il rappelle, cependant que l’Etat a déjà eu cette réponse en promettant 1,4 milliard €. « C’est la juste part ! Mais penser que la crise est derrière nous ! ». S’il met tout cela sur le compte de « maladresses », il craint néanmoins « une faute » sur la question des prisonniers politiques qui « nous empoisonne la vie. Il est grand temps aujourd’hui que l’Etat respecte la loi qu’il a lui-même édictée. Il est temps que l’on fasse respecter les lois de la République concernant l’ensemble des prisonniers politiques. C’est important pour la Corse, pour la France et pour la démocratie ».
Des engagements
Sur le plan Salvezza, Jean-Charles Orsucci réplique au président de l’Exécutif qui lui demandait, le matin, d’agir auprès de ses amis du gouvernement plutôt que de critiquer : « Je n’ai pas attendu pour le faire. J’ai, jeudi dernier, alerté le ministre du tourisme sur le fait que, depuis sa venue à Bonifacio, les choses n’avaient pas suffisamment avancé, il m’a répondu qu’il déclinerait à Lourdes ce qui est prévu pour les trois collectivités d’Outre-Mer, Lourdes et la Corse et pris l’engagement de revenir vers vous avec des réponses concrètes. J’espère que cet engagement sera tenu ». Il réaffirme sa solidarité avec l’Exécutif corse, mais avec un bémol : « Je continue d’être à vos côtés pour que nous soyons entendus, mais vous devez être prêts aussi à entendre que nos demandes ne sont pas toutes légitimes ou opérationnelles vis-à-vis du Plan de relance du gouvernement. Le souci de notre feuille de route est qu’elle ne correspond pas à ce que le gouvernement a mis en place au plan national en termes de cohésion sociale, de développement environnemental et de compétitivité. Nous devons nous inscrire dans cela et faire valoir notre spécificité ». Et s’engage à faire passer le message au plus haut niveau de l’Etat. « Parce que nous sommes des acteurs de la paix, que nous voulons un avenir serein pour nos enfants et que nous craignions les semaines et les mois à-venir, nous serons à vos côtés pour nous faire entendre, à hauteur des moyens qui sont les nôtres ».
Ouvrir les yeux
Une position rejointe par la présidente du groupe de droite, La Corse dans la République, Valérie Bozzi, qui fait le même aveu : « J’ai trouvé les deux discours de ce matin très durs. Je n’ai pas tout à fait compris pourquoi ils avaient été tenus. Je me suis même dit : encore une fois la rengaine nationaliste contre le méchant Etat français qui l’empêche de mener sa politique. Un constat d’échec et un seul responsable : l’Etat. Vous nous avez apporté des précisions importantes qui m’ont permis de comprendre, voire d’adhérer parfois à ce que vous avez dit ». De la même façon, mais avec plus de précaution oratoire, elle se dit « très inquiète » des propos d’un représentant de l’Etat « qui dirait que nous avions déjà beaucoup obtenu et que la situation économique de la Corse n’était pas si catastrophique que ça, qu’au contraire, elle était maîtrisée. Je rejoins votre sentiment de ne pas être entendu et je suis à vos côtés pour ouvrir un dialogue, ouvrir les yeux de certains responsables du gouvernement qui ne seraient pas au fait des difficultés de nos citoyens et de nos entreprises. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que nous avons voté avec vous le Plan Salvezza ». Enfin, sur les prisonniers politiques, elle précise : « On peut vous rejoindre, simplement votre communiqué du 18 décembre est à minima maladroit… Le fait d’avoir retiré la prise de décision au Garde des Sceaux parce qu’il avait été avocat dans ce dossier est plutôt une bonne décision. Quoiqu’il aurait pris comme décision, on aurait entrainé une polémique. On demande au Premier ministre d’appliquer la loi. C’est tout à fait logique que ces personnes, qui ont purgé la plus grande partie de leur peine sur le continent, puissent terminer cette peine au plus proche de leurs familles ».
