Avant de rallier Bastia pour rejoindre la ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Christiane Taubira (qui a présenté sa circulaire de politique pénale territoriale destinée à renforcer l’action de l’Etat contre la criminalité en Corse), le ministre de l’intérieur Manuel Valls avait lundi matin un rendez-vous bien plus politique et économique. C’est vers 10 heures qu’il a, lors d’une réunion à huis-clos, rencontré l’ensemble des acteurs de l’assemblée de Corse pour évoquer les différents dossiers courants. Le président de l’exécutif Paul Giacobbi, le président de l’assemblée de Corse Dominique Bucchini, les différents groupes politiques, les élus territoriaux mais également le préfet de Corse-du-Sud Patrick Strzoda et les maires étaient réunis pour écouter les propos du ministre et échanger avec lui.
« Tous les moyens de contrôle seront mis en place pour qu'il ne puisse y avoir aucun doute sur l'utilisation des fonds publics pour cette collectivité au cours des prochaines années» a ainsi affirmé le président Paul Giacobbi.
537 millions d’euros pour la dernière tranche du PEI
Manuel Valls a organisé une conférence de presse pour rappeler les points clés de l’économie insulaire et rappeler l’engagement de l’Etat aux côtés de la Corse et de ses représentants. « Tout ne peut pas être décidé depuis Paris ! L’Etat est bien là en Corse, incarné par le préfet Strzoda, dont je veux saluer l’implication » a ainsi affirmé le ministre avant de plonger plus profondément dans le détail des chiffres et des réalisations liées au PEI. Rappelant que le plan exceptionnel d’investissement en Corse représentait 2 milliards d’euros sur 15 ans (2002 à 2017) pour 410 opérations programmées, le ministre de l’intérieur a considéré « ce bilan positif car la Corse a rattrapé son retard de développement depuis 2002 par rapport au continent. Cette dynamique nous rassemble et nous unit de nouveau pour signer cette troisième tranche du PEI ».
Une troisième et dernière tranche octroyée pour un montant de 537 millions d’euros, dont 70% sont supportés par l’Etat. « C’est là un signe fort de confiance de l’Etat à la Corse et ses élus et je souhaite un partenariat avec tous les corses pour bâtir ensemble l’avenir de la Corse dans la République » a martelé Manuel Valls.
Souligner l’engagement de l’Etat et de la CTC
Concrètement, le ministre de l’intérieur a évoqué toutes les réalisations, secteur par secteur, et affirmé que « le PEI a amélioré la vie quotidienne des corses (…) même si ces chiffres généraux peuvent paraître obscurs et éloignés de la situation vécue par la population au quotidien ».
Pêle-mêle, Manuel Valls a évoqué le développement des secteurs du BTP et du tourisme, la modernisation des routes (notamment entre Ajaccio et Bastia), le meilleur accès à l’eau potable pour la quasi-totalité de l’île, le progrès dans le traitement des déchets, les renforcements des équipements sportifs et autres projets.
« Je ne suis pas là pour dire que tout va bien mais pour souligner l’engagement de l’Etat et de la CTC dans la continuité ainsi que l’engagement et l’opiniâtreté du président Giacobbi pour son action et sa collaboration » a ajouté Manuel Valls. Et de rappeler « qu’il reste 3 ans pour programmer les opérations qui viendront compléter ces domaines, notamment le secteur hospitalier en difficulté ».
Lutter contre les dérives financières et les assassinats
Puis, le ministre de l’intérieur a très rapidement évoqué le lien entre l’économie et les dérives mafieuses. « La lutte contre l’affairisme et toutes les dérives doit se traduire par des actes concrets et efficaces. C’est pourquoi je veux garantir avec le président Giacobbi l’engagement de l’Etat sur la transparence directement en amont des marchés publics (…) grâce à une meilleure coordination entre les services de police, de gendarmerie et les moyens de justice, pour prévenir les assassinats et lutter contre les dérives financières ».
Evoquant « un contrat de confiance à bâtir dans lequel l’Etat assumera toutes ses responsabilités », Manuel Valls assuré vouloir « relancer la solidarité nationale au profit de la Corse et des corses ».
