Les communistes d’Ajaccio se projettent déjà vers 2026. Lors de leur assemblée générale, ils ont désigné Marc-Antoine Leroy et Pierre-Ange Muselli Colonna comme chefs de file en vue des municipales. Quelques mois après les législatives où le Nouveau Front Populaire avait permis de réunir plusieurs partis de gauche en Corse-du-Sud, les communistes ajacciens affichent leur volonté de poursuivre cette dynamique. Avec la désignation de Marc-Antoine Leroy et Pierre-Ange Muselli Colonna comme chefs de file, ils souhaitent amorcer dès à présent la construction d’une liste de large rassemblement pour les prochaines municipales. Pas question, cette fois, d’avancer en ordre dispersé. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. En 2024, nous avons eu quinze jours pour faire campagne, et malgré cela, nous avons prouvé que l’unité de la gauche était possible. Cela a permis de montrer que la gauche était encore là, malgré ceux qui la disaient moribonde. Aujourd’hui, nous avons des discussions régulières avec l’ensemble des forces de gauche à Ajaccio, et nous espérons que cette dynamique se poursuivra avec les municipales », explique Marc-Antoine Leroy, candidat du Nouveau Front Populaire lors des dernières législatives.
Forts de cette expérience, les communistes veulent aller au-delà des partis et intégrer pleinement le monde associatif, culturel et syndical à leur projet municipal. « Ce rassemblement ne doit pas appartenir qu’aux partis. C’est une dynamique populaire où chaque citoyen a pleinement sa place. Nous voulons donner une place importante aux acteurs associatifs, culturels et syndicaux, qui jouent un rôle essentiel dans la vie de la cité », insiste-t-il.
Si aucune négociation formelle n’a encore commencé, des premiers échanges devraient être engagés rapidement. Un courrier doit être envoyé dans les prochains jours à l’ensemble des forces politiques pour proposer une réunion de travail commune. « Nous venons d’être désignés, donc notre premier objectif est d’initier le dialogue », précise Marc-Antoine Leroy.
Une gauche affaiblie mais prête à s’organiser
Les communistes n’oublient pas les difficultés rencontrées lors des dernières municipales. En 2020, l’unité n’avait pas pu être réalisée, limitant fortement l’impact de la gauche dans les urnes. « Nous avions déjà impulsé une dynamique en 2020, mais elle était incomplète. Cette fois, nous voulons aller plus loin et construire une vraie alternative de gauche »,explique encore le responsable communiste. L’expérience de 2024 lui donne confiance, même si des obstacles demeurent. « En 2020, certaines forces ont stoppé la dynamique en plein vol. Aujourd’hui, la situation est différente. Notre démarche est claire : nous voulons rassembler le plus largement possible, retrouver les voix perdues et en conquérir d’autres pour qu’une vraie voix de gauche soit portée à Ajaccio. »
Avec un seul élu de gauche actuellement au conseil municipal, Marc-Antoine Leroy déplore l’absence d’un contrepoids sur certaines thématiques. « Les discussions municipales se résument à un affrontement entre la majorité municipale, les nationalistes et le Rassemblement National. On parle peu des questions sociales, des inégalités, des problématiques des plus précaires. Nous pensons que ces sujets doivent retrouver toute leur place dans le débat public. »
Convaincus que les prochaines élections peuvent permettre à la gauche de retrouver une place dans le paysage ajaccien, les deux chefs de file désignés entendent poser les bases d’un travail collectif dès maintenant. « Nous sommes à l’écoute de tous ceux qui veulent construire une alternative. Nous espérons que cette dynamique avancera rapidement et qu’elle donnera naissance à un véritable projet pour Ajaccio. »