Parmi les prescriptions restant en litige, la société Corsica Ferries contestait celle qui chargeait l’office des transports de la Corse de réunir les programmes et horaires des traversées envisagées par les compagnies maritimes et de leur demander des adaptations à ces programmes (horaires) justifiées par la nécessité de fluidifier les rotations des navires de grande capacité.
Le tribunal a tout d’abord estimé que la mission ainsi confiée à cet office entrait bien dans le champ de sa compétence définie par les articles L. 4424-19 et L. 4424-20 du code général des collectivités territoriales et relative aux obligations de service public imposées pour assurer le principe de continuité territoriale, et n’avait pour objet ou pour effet de lui confier une mission de police portuaire relevant de la seule compétence des autorités de police portuaire.
Faisant ainsi une interprétation neutralisante de la portée de ces obligations de service public comme n’ayant pas pour objet et ne pouvant avoir pour effet de conférer un quelconque pouvoir de contrainte à l’office de transport de la Corse, qui ne peut, le cas échéant, que saisir l’autorité administrative compétente investie du pouvoir de police portuaire en cas de risque d’atteinte à la sécurité des ports et des navires, le tribunal a admis que la collectivité n’avait pas institué un régime d’autorisation préalable en méconnaissance du régime institué par le règlement (CEE) n° 3577/92 du Conseil, du 7 décembre 1992 relatif à l’application du principe de libre circulation des services aux transports maritimes à l’intérieur des Etats membres (cabotage maritime)."