«Il est urgent de mettre fin au comportement de la Directrice de La Palmola » écrit la CGT dans son communiqué. «Les personnels de la Santé sont mobilisés depuis plus de 4 mois contre le coronavirus. Le 14 juillet dernier, plusieurs d’entre eux recevaient un hommage bien mérité de la Nation. Mais dans l’établissement de soins de La Palmola, la situation est très tendue entre les personnels et sa Directrice et continue à se dégrader. Les professionnels de La Palmola constatent depuis plusieurs mois la dégradation de leurs conditions de travail, qui se traduit par la multiplication des arrêts maladie et des accidents du travail. Des aides-soignantes aux médecins, en passant par l’assistante sociale, les infirmières et les cadres santé : ils sont nombreux à décrire une gestion par la peur, le dénigrement, les humiliations devant témoin, la remise en cause de leurs compétences. Les menaces de sanction et de licenciement s’accumulent. Lassés d’être traités d’incapables ou risquant d’être poussés à la faute, plusieurs ont préféré partir. Parmi eux des médecins, lassés de se sentir disqualifiés par la Directrice et constatant qu’ils ne pouvaient plus exercer leur métier sereinement. Une situation intolérable pour la CGT, alors même que DIRECCTE et Médecine du Travail sont au courant de la situation. On s’interroge aussi sur le mutisme de l’ARS, pourtant alerté par le personnel. Pour la CGT, il est plus que temps de mettre fin à cette situation intenable.
Nous appelons les pouvoirs publics à réagir face à une dérive lourde de conséquences pour les personnels et les patients ».
Nous appelons les pouvoirs publics à réagir face à une dérive lourde de conséquences pour les personnels et les patients ».
Contactée par CNI, la Directrice de l’établissement, Astrid Bonavita, se défend
« À mon arrivée à la Palmola, et ce malgré la réputation de l’établissement, j’ai cru qu’il n’y avait plus de problème de maltraitance parce que nous avions atteint un ratio soignant/patient remarquable permettant de travailler dans les meilleures conditions, qu’un travail admirable avait été mené par notre responsable qualité et que la grande majorité de notre personnel soignant et non soignant est engagé et dévoué. Nos patients sont souvent très demandeurs, certains rencontrent, de par leurs troubles cognitifs, de grandes difficultés de communication. Il leur arrive d’être agressifs avec le personnel, mais nous n’avons pas le droit de le leur reprocher. Ce n’est pas le patient, très vulnérable, qui est difficile, c’est le métier. Comme dans tous les foyers familiaux et les institutions où la maltraitance était déjà présente, la période Covid a exacerbé le comportement de certains. Dans notre cas, à la Palmola, elle a été révélatrice d’une culture interne toxique, d’un système qui broie les personnels qui veulent exercer dignement leur métier et s’impliquent véritablement auprès des patients. Leur professionnalisme et leur joie fait de l’ombre à certains : ils subissent pressions et tentatives d’intimidation, sont parfois sommés de se fédérer contre la Direction sous la menace de ne pas être défendus s’ils en avaient besoin…
L’ensemble de nos personnels ne connait pas les dossiers que nous traitons en direction. Souvent, ils ne savent pas ce qui se cache derrière les accusations et revendications alimentées par des rumeurs, des mensonges facilement démontables et au lexique bien rôdé (on les a « dans le collimateur », « on a dit que… » « on veut nous diviser »). Elles n’ont pas d’autre but que d’instiller la peur et couvrir des faits que beaucoup ignorent. Il suffit d’une poignée pour inquiéter ou, de façon plus perverse, activer les ressorts de l’amitié, convoquer les liens qu’ont créé des situations stressantes liées aux difficultés du métier pour imposer l’obligation de se poster derrière la même bannière comme s’il n’y avait plus d’individualité possible face à un ennemi imaginaire, la Direction. C’est une vraie organisation mafieuse qui s’appuie sur le fait que, dans chaque corps de métier de l’établissement, certains peuvent ou ont dérapé soit par leur désengagement soit en commettant et/ou en couvrant des actes de maltraitance. Il faut distinguer les personnels maltraitants qui sont incapables de se remettre en cause et nieront toujours les faits qui leur sont reprochés, de ceux qui se cachent derrière un « on l’a toutes fait » pour justifier leur actes et de la grande majorité qui se dit parfois elle-même maltraitante sans chercher de prétexte. Ce sont nos meilleurs éléments, ceux sur qui nous pouvons compter et qui font la joie des patients car ils sont déjà dans l’auto-évaluation permanente de leurs pratiques et ont besoin de notre regard et de notre soutien pour progresser. Tout les soignants, et encore plus dans les établissements accueillants des patients vulnérables, sont confrontés tôt ou tard à des problématiques de ce type. Et nous sommes quelques directions à ne pas nous laisser impressionner par ceux qui ne veulent pas mettre les patients au centre de leur préoccupations. Ce à quoi nous ne nous attendions pas, vu nos convictions et nos engagements sociaux, c’est qu’ils soient protégés par la CGT.
