À Canari, l’ancien site de la Société Minière de l’Amiante (SMA), fermé en 1965, continue d’être une plaie béante. Des tonnes de résidus amiantés, des infrastructures abandonnées et des risques toujours bien réels : autant d’éléments qui rendent ce lieu particulièrement sensible. Après des décennies de surveillance, un chantier de démolition et de mise en sécurité va enfin débuter. C’est pour présenter ces opérations à la population que l’ADEME, chargée du dossier par l’État, tiendra une réunion publique le mardi 25 mars à 18h00 à la salle des fêtes de Canari. L’occasion pour les habitants de mieux comprendre les enjeux du chantier et d’obtenir des réponses à leurs questions. Si le projet vise à sécuriser définitivement l’ancien site industriel, les risques liés à l’amiante et les nuisances des travaux restent des sujets d’inquiétude.
Un chantier hors norme
Les travaux prévus concernent trois bâtiments encore debout : le concasseur, le local électrique et l’usine en bord de route. Leur démolition, qui débutera en octobre 2025 pour s’achever en mai 2026, doit permettre de limiter les risques liés aux matériaux amiantés présents sur place. Mais ce chantier est particulièrement délicat. L’amiante, extrêmement nocif lorsqu’il est inhalé, impose des précautions strictes. L’air sera contrôlé en permanence pour éviter toute pollution supplémentaire, et des systèmes de brumisation seront utilisés pour empêcher la dispersion des poussières.
Les habitants devront aussi composer avec des restrictions de circulation. La RT 80, qui longe le site, sera concernée par une circulation alternée. Pire encore, la route devra être totalement fermée pendant dix nuits en janvier-février 2026, le temps de mener certaines interventions à risque.
Ces contraintes seront au cœur des discussions lors de la réunion publique du 25 mars. Les équipes techniques et les représentants de l’État seront présents pour répondre aux questions des riverains et expliquer comment les nuisances seront limitées.
Un site condamné à rester fermé
Si ces travaux marquent une avancée importante, ils ne permettront pas une réhabilitation du site. Même après la démolition, l’ancienne mine d’amiante restera interdite au public, en raison des risques persistants. Cependant, une réflexion est en cours pour préserver la mémoire du site et rappeler son importance historique et industrielle.