L'ARS de Corse dévoile son plan pour faire face à l'afflux estival

Prudence, régulation et préservation. Ce sont les mots d’ordre de l’été pour Marie-Hélène Lecenne, directrice de l’ARS de Corse, qui ce mercredi 28 juin à Ajaccio a présenté le plan estival. Slogan de la campagne, le premier message quelle l'agence souhaite faire passer pour "un été serein" est d'encourager le public à composer le 15 avant toute demande de soins, que ce soit pour une urgence vitale, l'absence du médecin traitant ou pour obtenir des informations sur les structures de soins disponibles pour les touristes. "L’emploi de ce numéro est un moyen de réguler le flux des patients vers les urgences" indique Marie Hélène Lecenne "Il faut faire de la régulation. Il faut éviter à tout prix cette année, encore plus qu’auparavant de saturer les services d’urgence. On va le dire plein de fois au cours de l’été, on va être dans la répétition systématique de l’importance de cette régulation et au-delà des initiatives de l’ARS de Corse, il y aura une campagne nationale de communication, à la radio et à la télé, donc c’est vraiment très important. On fait le 15." 

​De ce fait, les régulateurs au centre 15, libéraux comme hospitalier prennent en charge la demande en termes d’urgence vitale ou non. Ils ont aussi toutes les informations sur l’offre de l’île, y compris au jour le jour qui peuvent être organisés dans les cabinets médicaux et ailleurs.
 

L'un des points majeurs abordés lors de la conférence de presse était le système de santé. Marie-Hélène Lecenne a souligné que bien que connaissant des situations de fragilité similaires à celles des établissements de santé en France, le système de santé corse est bel et bien opérationnel : "Il est au rendez-vous, même s'il connaît des situations de fragilités, identiques aux établissements de France qui connaissent. On est particulièrement exposé parce qu'on accueille beaucoup de monde dans un temps resserré. Il faut être reconnaissant à nos acteurs de santé d'à nouveau se mettre en situation de répondre à des situations exceptionnelles."
Cependant, l'ARS appelle à la préservation de ce système afin qu'il ne soit pas surchargé. Marie-Hélène Lecenne souligne l'importance de ne pas recourir aux services d'urgence sans nécessité et de contacter le 15 pour toute demande de soins : "Je ne prends pas la voiture parce qu'il y a un peu de fièvre chez mon enfant sans avoir téléphoné le 15. Il faut vraiment qu'on préserve notre système de santé, il faut qu'on l'utilise à bon escient."
Malgré un renforcement des effectifs avec plus de 70 % de fréquentation des urgences et des lignes de garde renforcées, les plannings des services d'accueil d'urgence dans les hôpitaux d'Ajaccio et de Bastia ne sont pas encore complets. La directrice de l'ARS reconnaît qu'il reste du travail à accomplir pour compléter les plannings, notamment entre le 14 juillet et le 15 août, période où l'afflux touristique est le plus important. Dans ce contexte, l'Agence régionale de santé lance un appel à la solidarité envers les professionnels de santé libéraux de l'île et les lignes d'urgence non pourvues : "On est au travail avec d'autres régions du continent pour pouvoir bénéficier de vacations de médecin."

Au cours de la conférence de presse l'ARS a aussi mis l'accent sur la prudence, notamment en ce qui concerne l'eau. En effet, des risques sanitaires importants y sont associés, en particulier en eau douce, avec les fortes chaleurs estivales. "Il est important d'être vigilant face aux cyanobactéries et à la bilharziose, des risques présents dans les eaux douces." met en garde Marie Hélène Lecenne.
La prévention des moustiques, en particulier des moustiques tigres, est également une priorité. Marie Hélène Lecenne rappelle que la prolifération de moustiques dans les jardins peut entraîner des cas de dengue. Il est donc essentiel de limiter leur présence pour éviter toute propagation de maladies.
En ce qui concerne les températures élevées, bien qu'il n'y ait pas d'annonce de canicule, il est très probable que la Corse connaisse plusieurs jours consécutifs de forte chaleur. Bien que l'île ne soit pas actuellement en situation de sécheresse, les préfets et l'ARS pourraient prendre des mesures restrictives sur l'usage de l'eau en cas de besoin.