Une position rejointe par la présidente du groupe de droite, La Corse dans la République, Valérie Bozzi, qui fait le même aveu : « J’ai trouvé les deux discours de ce matin très durs. Je n’ai pas tout à fait compris pourquoi ils avaient été tenus. Je me suis même dit : encore une fois la rengaine nationaliste contre le méchant Etat français qui l’empêche de mener sa politique. Un constat d’échec et un seul responsable : l’Etat. Vous nous avez apporté des précisions importantes qui m’ont permis de comprendre, voire d’adhérer parfois à ce que vous avez dit ». De la même façon, mais avec plus de précaution oratoire, elle se dit « très inquiète » des propos d’un représentant de l’Etat « qui dirait que nous avions déjà beaucoup obtenu et que la situation économique de la Corse n’était pas si catastrophique que ça, qu’au contraire, elle était maîtrisée. Je rejoins votre sentiment de ne pas être entendu et je suis à vos côtés pour ouvrir un dialogue, ouvrir les yeux de certains responsables du gouvernement qui ne seraient pas au fait des difficultés de nos citoyens et de nos entreprises. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que nous avons voté avec vous le Plan Salvezza ». Enfin, sur les prisonniers politiques, elle précise : « On peut vous rejoindre, simplement votre communiqué du 18 décembre est à minima maladroit… Le fait d’avoir retiré la prise de décision au Garde des Sceaux parce qu’il avait été avocat dans ce dossier est plutôt une bonne décision. Quoiqu’il aurait pris comme décision, on aurait entrainé une polémique. On demande au Premier ministre d’appliquer la loi. C’est tout à fait logique que ces personnes, qui ont purgé la plus grande partie de leur peine sur le continent, puissent terminer cette peine au plus proche de leurs familles ».
Pas de complaisance
La liberté de ton, d’esprit et d’action est, d’emblée, revendiquée par le président du groupe libéral, Per L’Avvene, Jean-Martin Mondoloni, toujours sous le coup d’une polémique avec Jean-Guy Talamoni sur « la déférence » à apporter ou non aux relations avec Paris, polémique issue de la dernière session de l’Assemblée de Corse. « La querelle de vocabulaire entre nous, Mr le Président de l’Assemblée de Corse, profondément politique, tient moins à nos convictions qu’à la façon dont vous procédez. Je rappelle que nous continuerons à nous insurger à chaque fois qu’on voudrait nous ranger dans un camp parce qu’on n’est pas d’accord avec la majorité. Aujourd’hui, si on n’est pas nationaliste, on serait des valets ou soumis à l’Etat ». Ceci purgé, il revient sur le fait du jour : « l’inventaire de soucis que notre institution rencontre avec les services de l’Etat » pour déclarer : « Quand il y a un problème avec un ministre ou un préfet, il faut le dire sans concession et sans complaisance ! ». Pour le reste, le constat est partagé : « Le ministre de l’écologie avait donné son accord sur le gaz de ville. Si ce contrat n’est pas honoré, nous avons tous le droit de le reconnaître sans que ça fasse de nous des Nationalistes. C’est une situation factuelle ». Idem sur la volonté de reprise en main par l’Etat de la déspécialisation de la continuité territoriale : « Nous avons été des adversaires invétérés de cette déspécialisation, cette enveloppe était dédiée à la desserte maritime. Nous avions, lorsque nous étions en responsabilité, fait évaluer la loi pour faire usage de ces reliquats vers les ports et aéroports, c’est logique ! Vous avez considéré qu’il fallait déspécialiser totalement, notamment pour financer le Comité de massif. Cette enveloppe dépend, chaque année, de la Loi de finances et on n’est pas à l’abri d’une coupe sur cette dotation. La loi ayant acté cette déspécialisation, il y a effectivement un mécanisme de recentralisation ».
La force des rapports
Sur les prisonniers politiques, Jean-Martin Mondoloni estime que tout a déjà été dit. « Tout le droit, rien que le droit ! Il y a des situations qui devraient bénéficier de liberté conditionnelle ou de rapprochements. Il faut l’appliquer de façon sereine ». Sur le plan Salvezza ? « Nous avions conscience qu’on se heurterait à des difficultés. On rentre dans des discussions longues, mais avant de discuter, il faut ouvrir la porte, dialoguer, confronter nos points de vue. Il faut demander l’ouverture d’une concertation entre la Collectivité et l’Etat ». Ceci concédé, le consensus face à l’attitude actuelle de l’Etat bute, comme souvent, sur le mur de la politique locale : « Ce qui nous distingue de la majorité, et ça continuera à nous séparer longtemps, c’est votre vision manichéenne où vous cherchez à nous enfermer dans un camp. Nous n’allons pas nous laisser enfermer, ni dans un camp, ni dans un autre. Quand l’Etat a tort, il faut le dire ! Lorsqu’on parle d’urbanisme, vous cherchez à nous faire passer pour des bétonneurs. Lorsqu’on parle d’environnement, vous cherchez à nous faire passer pour des pro-incinérateurs acharnés. Cette logique-là rend nos débats peu audibles à l’égard de l’opinion ». Et de conclure : « Nous n’allons pas vous suivre dans la voie visant à ne pas suivre les décisions d’Etat, mais nous continuerons à penser qu’il faut privilégier la force des rapports aux rapports de force ».
