C’est à ne plus rien y comprendre. Paul-Jo Caitucoli était stupéfait lundi matin lorsqu’il s’est présenté à son travail. Les portes de l’ODARC sont restées closes. Pourquoi ? Lui-même n’a pas trouvé d’explication sensée. Il s’est néanmoins présenté en début d’après midi avec un huissier de justice pour faire constater les faits, muni de son arrêté signifiant la réintégration.
Tout a commencé au mois de septembre dernier, lorsque le CDD de Paul-Jo Caitucoli n’a pas été renouvelé par l’Office de Développement Agricole de la Corse. Il se devait donc de pointer au chômage mais avait aussitôt saisi le Tribunal des Prud’hommes qui, depuis deux jours, lui a donné raison. Il a même obtenu des dommages et intérêts après condamnation de l’ODARC à lui verser des indemnités. Sa réintégration lui ayant été signifiée, il s’est présenté ce lundi mais a trouvé porte close.
Calme comme il a toujours été depuis le début de la procédure, P.-J. Caitucoli ne comprend pas la réaction de son employeur : « L’Assemblée de Corse a voté une délibération avec des budgets nécessaire à l’emploi de trois CDI. J’ai relancé l’ensemble des projets stratégiques que j’ai menés depuis 15 ans et on m’a renouvelé un CDD au terme de six mois, me signifiant qu’il n’y avait pas assez d’argent pour l’embauche en CDI. En juin 2013 l’Assemblée a notifié une deuxième fois la possibilité pour l’ODARC d’embaucher à nouveau mes deux collègues alors qu’en ce qui me concerne, mon contrat n’a pas été renouvelé pour manque d’activité, ce que j’ai contesté. En fait, dès le départ, on a nié et mes compétences et les missions que j’avais au sein de l’ODARC. J’ai donc décidé d’attaquer la structure aux Prud’hommes."
Ce jugement a été rendu il y a quelques jours et m’a validé la requalification de mon CDD en CDI avec des condamnations de préjudice moral, campagne de dénigrement, discrimination syndicale et politique salariale. Le tribunal a rendu ce jugement exécutoire car je suis aujourd’hui à Pôle-emploi mais le jugement ayant été en ma faveur, je me suis présenté au bureau avec ma lettre de reprise et il m’a été signifié sur place, par le directeur, qu’il n’acceptait pas ma réintégration. "
Pourquoi ?
« Simplement parce que l’ODRAC veut demander à la Chambre d’Appel de rendre suspensif le premier jugement. Après ça, ils seront à même de me réintégrer, mais seulement à l’issue du deuxième jugement en appel. Le tribunal attend que cela soit constaté et notifié par huissier, après quoi il se prononcera. Il peut le faire en 48 heures ou en plusieurs semaines. Personnellement je souhaite que le jugement soit exécutoire. »
Propos recueillis par J.F.