« La Corse ne peut pas et ne doit pas être un problème pour la France, mais un atout ! »
Un contrat de confiance qui passera également selon le ministre de l’intérieur par une lutte active contre les réseaux mafieux de l’île. « La lutte contre les réseaux mafieux passera par une meilleure coordination entre les services de police et de gendarmerie. C’est le sens de la circulaire pénale territoriale présentée à Bastia en ce moment par le garde des sceaux Christiane Taubira » a-t-il affirmé.
Terminant cette conférence par un message que le ministre a sûrement voulu percutant, Manuel Valls a martelé que « plus que jamais la Corse a besoin de s’amarrer dans la République et qu’elle ne peut pas et ne doit pas être un problème pour la France, mais un atout ! Et cet atout, c’est ensemble que nous le ferons vivre ».
La signature de la 3è convention du PEI a clôturé cette visite à l’assemblée de Corse. Puis Manuel Valls a rallié Bastia pour rejoindre la ministre de la Justice Christiane Taubira.
Yannis-Christophe GARCIA
« Tous les moyens de contrôle seront mis en place pour qu'il ne puisse y avoir aucun doute sur l'utilisation des fonds publics pour cette collectivité au cours des prochaines années» a ainsi affirmé le président Paul Giacobbi.
537 millions d’euros pour la dernière tranche du PEI
Manuel Valls a organisé une conférence de presse pour rappeler les points clés de l’économie insulaire et rappeler l’engagement de l’Etat aux côtés de la Corse et de ses représentants. « Tout ne peut pas être décidé depuis Paris ! L’Etat est bien là en Corse, incarné par le préfet Strzoda, dont je veux saluer l’implication » a ainsi affirmé le ministre avant de plonger plus profondément dans le détail des chiffres et des réalisations liées au PEI. Rappelant que le plan exceptionnel d’investissement en Corse représentait 2 milliards d’euros sur 15 ans (2002 à 2017) pour 410 opérations programmées, le ministre de l’intérieur a considéré « ce bilan positif car la Corse a rattrapé son retard de développement depuis 2002 par rapport au continent. Cette dynamique nous rassemble et nous unit de nouveau pour signer cette troisième tranche du PEI ».
Une troisième et dernière tranche octroyée pour un montant de 537 millions d’euros, dont 70% sont supportés par l’Etat. « C’est là un signe fort de confiance de l’Etat à la Corse et ses élus et je souhaite un partenariat avec tous les corses pour bâtir ensemble l’avenir de la Corse dans la République » a martelé Manuel Valls.
Souligner l’engagement de l’Etat et de la CTC
Concrètement, le ministre de l’intérieur a évoqué toutes les réalisations, secteur par secteur, et affirmé que « le PEI a amélioré la vie quotidienne des corses (…) même si ces chiffres généraux peuvent paraître obscurs et éloignés de la situation vécue par la population au quotidien ».
Pêle-mêle, Manuel Valls a évoqué le développement des secteurs du BTP et du tourisme, la modernisation des routes (notamment entre Ajaccio et Bastia), le meilleur accès à l’eau potable pour la quasi-totalité de l’île, le progrès dans le traitement des déchets, les renforcements des équipements sportifs et autres projets.
« Je ne suis pas là pour dire que tout va bien mais pour souligner l’engagement de l’Etat et de la CTC dans la continuité ainsi que l’engagement et l’opiniâtreté du président Giacobbi pour son action et sa collaboration » a ajouté Manuel Valls. Et de rappeler « qu’il reste 3 ans pour programmer les opérations qui viendront compléter ces domaines, notamment le secteur hospitalier en difficulté ».
Lutter contre les dérives financières et les assassinats
Puis, le ministre de l’intérieur a très rapidement évoqué le lien entre l’économie et les dérives mafieuses. « La lutte contre l’affairisme et toutes les dérives doit se traduire par des actes concrets et efficaces. C’est pourquoi je veux garantir avec le président Giacobbi l’engagement de l’Etat sur la transparence directement en amont des marchés publics (…) grâce à une meilleure coordination entre les services de police, de gendarmerie et les moyens de justice, pour prévenir les assassinats et lutter contre les dérives financières ».
