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Création d’une section de l’UNI à l’Université de Corse : des syndicats étudiants dénoncent une « provocation »


VL le Jeudi 6 Février 2025 à 08:28

L’implantation d’une section de l’Union Nationale Inter-Universitaire (UNI), syndicat classé à droite, à l’Université de Corse provoque une forte opposition. Deux syndicats étudiants dénoncent une présence jugée incompatible avec les valeurs de l’institution et appellent les étudiants concernés à renoncer.



Crédit photo Uni
Crédit photo Uni
L’UNI fait son entrée à l’Université de Corse. Ce syndicat étudiant fondé en 1969 et historiquement ancré à droite, revendique une défense de « la transmission des savoirs, des valeurs et de notre héritage culturel et historique ». Selon son site officiel, elle milite pour une éducation centrée sur "la transmission des savoirs, des valeurs et de notre héritage culturel et historique" et s'oppose aux "mouvements radicaux" qu'elle accuse d'utiliser les universités comme des bases arrières. 

« Une organisation hostile à nos valeurs »
L’implantation de cette section a immédiatement suscité des réactions de la part de syndicats étudiants. Ghjuventù di a Manca condamne fermement cette initiative et dénonce une tentative d’implantation d’un mouvement qui, selon elle, est contraire aux valeurs de l’université et de la société corse : « Un syndicat d'extrême droite s'est installé à l'Université de Corse. Ce n'est pas un simple regroupement d'étudiants aux idées conservatrices, mais une organisation portée par une idéologie hostile aux valeurs de liberté, de solidarité et d'ouverture qui font la richesse de notre île. Le syndicat affirme que l’UNI a toujours défendu des positions opposées aux intérêts des étudiants et des luttes sociales. « L'extrême droite n'a jamais été du côté des étudiants. Elle méprise les luttes sociales, dénature notre culture et l'instrumentalise à des fins électorales. Sous couvert d'un enracinement factice, elle défend une Corse figée, réactionnaire et fermée, à l'opposé de nos valeurs de résistance et d'émancipation. »

​Un appel à se retirer
Même tonalité du côté de Ghjuventù Indipendentista, qui voit dans cette implantation une remise en cause du combat ayant conduit à la création de l’université en 1981. « Cette institution a été acquise par la lutte et le sacrifice de générations d’étudiants qui ont résisté face à un État français qui refusait de nous reconnaître ce droit. Par conséquent, nous affirmons que la présence d’une telle structure, agissant au nom d’intérêts étrangers à la cause corse, est illégitime. »

Dans son communiqué, Ghjuventù Indipendentista prévient qu’elle s’opposera à cette présence et enjoint les membres de l’UNI à renoncer à leur initiative : « Le monde étudiant corse n'a pas vocation à être un terrain de propagande pour des idéologies colonialistes. Ghjuventù Indipendentista rappelle que les étudiants français sont tolérés et accueillis en tant que simples étudiants, mais en aucun cas ils ne peuvent prétendre s'arroger un rôle politique au sein de notre université. »

Le syndicat met en garde contre les conséquences d’un maintien de cette structure et qualifie cette initiative de provocation : « L'histoire de notre lutte nous oblige à combattre sans relâche toute tentative de réintroduction des outils de domination française, sous quelque forme que ce soit. Nous appelons ces étudiants français à mettre un terme à leur démarche. L'erreur est humaine, persévérer dans cette voie serait une provocation inacceptable. »



À ce stade, les représentants de l’UNI Corse ne se sont pas encore exprimés publiquement sur ces réactions.