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L’UD FO de Haute-Corse se mobilise pour les élections dans les TPE


Philippe Jammes le Vendredi 19 Mars 2021 à 17:15

Du 22 mars au 6 avril, près de 35 000 salariés des très petites entreprises (TPE de moins de 11 salariés) et employés à domicile de Corse seront appelés à voter pour le syndicat qui les représentera durant les quatre prochaines années. Une douzaine de listes seront en lice en Corse dont celle de FO.



Afin de sensibiliser les salariés et les inciter à voter, l’UD FO de Haute-Corse a présenté ce vendredi lors d’une conférence de presse, les enjeux de ces élections. « Une des difficultés à motiver les salariés sont les conditions de vote qui sont exécrables » déclare Christophe Bertin, secrétaire général UD FO 2B.  En fait chaque électeur et chaque électrice pourra voter soit directement sur internet (election-tpe.travail.gouv.fr ) en se connectant sur son espace de vote (reçu par courrier), soit par courrier, en renvoyant son bulletin de vote dans l’enveloppe pré-affranchie. Dans les deux cas, le vote est confidentiel et anonyme.
Les électeurs et électrices voteront pour être :
  • Représentés. Les organisations syndicales représentent les salariés et participent à la négociation de leur convention collective. Elles jouent ainsi un rôle majeur dans la négociation et l’application du salaire minimum, des congés, du droit à la formation, des conditions de travail, des primes, etc.
  • Défendus. En votant, les salariés désignent également les conseillers et conseillères qui siègent aux Prud’hommes. Ce sont eux qui défendent leurs intérêts en cas de litige avec leur employeur : licenciement abusif, rupture de contrat, harcèlement, etc.
  • Conseillés. Présentes au sein des Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI), les organisations syndicales sont à l’écoute des salariés, les informent et les conseillent sur leurs droits au travail (emploi, égalité professionnelle, formation, conditions de travail, santé au travail, mixité des emplois, etc.)
Cette élection participe grandement à la mesure de l’audience des diverses organisations syndicales et à la détermination de leur représentativité.
« Nous on part de loin » souligne encore Ch.Bertin «On est en troisième position derrière le STC et la CGT. On fait donc un travail sur le terrain, en allant voir les salariés pour les inciter à voter pour notre syndicat. Nous  invitons  les  salariés des TPE et  employés  à domicile  à donner, avec Force-Ouvrière, de la voix à leurs revendications.  Après 2012 et 2016, nous attendons de ce 3ème scrutin une meilleure mobilisation des électeurs concernés, même si cette période conduit à l’isolement pour beaucoup d’entre nous et justement parce que ces élections ont pour objectif premier, à notre sens, de  combattre l’isolement professionnel. Avec notre syndicat, on est là pour faire respecter les conventions collectives qui en Corse ne pas toujours respectées. Ils faut qu’on soit forts pour avoir des conventions collectives fortes et ainsi peser sur les employeurs».
Le syndicat précise aussi que si aujourd’hui  les  employés  des  structures  de  moins  de  11  salariés  et  les employés  de  particuliers  sont  appelés  à  désigner  leurs  représentants ,  c’est grâce à un recours déposé par FO, suite aux textes de lois sur la représentativité.
« Ce scrutin n’a rien d’anodin et les enjeux sont importants. Ce vote doit être massif  pour dire aux pouvoirs publics que les salariés de la - plus grande entreprise- doivent être entendus. Au quotidien, dans  notre UD, nous  constatons des contrats abusifs,  des heures supplémentaires  impayées, des  salaires trop souvent collés au SMIC, des licenciements abusifs dans une région déjà très impactée par la pauvreté et la
cherté de la vie ». Et le syndicat de rappeler ses revendications :
  • « Une revalorisation du SMIC net, au minimum, à 1 450€ mensuel. En Corse le SMIC est trop souvent le salaire normal de référence. Et ce minimum net de 1231€ mensuel est indécent depuis trop longtemps. Le salaire médian en France  est de 1437€. Revendiquer un SMIC à 1450€  net mensuel, c’est demander justice.
  • Le paiement de toutes les heures supplémentaires. Comment peut-on tolérer autant de salariés qui acceptent,  pour ne pas perdre leur emploi, que leurs heures supplémentaires ne soient pas rémunérées ?
  • Une prime de transport pour tous les salariés. Les TPE sont très implantées  en  Corse avec peu  ou pas  d’accès aux transports en commun. FO se bat  pour rendre  obligatoire  une  prime  de  transport  pour tous  les  salariés quel que soit le mode de transport utilisé. Les négociations de revalorisations  de la prime de  transport spécifique à la Corse, l’ITRC, sont au point mort. Aujourd’hui nous pensons que seule une  évolution du droit au niveau national pourra faire bouger les lignes.
  • Un meilleur accès au droit : 80% des dossiers présentés aux prud’hommes concernent des TPE. Les longueurs administratives et le manque d’accompagnement des salariés et des employeurs pourraient, pour la plupart, être évités si nous avions les moyens techniques et humains nécessaires au bon fonctionnement de cette instance.
  • Un accès facilité à la formation professionnelle. Les salariés des TPE ont moins  accès aux formations professionnelles.  Notre syndicat FO se bat pour mettre en place des parcours de formation et des formations de proximité sur mesure ».