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Paul-André Colombani : « Je suis très inquiet pour le processus d’autonomie et pour le CHU de Corse »


Nicole Mari le Dimanche 9 Juin 2024 à 22:43

L’annonce surprise du Chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale et de fixer un nouveau scrutin législatif dans 20 jours, le 30 juin et le 7 juillet, a pris de court la classe politique nationale. Réactions à chaud pour Corse Net Infos de Paul-André Colombani, député nationaliste de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe LIOT, qui ne cache pas son inquiétude et sa déception.



Paul-André Colombani, député nationaliste de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe LIOT.
Paul-André Colombani, député nationaliste de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe LIOT.
« La victoire de Jordan Bardella n’est pas une surprise, elle était attendue. Ce qui était moins attendu, c’est l’annonce du Président de la République de dissoudre, ce soir, l’Assemblée nationale. On savait que la dissolution faisait partie des options. Elle était dans le domaine du possible, parce que c’est à sa main sur le plan législatif, mais je ne m’attendais pas forcément à ce qu’elle intervienne ce soir, à la veille des jeux olympiques. Cela remet beaucoup de choses en question ». Le député PNC de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud Paul-André Colombani redoute les conséquences d’une telle décision pour la Corse. Il ne cache pas son inquiétude et sa grande déception, tant au niveau du processus d’autonomie en cours que du projet de loi concernant la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) dans l’île qu’il devait soumettre le 13 juin au vote des parlementaires : « A titre personnel. Je suis très inquiet pour ce processus que nous avons porté depuis deux ans et bien évidemment encore plus, à trois jours de mon passage dans l’hémicycle, pour le CHU de Corse ». La déception est d’autant plus grande que la proposition de loi, qui était présentée dans le cadre d’une niche parlementaire du groupe LIOT, avait été adoptée à l’unanimité par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, et donc avait de grandes chances d’être votée.

Une décision lourde
Si la dissolution a pris tout le monde de court, comment expliquer une telle décision du Chef de l’Etat ? « On en saura un petit peu plus dans quelques heures. C’était compliqué de gouverner depuis deux ans avec une majorité relative où il manquait 40 voix pour atteindre la majorité absolue. Il y a eu des motions de rejet qu’on n’avait jamais vu depuis 30 ou 40 ans comme, par exemple, sur la loi immigration. Il y a eu une forte tension sur la question des retraites. La position du « En même temps » d’Emmanuel Macron est devenue de plus en plus compliquée à gérer », estime le député de l’Extrême-Sud. Pourquoi le Président de la République prendrait le risque d’essuyer une nouvelle défaite ? « C’est peut-être quelque part ce qu’il cherche, de voir si le RN a véritablement une majorité, et s’il gouverne, que les Français voient ce qu’il est capable de faire », tente de comprendre le député. Paul-André Colombani devrait tout naturellement être candidat à sa propre succession : « Difficile dans ses conditions de ne pas y aller ! Je vais quand même consulter mes amis. C’est une décision lourde de sens ! ».
 
Propos recueillis par Nicole Mari.