C'est un petit bout d'histoire qui disparaît toujours plus en avance. Car si d'histoire il en est rempli, le "glacier" de Tanedda l'est de moins en moins de neige. "C'est en réalité un névé : de la neige qui se tasse et occupe une grande faille de granite de plus de 100 mètres de long, 20 mètres de large et plusieurs dizaines de mètres de profondeur, précise d'entrée le géologue Alain Gauthier, féru de ce gros morceau chargé en anecdotes. Si c'était un versant normal, la neige ne resterait pas en permanence. Mais comme elle est profonde et en partie à l'abri du soleil, la neige s'y accumule. Ce qui fait qu'on a plusieurs mètres d'épaisseur de neige bien tassée en profondeur même en août. Enfin ça, c'était avant..."
Avant des sécheresses de plus en plus brutales. Ces dix dernières années ont bousculé le caractère "éternel" de cette glace résistant à l'été. Désormais, et de plus en plus lors des cinq ans qui viennent de s'écouler, le "glacier" disparaît bien avant le mois d'août. "Ce qui était exceptionnel avant est devenu commun aujourd'hui, philosophe à regret Alain Gauthier. On peut clairement y voir un signe du réchauffement climatique. Il y a des années où la neige tombe beaucoup moins. Mais même si c'est tombé un peu cette année, ça fond plus vite..."
Avant des sécheresses de plus en plus brutales. Ces dix dernières années ont bousculé le caractère "éternel" de cette glace résistant à l'été. Désormais, et de plus en plus lors des cinq ans qui viennent de s'écouler, le "glacier" disparaît bien avant le mois d'août. "Ce qui était exceptionnel avant est devenu commun aujourd'hui, philosophe à regret Alain Gauthier. On peut clairement y voir un signe du réchauffement climatique. Il y a des années où la neige tombe beaucoup moins. Mais même si c'est tombé un peu cette année, ça fond plus vite..."
Une ancien commerce de glace
Au fil du temps, ce coin unique en Corse situé à 1 500 mètres d'altitude a perdu son utilité historique première. "Les Génois puis les Français l'ont utilisé pour descendre des sortes de pains de neige glacée à Ajaccio, raconte le géologue. Fin XIXe, début XXe siècle, avec le train, c'était plus facile de descendre à Ajaccio. A l'époque, une certaine quantité était destinée aux puissants puis plus tard, utilisée par les cafetiers pour avoir de la glace. Ce commerce de neige, très courant en Méditerranée, ne s'est pas arrêté parce qu'il n'y avait plus de neige, mais parce qu'on avait fabriqué une glacière au col de Vizzavona. Puis, la glace à l'ammoniaque est apparue..."
Mais même si la neige ne sert plus à rafraîchir les boissons ajacciennes, sa simple présence en faisait un bijou du patrimoine insulaire. Seulement, l'absence de précipitations depuis un mois a accéléré la donne. "On a connu un pic d'enneigement fin janvier après les épisodes qui se sont produits tout au long du mois, recontextualise Patrick Bonicel, météorologiste au Centre météorologique de Corse. Dans la partie basse de la vallée de la Restonica, au niveau des bergeries de Grotelle à 1400 mètres d'altitude, on avait autour d'un mètre de neige à ce moment-là. Aujourd'hui, on est à 60 centimètres à peine."
Mais même si la neige ne sert plus à rafraîchir les boissons ajacciennes, sa simple présence en faisait un bijou du patrimoine insulaire. Seulement, l'absence de précipitations depuis un mois a accéléré la donne. "On a connu un pic d'enneigement fin janvier après les épisodes qui se sont produits tout au long du mois, recontextualise Patrick Bonicel, météorologiste au Centre météorologique de Corse. Dans la partie basse de la vallée de la Restonica, au niveau des bergeries de Grotelle à 1400 mètres d'altitude, on avait autour d'un mètre de neige à ce moment-là. Aujourd'hui, on est à 60 centimètres à peine."
Vers une fonte printanière ?
Un phénomène observable aussi plus haut, à 2400m d'altitude, où le manteau neigeux est passé de 2,5 à 1,9 mètre. Cette baisse, liée à l'absence de précipitation ainsi qu'à un certain ensoleillement, fait casser et fondre la neige. Résultat : "fin janvier, avec les hauteurs relevées, le manteau neigeux était globalement excédentaire, surtout en altitude. À partir de 1 500m, c'était plutôt dans la normale. Aujourd'hui, il est tout juste normal en altitude. En dessous, il est déficitaire."
Ce bout de patrimoine s'éteindra cette année, probablement encore plus tôt que d'habitude. De la première quinzaine d'août hier, la date de fin de la neige se rapproche, désormais, doucement du Printemps.
Ce bout de patrimoine s'éteindra cette année, probablement encore plus tôt que d'habitude. De la première quinzaine d'août hier, la date de fin de la neige se rapproche, désormais, doucement du Printemps.