C’est un projet qui pourrait bien marquer une petite révolution dans le mix énergétique de la Corse, et plus largement des Zones Non Interconnectées. Le 19 septembre prochain, l’entreprise Corsica Sole se verra officiellement remettre son prix de lauréat du concours d’innovation i-Nov financée par l’État via le plan France 2030 et opérée par BPI France en partenariat avec l’Ademe pour son programme de Recherche et Développement « Alchymiste ».
Engagée depuis le début de l’année pour environ 4 ans, cette démarche du spécialiste de l’énergie solaire a pour objectif de renforcer l’autonomie énergétique des réseaux électriques isolés grâce une boucle inertielle « power-to-power ». Dans les grandes lignes, ce projet vise à convertir l’énergie excédentaire provenant des sources d’énergie renouvelables non synchronisées en hydrogène. « Le réseau corse va progressivement intégrer de plus en plus de stockage. Aujourd’hui on a déjà du stockage batterie - nous sommes déjà opérateur de batterie avec une batterie située à Prato et opérée par EDF-, mais ce stockage va prendre différentes formes dans les années à venir, et un jour ce sera l’hydrogène qui sera utilisé pour cela », explique Jean-Gabriel Steinmetz, directeur nouveaux marchés de Corsica Sole. « Ce que nous envisageons c’est que quand les centrales d’énergies renouvelables (EnR) de Corse ont un excédent, elles le convertissent en hydrogène et qu’on utilise ensuite celui-ci comme un combustible des centrales électriques existantes. Nous voulons voir si le réseau électrique corse peut à un moment faire converger toute l’énergie excédentaire des différentes centrales EnR vers un point névralgique avec un seul gros électrolyseur que nous placerions proche de la centrale de Lucciana », ajoute-t-il en pointant encore : « La centrale de Lucciana utilise aujourd’hui du fioul mais avait été construite pour un jour brûler du gaz. L’objectif est de voir si on peut, avec un petit incrément technique, lui faire brûler de l’hydrogène. Cela nous permettrait de créer un combustible renouvelable et local ».
Engagée depuis le début de l’année pour environ 4 ans, cette démarche du spécialiste de l’énergie solaire a pour objectif de renforcer l’autonomie énergétique des réseaux électriques isolés grâce une boucle inertielle « power-to-power ». Dans les grandes lignes, ce projet vise à convertir l’énergie excédentaire provenant des sources d’énergie renouvelables non synchronisées en hydrogène. « Le réseau corse va progressivement intégrer de plus en plus de stockage. Aujourd’hui on a déjà du stockage batterie - nous sommes déjà opérateur de batterie avec une batterie située à Prato et opérée par EDF-, mais ce stockage va prendre différentes formes dans les années à venir, et un jour ce sera l’hydrogène qui sera utilisé pour cela », explique Jean-Gabriel Steinmetz, directeur nouveaux marchés de Corsica Sole. « Ce que nous envisageons c’est que quand les centrales d’énergies renouvelables (EnR) de Corse ont un excédent, elles le convertissent en hydrogène et qu’on utilise ensuite celui-ci comme un combustible des centrales électriques existantes. Nous voulons voir si le réseau électrique corse peut à un moment faire converger toute l’énergie excédentaire des différentes centrales EnR vers un point névralgique avec un seul gros électrolyseur que nous placerions proche de la centrale de Lucciana », ajoute-t-il en pointant encore : « La centrale de Lucciana utilise aujourd’hui du fioul mais avait été construite pour un jour brûler du gaz. L’objectif est de voir si on peut, avec un petit incrément technique, lui faire brûler de l’hydrogène. Cela nous permettrait de créer un combustible renouvelable et local ».
À Folelli, un projet pionnier bientôt en ordre de marche
Une perspective qui pourrait être atteinte d’ici une dizaine d’années, mais avant laquelle beaucoup d’étapes restent à franchir. « Pour valider la viabilité de l’idée, on doit faire sauter deux verrous technologiques. Le premier est de savoir si l’on est capable de piloter un électrolyseur de manière concomitante avec la production d’énergie excédentaire », indique Jean-Gabriel Steinmetz. Pour valider ce concept, Corsica Sole a lancé le projet pionnier Folell’Hy qui aspire à s’appuyer sur la centrale solaire de Folelli – l’une des deux plus grosses de l’île – afin de vérifier la théorie. « Sur cette centrale, deux éléments nous ont permis de développer un projet hydrogène. Tout d’abord de la place, puisqu’il restait quelques parcelles disponibles sur son terrain. Et puis parce qu’elle a la particularité de subir une limitation de puissance lorsque le réseau corse ne peut pas absorber ce qu’elle produit, et cela génère des moments où il y a un potentiel d’énergie qui est perdu », souligne le directeur nouveaux marchés.