En effet, plusieurs informations inquiétantes m’ont été communiquées par écrit, dont certaines datent d’avant la période Covid :
Alors que j’avais commencé à mener une enquête interne, une élue CGT a déclenché une procédure d’alerte pour harcèlement moral à mon encontre.
Conformément au droit du travail, cette alerte a donné lieu à l’ouverture d’une enquête menée conjointement par le Gérant, et deux élues CGT dont celle ayant déclenché l’alerte. Après plusieurs semaines, et avoir entendu l’ensemble du personnel de l’établissement, les enquêteurs ont conclu unanimement qu’il n’y avait aucun acte de harcèlement de la Direction envers le personnel et que les seuls faits de harcèlement étaient le fait de membres du personnel envers une autre salariée.
Cette enquête a été transmise à la CGT, à l’Agence Régionale de la Santé, à l’Inspection du Travail. Plus récemment, en mains propres au personnel tout comme les recommandations de la gérance car nous travaillons dans la transparence.
Les recommandations de la gérance m’ont amenée à compléter le plan d’actions déjà en place destiné à mener des réformes institutionnelles et culturelles dans le fonctionnement de l’établissement. Parmi celles-ci figure en première place la poursuite des enquêtes pour maltraitance et une Évaluation des Pratiques Professionnelles sur la lutte contre la maltraitance. Dans cet établissement familial, notre implication ne peut être que vouée à l’amélioration constante de la prise en charge des patients puisque nous y sommes liés indéfectiblement et les événements récents n’ont fait que renforcer notre détermination à lutter contre la maltraitance au sein de La Palmola.
Comme tous les étés, et dans tous les établissements, l’absentéisme complique la tache de ceux qui sont restés à leur poste ou sont venus à la rescousse mais malgré la fatigue, l’ambiance n’en est que plus légère : nos patients vont bien.
C’est donc dans ce contexte que j’apprends maintenant l’existence d’un communiqué de presse. Pourtant, les bases du dialogue social sont simples. Dans un premier temps, au niveau de l’entreprise, lorsque des salariés rencontrent des difficultés, ont des questionnements ou des inquiétudes, et s’ils ne souhaitent pas s’adresser directement à la Direction, les représentants du personnel peuvent porter leur voix. Dans un deuxième temps, lorsque ces mêmes salariés ont l’impression de ne pas avoir été entendus par la Direction, ils peuvent faire appel à leur syndicat qui envoie un représentant pour les assister dans des négociations.
Le dialogue social a pour but de désamorcer les conflits qui pourraient être préjudiciables au bon fonctionnement de l’établissement. Ne pas en respecter les règles, c’est pénaliser à la fois les salariés et nos patients, vulnérables, qui peuvent pâtir d’une mauvaise ambiance.
