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Michel Barnier Premier ministre : "Un homme de valeur qui peut être utile au pays" pour ​Laurent Marcangeli


Patrice Paquier Lorenzi le Jeudi 5 Septembre 2024 à 16:12

Après une longue période d'incertitude politique, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier comme Premier ministre ce jeudi 5 septembre. Cette décision intervient après sept semaines d'attente, marquées par des débats sur l'urgence de cette nomination. Laurent Marcangeli, député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud et Président du groupe Horizons à l'Assemblée Nationale, exprime son soulagement face à cette nomination. Il voit en Michel Barnier une figure expérimentée capable de répondre aux défis actuels du pays, tout en restant attentif aux propositions du nouveau chef du gouvernement.



Laurent Marcangeli veut reprendre au plus vite les discussions en cours sur le futur statut de l'île avec le nouveau gouvernement.
Laurent Marcangeli veut reprendre au plus vite les discussions en cours sur le futur statut de l'île avec le nouveau gouvernement.
Après plusieurs semaines d’attente, Emmanuel Macron a enfin nommé un Premier ministre. Était-il urgent de prendre cette décision ?
Étant profondément attaché au respect de nos institutions, il était effectivement temps de procéder à cette nomination pour avancer vers une nouvelle étape. Cette période a été particulièrement longue et éprouvante, tant pour nous que pour nos concitoyens, suite aux résultats des dernières élections législatives. La situation était devenue intenable ; c’est un véritable soulagement d'avoir agi enfin. Je ne peux que m’en réjouir. 

Michel Barnier a été nommé à la tête du gouvernement par Emmanuel Macron. Est-ce un bon choix selon vous ?
Je suis pleinement conscient des défis auxquels notre pays est confronté, tant structurels que conjoncturels. J’avais souligné l’importance de choisir un Premier ministre avec une solide expérience politique. Michel Barnier incarne cette expérience et peut être utile au pays. Je le connais depuis longtemps et c’est une personne de valeur. Malgré les idées communes que nous avons pu partager, notamment au sein de l’UMP puis des LR, mon groupe parlementaire attend de voir ce qu’il proposera dans son discours de politique générale. Comme je l’ai dit récemment, le « qui » est secondaire par rapport au « quoi » et au « comment ». Nous entrons maintenant dans une phase cruciale, et je suis en attente des réponses sur les orientations futures. Ce n’est pas parce qu’un Premier ministre a été nommé, que tout est réglé ; au contraire, le plus difficile commence. 

Le nouveau Premier ministre est issu des Républicains, qui représentent la cinquième force au sein de l’Assemblée nationale. Est-ce une situation tenable ?
Je n’ai pas de boule de cristal, mais il est important de noter que nous nous trouvons dans une situation originale et inédite en raison de la répartition des forces. Si Emmanuel Macron avait nommé Jordan Bardella ou une personnalité du NFP, la situation n’aurait pas été tenable non plus, avec un bloc représentant à peine un tiers des députés. Nous faisons face à une configuration avec 11 groupes représentés à l’Assemblée nationale, ce qui est très rare. Nous verrons comment Michel Barnier gérera ce rapport de force. Il n’est pas un homme d’appareil politique. C’est une personnalité qui a siégée dans des postes importants mais jamais à la direction des partis politiques, auxquels il a appartenu. Je suis certain qu’il fera bien les choses et que cela va l’aider dans cette mission délicate qui l’attend.

Votre groupe et vous-même envisagez-vous de rejoindre le futur gouvernement ?
Cela dépendra de ce que le Premier ministre nous dira. J’ai des questions à lui poser et quelques idées. Je représente un groupe et une formation politique, et les décisions seront prises collectivement. Nous adopterons une position publique en fonction de ce que nous dira le Premier ministre et des questions que nous lui poserons sur la politique générale du gouvernement. À ce moment-là, nous pourrons discuter de la possibilité pour moi ou d’autres membres du groupe Horizons d’intégrer le gouvernement.

Quels sont les défis prioritaires qui attendent le futur gouvernement ?
Le premier enjeu est clairement budgétaire. Nous sommes arrivés à un moment critique, avec un mur de dettes auquel nous devons faire face. Il est essentiel de proposer et faire adopter un budget. En parallèle, il faudra définir une feuille de route pour d’autres domaines tout aussi importants comme le système de santé, la sécurité, les questions migratoires, l’ordre public, et l’éducation. Un domaine auquel je suis particulièrement attaché est la réglementation du monde numérique et digital. Nous devons progresser dans ce domaine pour protéger nos citoyens. Et bien sûr, il y a la Corse...
 

Comment remettre la place de la Corse dans le débat politique ?
Il est impératif de surveiller de près la situation économique et sociale de la Corse ces prochaines semaines, surtout après une saison touristique qui n’a pas été bonne. Si rien n’y pris en compte, nous allons tout droit vers une crise économique. Nous devons organiser rapidement une réunion pour évaluer la situation et prendre des mesures d'urgence. 
Ensuite, il y a bien évidemment, le volet institutionnel. Il y a un processus en cours et il y a eu, un discours très clair du Président de la République et de l’ancien Premier ministre concernant l’avenir de la Corse. Il y eu également des suffrages exprimés en Corse avec une volonté très claire. Il faut donc, rouvrir au plus vite, le cycle des négociations. Je rappelle que les Corses ont élu quatre députés, qui ont tous, à des degrés différents, montrés une volonté de faire évoluer le cadre actuel. Dès que j’aurais l’occasion de le rencontrer, je ne manquerais pas d’évoquer avec Michel Barnier, de toutes ces problématiques afin de reprendre le plus rapidement possible le processus ne cours.

Edouard Philippe, président du groupe Horizons, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2027. Est-ce la suite logique ?
 Edouard Philippe est quelqu’un qui fait preuve d’une grande franchise. Nous avons créé ce parti en 2021 et il compte aujourd’hui plus de 20 000 membres. Nous comptons des maires, des députés et un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. Cette annonce n’est donc pas surprenante.