- Pourquoi ce mouvement de grève ?
- A cause, d’abord, de la façon dont se sont déroulées les négociations sur le statut social des cheminots, qui est un accord d’entreprise qui doit être entériné par les élus de l’Assemblée de Corse, lors d’une session. Ensuite, ce statut comporte beaucoup de petites coquilles et, surtout, crée beaucoup d’injustice sociale et de différence entre les métiers. Le pesage des métiers n’a pas été fait comme il fallait. Et lors des négociations avec l’Office des transports, nous n’avons eu aucun document de travail qui expliquait comment a été procédé à ce pesage. On nous a juste donné un document qui précisait le déroulement des carrières de chaque cheminot.
- Que reprochez-vous aux négociations ?
- Ce n’est pas tant pendant les négociations. Mais, ensuite, on nous a mis devant un fait accompli. C’est un cabinet parisien d’expertise, d’assistance à maitrise d’ouvrage, qui devait peser les métiers pour définir les primes et les déroulements de carrières en fonction de chaque métier. On nous a présenté le document que ce cabinet a rédigé en nous disant : « Voilà, il faut le signer ! ». Sans discussion ! Et, quand nous avons refusé, on nous a reproché de ne pas avoir donné des documents ! Le président de l’OTC, Paul-Marie Bartoli, nous a dit : « On n’est pas là pour négocier le document, on est là pour l’avaliser ! ».
- N’y-a-t-il eu aucune discussion sur ce document ?
- Il paraît que les négociations ont, soi-disant, été faites en amont. Mais ce n’étaient pas des négociations ! Il y a eu des discussions avec l’OTC et Mr Bartoli. Ensuite, ils ont rédigé ce document sur lequel on ne pouvait rien dire. Il fallait le signer tel quel !
- Y-a-t-il d’autres points de désaccord ?
- Oui. Un second point, important pour nous, est que, normalement, le volet Rémunérations de ce statut doit être négocié avec la participation de la direction de la SEM (Société d’économie mixte qui gère les chemins de fer corses, ndlr). Or, la direction de la SEM n’a pas été concertée. Un troisième point concerne des précisions à apporter sur certains chapitres. Par exemple, sur le déclenchement des EVS, les éléments variables de solde…
Un autre point porte sur le cadre d’organisation. Le Préfet, qui est responsable de la sécurité de circulation sur le réseau ferré, a imposé qu’il y ait un chef de pôle sécurité et 3 adjoints sécurité, un pour chaque service : transports, matériels, équipement. Sur le nouveau statut apparaît un chef de pôle, mais seulement deux adjoints aux services transports et matériels. Celui pour l’équipement a disparu.
- Pourquoi ce poste n’a-t-il pas été pourvu ? Pour des raisons financières ?
- Non. Pas du tout ! On aurait pu comprendre qu’il y ait des raisons financières, mais d’autres postes, qui ne sont pas imposés, ont été créés. Nous avons posé la question au Préfet pour savoir s’il avait été mis au courant de cet état de fait et s’il avait donné son accord. Nous attendons sa réponse.
- Paul-Marie Bartoli vous accuse de faire de la surenchère ?
- Nous ne faisons pas de la surenchère. Nous demandons des précisions. Nous voulons juste discuter quelques points. On nous le refuse. On nous dit : « Non ! C’est comme ça ! Le document va être soumis au vote de la CTC. Quand il sera voté, il sera applicable ». Comme nous ne sommes pas entendus, nous faisons grève !
- Combien êtes-vous de grévistes ?
- Aujourd’hui, nous sommes une centaine. Lundi, le mouvement de grève devrait s’amplifier et se durcir. Mais, il ne faut pas oublier que, lorsque nous avons fait grève le 20 décembre pour la consultation du document, nous étions 120 grévistes. Une pétition a été signée par presque tous les cheminots, elle a recueilli 191 signatures sur 230 titulaires, ce n’est pas anodin ! Elle demandait que le statut soit présenté aux personnels avant d’être avalisé. Chose qui n’a pas été faite ! De plus 7 chefs de service sur 9 ont envoyé un courrier signé à Paul-Marie Bartoli pour lui exprimer leur mécontentement car ils n’ont pas été concertés.
- Quelle a été la réponse ?
- Il n’y a pas eu vraiment de réponse. On nous a répondu : « C’est comme ça ! ». Face à cette attitude, le seul moyen, qui nous reste, est de faire grève. D’autant qu’il faut faire vite. Le statut va être avalisé par la CTC à la prochaine session ou à la suivante.
- N’y aura-t-il aucun train qui circulera ?
- Apparemment non. Mais les trains ne sont pas bloqués. Ils ne circulent pas parce qu’il n’y a pas de personnel. Nous le déplorons pour les usagers. Mais les usagers ne sont visiblement pas trop le souci de l’OTC qui laisse pourrir la situation. Nous n’avons pas de contact avec l'OTC. Les seules informations, que nous avons eues de Mr Bartoli, l’ont été par les médias. Comme le statut a été signé par le STC (Sindicatu di i travagliadori corsi), qui est le syndicat majoritaire, il est, de ce fait, validé. Mr Bartoli ne veut plus rien entendre. C’est impressionnant !