Dans le cas présent, comme lors du déclenchement de l’alerte, je n’ai à aucun moment été préalablement sollicitée par la CGT, que ce soit via les représentants du personnel, la déléguée syndicale, ou leurs instances départementales. À la fin de l’enquête suite à l’alerte, j’ai essayé de contacter un membre de la CGT qui s’est esquivé. Et voilà que maintenant, pour la deuxième fois, la CGT tente de faire pression de manière externe sur la Direction sans aucune tentative de dialogue préalable.
Il est bien évident que tout cela, loin, de nous intimider, ne fait que renforcer notre détermination à aller au bout des enquêtes, même s’il faut attendre le retour de certains arrêts maladies et accidents du travail, et à protéger coûte que coûte les patients. J’ai constitué aujourd’hui une très belle équipe de cadres qui s’appuient en toute sérénité sur des personnels impliqués et soucieux de progresser.
La gériatrie est notre problème à tous et nous ne sommes pas le seul établissement à rencontrer ces difficultés. Nous partageons tous l’envie de vivre le plus longtemps possible et dans les meilleures conditions, et ici peut-être plus qu’ailleurs, on nous apprend à respecter nos anciens. Il était temps que la parole se libère : aujourd’hui les patients et les familles se sentent plus libres de communiquer avec nous, d’anciens membres du personnel partis, car il ne supportaient pas l’ambiance qui régnait, reviennent. Et nous avons de très beaux projets en cours ».
L’ensemble de nos personnels ne connait pas les dossiers que nous traitons en direction. Souvent, ils ne savent pas ce qui se cache derrière les accusations et revendications alimentées par des rumeurs, des mensonges facilement démontables et au lexique bien rôdé (on les a « dans le collimateur », « on a dit que… » « on veut nous diviser »). Elles n’ont pas d’autre but que d’instiller la peur et couvrir des faits que beaucoup ignorent. Il suffit d’une poignée pour inquiéter ou, de façon plus perverse, activer les ressorts de l’amitié, convoquer les liens qu’ont créé des situations stressantes liées aux difficultés du métier pour imposer l’obligation de se poster derrière la même bannière comme s’il n’y avait plus d’individualité possible face à un ennemi imaginaire, la Direction. C’est une vraie organisation mafieuse qui s’appuie sur le fait que, dans chaque corps de métier de l’établissement, certains peuvent ou ont dérapé soit par leur désengagement soit en commettant et/ou en couvrant des actes de maltraitance. Il faut distinguer les personnels maltraitants qui sont incapables de se remettre en cause et nieront toujours les faits qui leur sont reprochés, de ceux qui se cachent derrière un « on l’a toutes fait » pour justifier leur actes et de la grande majorité qui se dit parfois elle-même maltraitante sans chercher de prétexte. Ce sont nos meilleurs éléments, ceux sur qui nous pouvons compter et qui font la joie des patients car ils sont déjà dans l’auto-évaluation permanente de leurs pratiques et ont besoin de notre regard et de notre soutien pour progresser. Tout les soignants, et encore plus dans les établissements accueillants des patients vulnérables, sont confrontés tôt ou tard à des problématiques de ce type. Et nous sommes quelques directions à ne pas nous laisser impressionner par ceux qui ne veulent pas mettre les patients au centre de leur préoccupations. Ce à quoi nous ne nous attendions pas, vu nos convictions et nos engagements sociaux, c’est qu’ils soient protégés par la CGT.
En effet, plusieurs informations inquiétantes m’ont été communiquées par écrit, dont certaines datent d’avant la période Covid :
- Une salariée s’est plainte d’être harcelée par plusieurs de ses collègues, dont une élue CGT et la déléguée syndicale CGT,
- Un médecin m’a signalé des actes relevant de la maltraitance sur certains patients,
- Pendant la crise Covid, une bénévole nous a envoyé un signalement écrit. Ce qui l’a le plus choquée, outre le désengagement de certains personnels lorsqu’elle faisait remonter les demandes et les plaintes des patients, c’est le mensonge raconté aux patients selon lequel nous étions en sous-effectif pour justifier l’absence de soins.
- -Une famille de patient s’est plainte pour des soins non effectués.