Evoquant « un contrat de confiance à bâtir dans lequel l’Etat assumera toutes ses responsabilités », Manuel Valls assuré vouloir « relancer la solidarité nationale au profit de la Corse et des corses ».
« La Corse ne peut pas et ne doit pas être un problème pour la France, mais un atout ! »
Un contrat de confiance qui passera également selon le ministre de l’intérieur par une lutte active contre les réseaux mafieux de l’île. « La lutte contre les réseaux mafieux passera par une meilleure coordination entre les services de police et de gendarmerie. C’est le sens de la circulaire pénale territoriale présentée à Bastia en ce moment par le garde des sceaux Christiane Taubira » a-t-il affirmé.
Terminant cette conférence par un message que le ministre a sûrement voulu percutant, Manuel Valls a martelé que « plus que jamais la Corse a besoin de s’amarrer dans la République et qu’elle ne peut pas et ne doit pas être un problème pour la France, mais un atout ! Et cet atout, c’est ensemble que nous le ferons vivre ».
La signature de la 3è convention du PEI a clôturé cette visite à l’assemblée de Corse. Puis Manuel Valls a rallié Bastia pour rejoindre la ministre de la Justice Christiane Taubira.
Yannis-Christophe GARCIA
La réaction du groupe de la Gauche Républicaine à l'assemblée de Corse
A l'occasion de la rencontre entre les élus territoriaux et le Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, le groupe Gauche Républicaine, représenté par Aline Castellani et François Tatti, a abordé deux problématiques : la violence et le développement.
Concernant la lutte contre la criminalité, François Tatti a indiqué que les corses avaient pris acte avec satisfaction de la détermination du gouvernement. Seuls une volonté ferme et des moyens considérables pourront en effet venir à bout d'une criminalité qui a bénéficié d'une quasi impunité depuis des décennies. François Tatti a précisé que dans ce domaine, l’État n'a pas seulement une obligation de moyens, il a une obligation de résultats.
Concernant le développement de l’île, le groupe Gauche Républicaine souhaite que le partenariat avec l’État soit poursuivi et renforcé dans un climat de confiance et de respect mutuel.
C’est également dans cet esprit que se tiennent les travaux de l’Assemblée de Corse, sur l’ensemble des questions, y compris institutionnelles. L'objectif de la Gauche Républicaine est de soutenir les projets motivés par le développement de la Corse, toutes les autres considérations, aussi louables soient elles, n'ont pas à être prises en considération. C'est pour cette raison que François Tatti a annoncé que son groupe ne soutiendra pas un éventuel projet de réforme constitutionnelle. Les attentes des Corses, comme le démontrent les récents sondages, portent sur la sécurité, le chômage, l’emploi, le logement et l’accès aux soins notamment, et il est de la responsabilité des élus d’apporter prioritairement des réponses à ces préoccupations.
Concernant la lutte contre la criminalité, François Tatti a indiqué que les corses avaient pris acte avec satisfaction de la détermination du gouvernement. Seuls une volonté ferme et des moyens considérables pourront en effet venir à bout d'une criminalité qui a bénéficié d'une quasi impunité depuis des décennies. François Tatti a précisé que dans ce domaine, l’État n'a pas seulement une obligation de moyens, il a une obligation de résultats.
Concernant le développement de l’île, le groupe Gauche Républicaine souhaite que le partenariat avec l’État soit poursuivi et renforcé dans un climat de confiance et de respect mutuel.
C’est également dans cet esprit que se tiennent les travaux de l’Assemblée de Corse, sur l’ensemble des questions, y compris institutionnelles. L'objectif de la Gauche Républicaine est de soutenir les projets motivés par le développement de la Corse, toutes les autres considérations, aussi louables soient elles, n'ont pas à être prises en considération. C'est pour cette raison que François Tatti a annoncé que son groupe ne soutiendra pas un éventuel projet de réforme constitutionnelle. Les attentes des Corses, comme le démontrent les récents sondages, portent sur la sécurité, le chômage, l’emploi, le logement et l’accès aux soins notamment, et il est de la responsabilité des élus d’apporter prioritairement des réponses à ces préoccupations.