Cette commission a permis de nourrir de nombreux échanges constructifs sur différentes problématiques identifiées au sein du Parc. L’excellente qualité et la fluidité des échanges entre les parties prenantes ont pu souligner la capacité des acteurs du territoire à communiquer, exprimer leurs opinions et débattre ensemble des enjeux importants.
Parmi les nombreux sujets à l’ordre du jour, la commission s’est ouverte sur un point d’information concernant l’analyse risque « pêche », initiée par le Parc début 2019 en collaboration avec le Comité régional des pêches maritimes et élevages marins de Corse (CRPMEMC). Cette analyse, obligatoire pour tous les sites Natura 2000 (6 sites majoritairement présents dans le périmètre du Parc), vise à caractériser les interactions entre la pêche professionnelle et les habitats et espèces d’intérêt communautaire, afin de mettre en place d’éventuelles mesures de gestion.
La problématique concernant les stocks d’oursins a été ensuite abordée. En effet dans le Cap Corse et dans l’Agriate, cette espèce semble être en nette diminution. Les acteurs ont ainsi exprimé un besoin prioritaire d’acquisition de connaissance, et évoqué une éventuelle mise en jachère de certains sites d’étude. Une meilleure collaboration entre les services de contrôle a été également avancée pour accentuer la lutte contre le braconnage sur le territoire du Parc, pratique qui nuit tout autant aux écosystèmes mais aussi aux professionnels de la pêche.
L’étude d’un outil réglementaire simple permettant de suivre l’activité de pêche de loisir est également un sujet évoqué lors de la commission. Concernant cette activité, une déclaration de pêche sera à l’étude afin de mieux connaitre les pratiques de la pêche récréative dans le Parc : nombre de pratiquants, techniques employées, type de pêche (du bord, embarquée, chasse sous-marine). Déjà souhaité par les membres du conseil de gestion lors des séances de concertation, ce type de déclaration a déjà été mis en place dans de nombreuses aires marines protégées en Méditerranée tel que la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio.
Autre sujet débattu, l’étude de la mise en place de zones de protection forte a suscité de nombreux échanges. Plusieurs sites à forts enjeux ont été identifiés et seront étudiés (diagnostics) afin de supprimer certaines pressions. Le Parc poursuivra des discussions avec le CRPMEMC afin de proposer des actions spécifiques concernant les cantonnements de pêche (diagnostics écologiques, possibilité de déplacement du cantonnement de Sagro, etc.). Une réflexion sera également menée afin d’interdire le prélèvement de certaines espèces par la pêche de loisir à des périodes identifiées. Certaines zones du large et en particulier celles sous influence du front liguro-provençal ainsi que des remontées rocheuses profondes seront également à l’étude afin de parfaire la connaissance.
Enfin, le dernier sujet abordé lors de cette riche journée d’échanges a été la problématique de la gestion du Denti. Au-delà de cette espèce, les discussions se sont étendues à l’ensemble des espèces vulnérables où il est important de définir des mesures de gestion. De nombreuses propositions de la part de l’ensemble des acteurs ont été évoquées. Parmi celles-ci, le Parc devra travailler sur une éventuelle limitation concernant la pêche de loisir, comme cela est fait dans de nombreuses aires marines protégées.
En somme, ce moment d’échange et de concertation autour d’enjeux stratégiques pour la gestion de la ressource halieutique augure de belles perspectives et de riches discussions à venir pour le développement durable du territoire. Une journée qui aura permis aussi tout simplement de se retrouver et de mieux se connaître entre « acteurs de la mer ».