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La Guyane veut s'inspirer de la Corse


Marilyne SANTI le Lundi 21 Janvier 2013 à 23:03

Forts d’une proposition de loi qui est en cours d'élaboration pour la Guyane, une délégation de représentants de ce département d’outre-mer, conduite par le député PS guyanais Gabriel Serville, a été reçue lundi, par Paul Giaccobi, président du Conseil exécutif. En présence de Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse, Maria Guidicelli, conseillère exécutive et Paul-Marie Bartoli, président de l’Office des transports, les membres de la délégation ont exposé les raisons de leur venue en Corse : « se rapprocher de vous pour comprendre et repérer vos processus de mécanisme, afin de s’en inspirer, et connaître les écueils que vous avez du rencontrer pour les éviter. Le but étant pour nous, d’être plus efficaces dans l’action publique ».



La délégation guyanaise reçue à la CTC (Photo Marilyne Santi)
La délégation guyanaise reçue à la CTC (Photo Marilyne Santi)
Pas de comparaison à faire entre la Guyane et la Corse, ni par leurs superficies, 84 000 km² pour la première et 8000 pour la Corse, ni par leurs façades maritimes, 1 000 kms pour l’île de beauté et 300 pour le département français d’outre mer. 
90% du territoire guyanais appartient à l’Etat, et ce département français, le plus grand d’ailleurs, se bat pour une rétrocession du foncier vers les collectivités, vers les populations.
« Un territoire qui n’est pas propriétaire de son foncier n’a pas d’avenir ».  La démarche de cette délégation se veut fondamentalement politique, afin de sortir du droit commun, considérant que l’article 73 de la constitution ne correspond pas à leurs attentes et à leurs besoins. « Nous voulons une spécialité législative, il est possible de travailler avec l’Etat français dans un autre cadre législatif. Mais au regard de ce que vit la Corse, le chemin sera difficile». 
La proposition de loi qui est en train d’être rédigée en Guyane, devrait pouvoir reprendre un certain nombre de dérogations en termes de gestion du foncier, d’éducation, de transport… et bien sur poser la question relative à l’évolution institutionnelle. « L’article actuelle de la constitution nous enferme dans un carcan qui ne favorise pas le développement ni d’un point de vue économique, ni d’un point de vue humain ». 
Très éloignés de la France hexagonale, les représentants guyanais admettent avoir un certain nombre de handicaps, mais aussi beaucoup d’atouts à faire valoir, et à faire connaitre, considérant que la représentation nationale est plus qu’insuffisante.
« Nous demandons que la France admette, que nous sommes capables de reconnaitre et de comprendre ce qu’il nous faut. Nous ne demandons pas plus de fonds, mais la reconnaisse que ce bout de terre ne lui ressemble pas, même si c’est la France. Ce sont les peuples et les rapports de force qui font l’histoire, nous avons une identité comme vous (les corses), et nous formons un véritable pays ; à nous maintenant de savoir ce que nous voulons ! ».
La Guyane commence à peine à se construire, peut-être à cause d’une émigration organisée (année 70), qui en a entrainé une autre, spontanée, reculant ainsi le phénomène identitaire, qui tend aujourd’hui à percer.
La Corse, exemple pour d’autres îles, et d’autres départements français, ceux-là même dont les spécificités sont, impérativement, à prendre compte pour permettre ce développement institutionnel que la Guyane, espère, et s’éloigner du paternalisme et de l’assistanat du système français.
 Des réunions sous forme d’ateliers étaient prévues l’après midi, sur les thèmes du foncier, de la gestion du domaine forestier, des transports et des évolutions institutionnelles.

La délégation guyanaise

(Photo Marilyne Santi)
(Photo Marilyne Santi)
Alain Tien Long, président du conseil général de Guyane
Antoine Karam, membre du bureau du Parti Socialiste Guyanais (PSG). ancien président de région
Marie-JoséeLalsie, secrétaire générale du PSG
Georges Elfort, conseiller régional, secrétaire général adjoint du PSG
Jean Elie Panel, PSG
Jean Ho You Fat, PSG
Jean-Philippe Dolor, président de la section "Jeunes PSG"
Thibault Lechat-Vega, attaché parlementaire
Antoine Salomon, attaché parlementaire
Ruddy Maurice, collaborateur du député de Guyane