N.M.
La liberté de ton, d’esprit et d’action est, d’emblée, revendiquée par le président du groupe libéral, Per L’Avvene, Jean-Martin Mondoloni, toujours sous le coup d’une polémique avec Jean-Guy Talamoni sur « la déférence » à apporter ou non aux relations avec Paris, polémique issue de la dernière session de l’Assemblée de Corse. « La querelle de vocabulaire entre nous, Mr le Président de l’Assemblée de Corse, profondément politique, tient moins à nos convictions qu’à la façon dont vous procédez. Je rappelle que nous continuerons à nous insurger à chaque fois qu’on voudrait nous ranger dans un camp parce qu’on n’est pas d’accord avec la majorité. Aujourd’hui, si on n’est pas nationaliste, on serait des valets ou soumis à l’Etat ». Ceci purgé, il revient sur le fait du jour : « l’inventaire de soucis que notre institution rencontre avec les services de l’Etat » pour déclarer : « Quand il y a un problème avec un ministre ou un préfet, il faut le dire sans concession et sans complaisance ! ». Pour le reste, le constat est partagé : « Le ministre de l’écologie avait donné son accord sur le gaz de ville. Si ce contrat n’est pas honoré, nous avons tous le droit de le reconnaître sans que ça fasse de nous des Nationalistes. C’est une situation factuelle ». Idem sur la volonté de reprise en main par l’Etat de la déspécialisation de la continuité territoriale : « Nous avons été des adversaires invétérés de cette déspécialisation, cette enveloppe était dédiée à la desserte maritime. Nous avions, lorsque nous étions en responsabilité, fait évaluer la loi pour faire usage de ces reliquats vers les ports et aéroports, c’est logique ! Vous avez considéré qu’il fallait déspécialiser totalement, notamment pour financer le Comité de massif. Cette enveloppe dépend, chaque année, de la Loi de finances et on n’est pas à l’abri d’une coupe sur cette dotation. La loi ayant acté cette déspécialisation, il y a effectivement un mécanisme de recentralisation ».
La force des rapports
Sur les prisonniers politiques, Jean-Martin Mondoloni estime que tout a déjà été dit. « Tout le droit, rien que le droit ! Il y a des situations qui devraient bénéficier de liberté conditionnelle ou de rapprochements. Il faut l’appliquer de façon sereine ». Sur le plan Salvezza ? « Nous avions conscience qu’on se heurterait à des difficultés. On rentre dans des discussions longues, mais avant de discuter, il faut ouvrir la porte, dialoguer, confronter nos points de vue. Il faut demander l’ouverture d’une concertation entre la Collectivité et l’Etat ». Ceci concédé, le consensus face à l’attitude actuelle de l’Etat bute, comme souvent, sur le mur de la politique locale : « Ce qui nous distingue de la majorité, et ça continuera à nous séparer longtemps, c’est votre vision manichéenne où vous cherchez à nous enfermer dans un camp. Nous n’allons pas nous laisser enfermer, ni dans un camp, ni dans un autre. Quand l’Etat a tort, il faut le dire ! Lorsqu’on parle d’urbanisme, vous cherchez à nous faire passer pour des bétonneurs. Lorsqu’on parle d’environnement, vous cherchez à nous faire passer pour des pro-incinérateurs acharnés. Cette logique-là rend nos débats peu audibles à l’égard de l’opinion ». Et de conclure : « Nous n’allons pas vous suivre dans la voie visant à ne pas suivre les décisions d’Etat, mais nous continuerons à penser qu’il faut privilégier la force des rapports aux rapports de force ».
N.M.