Servant de base expérimentale au programme Alchymiste, le projet Folell’Hy a officiellement été lancé au début de l’année, et les travaux sur site devraient bientôt être entamés, afin que l’unité de production soit mise en service avant l’été 2025. Il s’agira d’y tester la transformation d’énergie produite par la centrale solaire non distribuée en hydrogène vert, puis de la laisser partir sur le réseau où un électrolyseur piloté en temps réel la consommera dans le cadre d’une petite boucle locale. « Lorsque l’on va être limité par EDF, on va envoyer l’électricité directement sur l’électrolyseur et on va s’assurer en permanence qu’il y a un bel équilibre entre l’énergie excédentaire qui est libérée et ce qui est consommé par l’électrolyseur », précise Jean-Gabriel Steinmetz en dévoilant que le but est de produire 2 tonnes d’hydrogène par an sur ce site. « Nous sommes en train de faire fabriquer les systèmes chez notre partenaire HENSOLDT Nexeya France. Il va intégrer un électrolyseur mais aussi toute la solution qui va venir stocker l’hydrogène, le compresser et nous permettre de le mettre en bouteille », détaille-t-il.
De l’hydrogène vert pour le nouveau navire du lycée maritime de Bastia
Grâce à un alignement des planètes, l’hydrogène ainsi stocké a déjà trouvé son utilité et servira pour l’avitaillement d’Alba, le nouveau navire du lycée maritime de Bastia. « Cet été nous avons fait un test de remplissage d’Alba sur le chantier naval de Martigues. Tout s’est bien passé. Maintenant l’objectif est de faire la même chose sur Bastia et ensuite à partir de juin de l’année prochaine de pouvoir régulièrement avitaillé Alba avec l’hydrogène de Folelli », se réjouit le directeur nouveaux marchés en confiant que l’idée à terme serait d’attirer d’autres opérateurs maritimes vers l’hydrogène.
Pour poursuivre les recherches d’Alchymiste, lors d’une seconde étape, Corsica Sole cherchera par la suite à savoir s’il est possible de convertir la centrale de Lucciana à l’utilisation d’hydrogène. Grâce à ce programme novateur d’un coût total de 4,9Millions euros, en devenant lauréat du concours I-Nov, l’entreprise obtiendra prochainement une aide financière de 1,7 millions via BPI France, dont une bonne partie sera investie dans le démonstrateur de Folelli. Un site qui n’a pas été choisi au hasard pour mener cette expérimentation déterminante. « La Corse, c’est là que notre histoire a commencé. Nous avons commencé par y faire du solaire, et puis il y a eu un saut dans le stockage que nous avons fait au sein de la centrale d’Alata. Nous avons appris beaucoup ici et cela nous a permis de faire plein de belles choses et de nous emmener très loin, comme en Estonie. Par superstition, on s’est dit que si nous voulions faire quelque chose, il fallait le tester avant tout en Corse », glisse Jean-Gabriel Steinmetz en souriant.
Servant de base expérimentale au programme Alchymiste, le projet Folell’Hy a officiellement été lancé au début de l’année, et les travaux sur site devraient bientôt être entamés, afin que l’unité de production soit mise en service avant l’été 2025. Il s’agira d’y tester la transformation d’énergie produite par la centrale solaire non distribuée en hydrogène vert, puis de la laisser partir sur le réseau où un électrolyseur piloté en temps réel la consommera dans le cadre d’une petite boucle locale. « Lorsque l’on va être limité par EDF, on va envoyer l’électricité directement sur l’électrolyseur et on va s’assurer en permanence qu’il y a un bel équilibre entre l’énergie excédentaire qui est libérée et ce qui est consommé par l’électrolyseur », précise Jean-Gabriel Steinmetz en dévoilant que le but est de produire 2 tonnes d’hydrogène par an sur ce site. « Nous sommes en train de faire fabriquer les systèmes chez notre partenaire HENSOLDT Nexeya France. Il va intégrer un électrolyseur mais aussi toute la solution qui va venir stocker l’hydrogène, le compresser et nous permettre de le mettre en bouteille », détaille-t-il.
De l’hydrogène vert pour le nouveau navire du lycée maritime de Bastia
Grâce à un alignement des planètes, l’hydrogène ainsi stocké a déjà trouvé son utilité et servira pour l’avitaillement d’Alba, le nouveau navire du lycée maritime de Bastia. « Cet été nous avons fait un test de remplissage d’Alba sur le chantier naval de Martigues. Tout s’est bien passé. Maintenant l’objectif est de faire la même chose sur Bastia et ensuite à partir de juin de l’année prochaine de pouvoir régulièrement avitaillé Alba avec l’hydrogène de Folelli », se réjouit le directeur nouveaux marchés en confiant que l’idée à terme serait d’attirer d’autres opérateurs maritimes vers l’hydrogène.
Pour poursuivre les recherches d’Alchymiste, lors d’une seconde étape, Corsica Sole cherchera par la suite à savoir s’il est possible de convertir la centrale de Lucciana à l’utilisation d’hydrogène. Grâce à ce programme novateur d’un coût total de 4,9Millions euros, en devenant lauréat du concours I-Nov, l’entreprise obtiendra prochainement une aide financière de 1,7 millions via BPI France, dont une bonne partie sera investie dans le démonstrateur de Folelli. Un site qui n’a pas été choisi au hasard pour mener cette expérimentation déterminante. « La Corse, c’est là que notre histoire a commencé. Nous avons commencé par y faire du solaire, et puis il y a eu un saut dans le stockage que nous avons fait au sein de la centrale d’Alata. Nous avons appris beaucoup ici et cela nous a permis de faire plein de belles choses et de nous emmener très loin, comme en Estonie. Par superstition, on s’est dit que si nous voulions faire quelque chose, il fallait le tester avant tout en Corse », glisse Jean-Gabriel Steinmetz en souriant.