Alors que j’avais commencé à mener une enquête interne, une élue CGT a déclenché une procédure d’alerte pour harcèlement moral à mon encontre.
Conformément au droit du travail, cette alerte a donné lieu à l’ouverture d’une enquête menée conjointement par le Gérant, et deux élues CGT dont celle ayant déclenché l’alerte. Après plusieurs semaines, et avoir entendu l’ensemble du personnel de l’établissement, les enquêteurs ont conclu unanimement qu’il n’y avait aucun acte de harcèlement de la Direction envers le personnel et que les seuls faits de harcèlement étaient le fait de membres du personnel envers une autre salariée.
Cette enquête a été transmise à la CGT, à l’Agence Régionale de la Santé, à l’Inspection du Travail. Plus récemment, en mains propres au personnel tout comme les recommandations de la gérance car nous travaillons dans la transparence.
Les recommandations de la gérance m’ont amenée à compléter le plan d’actions déjà en place destiné à mener des réformes institutionnelles et culturelles dans le fonctionnement de l’établissement. Parmi celles-ci figure en première place la poursuite des enquêtes pour maltraitance et une Évaluation des Pratiques Professionnelles sur la lutte contre la maltraitance. Dans cet établissement familial, notre implication ne peut être que vouée à l’amélioration constante de la prise en charge des patients puisque nous y sommes liés indéfectiblement et les événements récents n’ont fait que renforcer notre détermination à lutter contre la maltraitance au sein de La Palmola.
Comme tous les étés, et dans tous les établissements, l’absentéisme complique la tache de ceux qui sont restés à leur poste ou sont venus à la rescousse mais malgré la fatigue, l’ambiance n’en est que plus légère : nos patients vont bien.
C’est donc dans ce contexte que j’apprends maintenant l’existence d’un communiqué de presse. Pourtant, les bases du dialogue social sont simples. Dans un premier temps, au niveau de l’entreprise, lorsque des salariés rencontrent des difficultés, ont des questionnements ou des inquiétudes, et s’ils ne souhaitent pas s’adresser directement à la Direction, les représentants du personnel peuvent porter leur voix. Dans un deuxième temps, lorsque ces mêmes salariés ont l’impression de ne pas avoir été entendus par la Direction, ils peuvent faire appel à leur syndicat qui envoie un représentant pour les assister dans des négociations.
Le dialogue social a pour but de désamorcer les conflits qui pourraient être préjudiciables au bon fonctionnement de l’établissement. Ne pas en respecter les règles, c’est pénaliser à la fois les salariés et nos patients, vulnérables, qui peuvent pâtir d’une mauvaise ambiance.
Dans le cas présent, comme lors du déclenchement de l’alerte, je n’ai à aucun moment été préalablement sollicitée par la CGT, que ce soit via les représentants du personnel, la déléguée syndicale, ou leurs instances départementales. À la fin de l’enquête suite à l’alerte, j’ai essayé de contacter un membre de la CGT qui s’est esquivé. Et voilà que maintenant, pour la deuxième fois, la CGT tente de faire pression de manière externe sur la Direction sans aucune tentative de dialogue préalable.
Il est bien évident que tout cela, loin, de nous intimider, ne fait que renforcer notre détermination à aller au bout des enquêtes, même s’il faut attendre le retour de certains arrêts maladies et accidents du travail, et à protéger coûte que coûte les patients. J’ai constitué aujourd’hui une très belle équipe de cadres qui s’appuient en toute sérénité sur des personnels impliqués et soucieux de progresser.
La gériatrie est notre problème à tous et nous ne sommes pas le seul établissement à rencontrer ces difficultés. Nous partageons tous l’envie de vivre le plus longtemps possible et dans les meilleures conditions, et ici peut-être plus qu’ailleurs, on nous apprend à respecter nos anciens. Il était temps que la parole se libère : aujourd’hui les patients et les familles se sentent plus libres de communiquer avec nous, d’anciens membres du personnel partis, car il ne supportaient pas l’ambiance qui régnait, reviennent. Et nous avons de très beaux projets en cours ».