Au moyen de cette lettre ouverte, les présidents de conférence régionale de la santé et de l’autonomie des régions françaises veulent attirer l’attention du Premier Ministre sur les aspirations et les attentes concrètes des habitants et des professionnels, au-delà de l’action du seul ministère des solidarités et de la santé. Qu’attendent en effet les habitants et les professionnels des régions françaises ?
Ils veulent d’abord de la simplification administrative face à une répartition des compétences et des financements entre l’Etat, les collectivités territoriales et l’assurance maladie, qui paralyse l’action, et à la multiplication des formalités qui éloignent beaucoup d’habitants d'un légitime accès aux droits et font peser sur les professionnels une surcharge de travail insupportable.
Ils veulent d’aussi de la simplification territoriale face à la prolifération des territoires d’action dont la gouvernance, le fonctionnement et la coordination mobilisent trop de temps et d’énergie.
Les habitants des régions françaises demandent également des mesures rapides pour améliorer les conditions et les délais d’accès aux soins, aux prises en charge et aux accompagnements. Pas seulement dans les zones rurales plus ou moins isolées, mais aussi dans nombre de quartiers des villes. Pas seulement dans l’Hexagone, mais aussi en Corse et outre-mer.
S’ils sont attachés au système de soins français, à sa qualité et à son accessibilité, ils veulent aussi que ce système procure un meilleur accompagnement aux personnes lourdement handicapées ou dépendantes et à leur entourage.
Pour promouvoir leur santé, au delà des soins, ils veulent une action beaucoup plus volontariste sur les déterminants de santé en amont et en aval des soins, qui prenne en compte l'impact sur leur santé de toute politique publique, nationale ou locale et qui leur donne la capacité et les moyens d'agir sur leur propre environnement, concrètement, au quotidien.
Enfin, les usagers ne veulent plus d'une progression des dépenses restant à leur charge, ou de tarifs des complémentaires santé, qui les pénalisent d'autant plus que leurs revenus sont bas. Il ne s'agit pas seulement des soins dentaires, optiques ou des audioprothèses. Il s'agit également de l'accès aux soins spécialisés, notamment chirurgicaux, de l'accès à l'innovation, ou encore des dépenses restant à la charge des personnes en situation de handicap ou des personnes âgées en perte d'autonomie.
Sur tous ces aspects, ils demandent des actions concrètes et immédiates.
Comprenant chacune trois cents titulaires et suppléants représentant l’ensemble des acteurs de santé de leur région, les conférences régionales de santé et de l’autonomie sont consultées sur les grandes orientations de la politique régionale de santé. Organisées en commissions spécialisées, elles donnent aussi leur avis sur l’implantation de l’offre de soins et peuvent émettre toute suggestion leur paraissant utiles pour améliorer la santé des habitants, le fonctionnement du système de santé ou le respect des droits des usagers.