Jouets : tour d’horizon des tendances de Noël 2022 en Corse

Habituellement, dans les magasins de jouets, chaque mois de décembre fait naitre une star. Il est fréquent qu’un modèle sorte du lot, et se retrouve au pied de tous les sapins au matin du 24. Mais cette année, « on n’a pas de produit qui se démarque », note Jean-Louis Moncelli, gérant de la boutique JouéClub de Furiani. « Par le passé, on a par exemple la licence Jurassic World qui a pu déferler dans les magasins, et faire des scores énormes avec toute une thématique autour des dinosaures. Mais là, on ne peut pas détacher de nom en particulier. » Si certains produits sortent tout de même du lot, ce n’est pas de manière massive. « On a eu quelques surprises cette année, comme le lutin farceur, qui est une simple poupée de chiffon. Au mois de novembre, c’était totalement inconnu, mais, sans doute grâce aux réseaux sociaux, il y a eu un bel engouement. »

Au milieu des nombreuses productions étrangères, le « fabriqué France » refait justement surface, grâce à des gammes « plus abouties, qui sont de mieux en mieux faites ». « Ça s’installe vraiment dans les habitudes », remarque Jean-Louis Moncelli, admettant toutefois le volume minime que représentent ces jouets dans l’ensemble du stock écoulé par son magasin. Pour trouver des beaux chiffres de vente, il faut en revanche se tourner vers les jeux de société, étonnamment plébiscités à l’heure du numérique. « Le jeu de société a vraiment eu ses années dorées avec la successions des confinements, quand personne ne pouvait sortir de chez soi », retrace le gérant de JouéClub. « Cette année, c’est revenu à une valeur raisonnable, mais ça reste très bien ! Surtout qu’en Corse, on n’a pas forcément cette culture du jeu de plateau. Avec le beau temps, les gens sont plutôt dehors. »

Pour le Noël 2022, comme depuis plusieurs années, on note également la propagation de jouets « non-genrés », donc unisexe. « On voit ça à toutes les échelles », reprend Jean-Louis Moncelli. « Dès la fabrication du produit, ensuite dans son packaging, avec le choix d’un certain type de coloris. Plus loin dans la chaîne, on retrouve ça dans les campagnes de communication, et enfin dans les magasins. Nous, à JouéClub, on fait attention là-dessus, ne serait-ce que dans l’organisation des rayons. » Une ligne de conduite qui ne suit pas forcément une logique implacable. « On voit arriver des voitures télécommandées roses, avant ça n’existait pas du tout. Donc il y a une volonté d’orienter les voitures télécommandées pour les petites filles, certes, mais dans ce cas, pourquoi les faire en rose ? »

Et alors que l’offre ne cesse de se diversifier dans les différents magasins, les consommateurs semblent une nouvelle fois être au rendez-vous, malgré un contexte général d’inflation. « Le prix des jouets en général a peu augmenté comparativement au reste », précise Jean-Louis Moncelli. « On parle d’une hausse du prix de vente de 6 % sur l’année 2022. Et ça, c’est en grande partie parce que les grandes enseignes ont contenu les augmentations. » Toutefois, les magasins font état d’un « Noël tardif », avec des reports d’achats du mois d’octobre au mois de novembre. « Les gens ont préféré attendre et voir venir. Pour ne pas se retrouver dans un impasse en décembre. »