Propos recueillis par Nicole MARI
- A cause, d’abord, de la façon dont se sont déroulées les négociations sur le statut social des cheminots, qui est un accord d’entreprise qui doit être entériné par les élus de l’Assemblée de Corse, lors d’une session. Ensuite, ce statut comporte beaucoup de petites coquilles et, surtout, crée beaucoup d’injustice sociale et de différence entre les métiers. Le pesage des métiers n’a pas été fait comme il fallait. Et lors des négociations avec l’Office des transports, nous n’avons eu aucun document de travail qui expliquait comment a été procédé à ce pesage. On nous a juste donné un document qui précisait le déroulement des carrières de chaque cheminot.
- Que reprochez-vous aux négociations ?
- Ce n’est pas tant pendant les négociations. Mais, ensuite, on nous a mis devant un fait accompli. C’est un cabinet parisien d’expertise, d’assistance à maitrise d’ouvrage, qui devait peser les métiers pour définir les primes et les déroulements de carrières en fonction de chaque métier. On nous a présenté le document que ce cabinet a rédigé en nous disant : « Voilà, il faut le signer ! ». Sans discussion ! Et, quand nous avons refusé, on nous a reproché de ne pas avoir donné des documents ! Le président de l’OTC, Paul-Marie Bartoli, nous a dit : « On n’est pas là pour négocier le document, on est là pour l’avaliser ! ».
- N’y-a-t-il eu aucune discussion sur ce document ?
- Il paraît que les négociations ont, soi-disant, été faites en amont. Mais ce n’étaient pas des négociations ! Il y a eu des discussions avec l’OTC et Mr Bartoli. Ensuite, ils ont rédigé ce document sur lequel on ne pouvait rien dire. Il fallait le signer tel quel !
- Y-a-t-il d’autres points de désaccord ?
- Oui. Un second point, important pour nous, est que, normalement, le volet Rémunérations de ce statut doit être négocié avec la participation de la direction de la SEM (Société d’économie mixte qui gère les chemins de fer corses, ndlr). Or, la direction de la SEM n’a pas été concertée. Un troisième point concerne des précisions à apporter sur certains chapitres. Par exemple, sur le déclenchement des EVS, les éléments variables de solde…
Un autre point porte sur le cadre d’organisation. Le Préfet, qui est responsable de la sécurité de circulation sur le réseau ferré, a imposé qu’il y ait un chef de pôle sécurité et 3 adjoints sécurité, un pour chaque service : transports, matériels, équipement. Sur le nouveau statut apparaît un chef de pôle, mais seulement deux adjoints aux services transports et matériels. Celui pour l’équipement a disparu.
- Pourquoi ce poste n’a-t-il pas été pourvu ? Pour des raisons financières ?
- Non. Pas du tout ! On aurait pu comprendre qu’il y ait des raisons financières, mais d’autres postes, qui ne sont pas imposés, ont été créés. Nous avons posé la question au Préfet pour savoir s’il avait été mis au courant de cet état de fait et s’il avait donné son accord. Nous attendons sa réponse.
- Paul-Marie Bartoli vous accuse de faire de la surenchère ?
- Nous ne faisons pas de la surenchère. Nous demandons des précisions. Nous voulons juste discuter quelques points. On nous le refuse. On nous dit : « Non ! C’est comme ça ! Le document va être soumis au vote de la CTC. Quand il sera voté, il sera applicable ». Comme nous ne sommes pas entendus, nous faisons grève !
- Combien êtes-vous de grévistes ?
- Aujourd’hui, nous sommes une centaine. Lundi, le mouvement de grève devrait s’amplifier et se durcir. Mais, il ne faut pas oublier que, lorsque nous avons fait grève le 20 décembre pour la consultation du document, nous étions 120 grévistes. Une pétition a été signée par presque tous les cheminots, elle a recueilli 191 signatures sur 230 titulaires, ce n’est pas anodin ! Elle demandait que le statut soit présenté aux personnels avant d’être avalisé. Chose qui n’a pas été faite ! De plus 7 chefs de service sur 9 ont envoyé un courrier signé à Paul-Marie Bartoli pour lui exprimer leur mécontentement car ils n’ont pas été concertés.
- Quelle a été la réponse ?
- Il n’y a pas eu vraiment de réponse. On nous a répondu : « C’est comme ça ! ». Face à cette attitude, le seul moyen, qui nous reste, est de faire grève. D’autant qu’il faut faire vite. Le statut va être avalisé par la CTC à la prochaine session ou à la suivante.
- N’y aura-t-il aucun train qui circulera ?
- Apparemment non. Mais les trains ne sont pas bloqués. Ils ne circulent pas parce qu’il n’y a pas de personnel. Nous le déplorons pour les usagers. Mais les usagers ne sont visiblement pas trop le souci de l’OTC qui laisse pourrir la situation. Nous n’avons pas de contact avec l'OTC. Les seules informations, que nous avons eues de Mr Bartoli, l’ont été par les médias. Comme le statut a été signé par le STC (Sindicatu di i travagliadori corsi), qui est le syndicat majoritaire, il est, de ce fait, validé. Mr Bartoli ne veut plus rien entendre. C’est impressionnant !
Propos recueillis par Nicole MARI