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Les dégâts causés par la prolifération des sangliers s’invitent devant le tribunal administratif de Bastia


La rédaction le Lundi 9 Septembre 2024 à 12:04

Le juge des référés a dernièrement été saisi par une requête d’un particulier qui souhaitait à ce que soit ordonné au préfet de la Haute-Corse de lui permettre de protéger son terrain des ravages récurrents des sangliers en lui donnant une autorisation de les abattre de nuit. Une requête symptomatique du problème de la divagation animale en Corse.



Les dégâts causés par la prolifération des sangliers s’invitent devant le tribunal administratif de Bastia
C’est une demande peu commune et symptomatique du problème de la divagation animale en Corse sur laquelle le tribunal administratif de Bastia a eu à statuer le 20 août dernier. Lassé de voir des sangliers croisés avec des porcs domestiques élevés en liberté dégrader sa propriété, un particulier a saisi le préfet de la Haute-Corse le 6 août afin de solliciter en urgence l’autorisation d’abattre de nuit ces « sangliers hybrides » et l’intervention de l’Office Français de la Biodiversité pour constater les dégradations qu’ils causent. 
 
Faute de réponse suffisamment rapide à son goût, il se tournait le 19 vers le juge des référés dans le cadre d’une procédure dite de référé mesures utiles - qui, sur la base de l’article L 521-3 du code de justice administrative, permet à ce dernier de « prescrire à des fins conservatoires ou à titre provisoire toutes mesures que l’urgence justifie notamment sous forme d’injonctions adressées à l’administration à la condition que ces mesures soient utiles et ne se heurtent à aucune contestation sérieuse » - afin de demander d’ordonner au préfet de lui permettre de protéger son terrain.
 
Le particulier justifiait l’urgence par les « importants dégâts occasionnés, essentiellement de nuit, sur le sol en forte déclivité et les murs en pierres sèches érigés pour maintenir les terres arables » par cette surpopulation de sangliers hybrides. Il mettait en outre en exergue que les « dégradations peuvent aller jusqu’à la perte d’arbres et de leurs fruits et au regard de cette population animale, les rivières et les fleuves ne sont pas à l’abri de pollutions ». Une situation à laquelle de plus en plus de communes de l’île sont confrontées du fait de la prolifération des sangliers. 
 
Toutefois, le tribunal administratif de Bastia a pour sa part estimé que le cas de ce particulier ne faisait état « d’aucune urgence particulière justifiant que le juge des référés fasse usage des pouvoirs qui lui sont conférés avant que le préfet de la Haute-Corse ne se prononce sur sa demande » et a donc rejeté la demande. Reste à savoir désormais si le préfet y donnera suite.