La Corse n'échappe pas à cette préoccupation nationale, avec une chute encore plus marquée de 7,9 % par rapport à l'année précédente. Ce chiffre, excédant la moyenne nationale, classe l'île en sixième position parmi les régions françaises affichant les plus fortes baisses de natalité, derrière la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Normandie et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Concrètement, 1225 bébés ont vu le jour au cours des six premiers mois de l'année en Corse, comparé à 1330 pour la même période en 2022. Il est à noter que le nombre de naissances pour le premier semestre 2023 est même inférieur à celui de 2020, année marquée par la pandémie et utilisée comme référence, car les conceptions de ces enfants ont eu lieu avant le confinement.
Une natalité en berne depuis longtemps
L'effritement constant de la natalité en Corse s'aligne sur la tendance nationale. L'année 2022 a été significative à la fois sur l'île et sur le continent, avec la fin de la période des "bébés Covid", où les naissances conçues pendant les périodes de confinement avaient temporairement gonflé les chiffres. Les répercussions sociales et économiques ont généralement un décalage par rapport aux naissances, rendant difficile l'identification précise de l'origine de cette baisse. Cependant, certains éléments se dégagent. L'Insee note que le nombre de naissances mensuelles est historiquement faible, tant au niveau national (1904) qu'en Corse (203). C'est la première fois depuis 1994 que ce chiffre est inférieur à 2000 naissances par mois, indiquant un ralentissement généralisé. De plus, le fait que le mois de juin, traditionnellement l'un des pics de natalité avec juillet, enregistre une baisse inhabituelle suggère que la tendance pourrait se poursuivre pour l'ensemble de l'année.
Selon l'Insee Corse, "les chiffres confirment une tendance à la baisse depuis 2021. Le taux de natalité pour 2022 demeure très bas et l'année 2023 a débuté avec un niveau exceptionnellement faible." Cette tendance à la baisse qui se renforce d'année en année s'inscrit désormais dans une dynamique "normale", signe que le déclin de la natalité en Corse semble destiné à persister.