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Un dojo social flambant neuf pour le Judo Club Bastiais


Philippe Jammes le Mardi 14 Janvier 2025 à 14:03

A l’aube de cette nouvelle année, le plus emblématique des clubs de judo de l’Île vient d’ouvrir un dojo social au cœur de Lupino, dans les quartiers sud de Bastia.



Les premiers élèves du Dojo Social encandrés par Maurice Massoni (à g) et Philippe Pasquier.
Les premiers élèves du Dojo Social encandrés par Maurice Massoni (à g) et Philippe Pasquier.

Ce dojo dit « social », car s’adressant à une population défavorisée, n’est cependant pas une nouveauté pour le Judo Club Bastiais qui exerce sa principale activité dans le nord de la ville, à Toga . « Début 2000, pour nos 50 ans d’existence, nous inaugurions un dojo annexe à Lupino, dojo qui allait devenir « dojo social » suite à notre intégration au Contrat Temps Libre de la ville de Bastia », nous explique le charismatique président du club, Jean Carlotti. « Cette implantation avait été rendue possible grâce à la réactivité du maire de l’époque, Albert Calloni. En 15 jours, fin 1999, il avait fait mettre à notre disposition deux salles de classe inutilisées au rez-de-chaussée de l’école Charles-Andrei, faisant même réaliser les travaux nécessaires par ses équipes ».  


Les premiers cours à destination des familles les plus démunies du quartier débutaient début 2000 avec pour professeur Jean-Marc Anton, instituteur dans cette même école. Durant plusieurs années, beaucoup de jeunes découvrirent cet art martial et s’épanouirent dans ce dojo de 100 m². « Cette forte croissance de licenciés nous a permis de fortifier notre section "Prépa Compet "du dojo de Toga les années suivantes », souligne Jean Carlotti. Pierre-Antoine Luciani, et Romina Cortese en furent les deux premières ceintures noires, suivis par les sœurs Benzhara et Laura Dael, toutes pensionnaires du Pôle Espoir. « Après le départ de Jean-Marc Anton pour Ajaccio, Jérôme Veison, Eugène Nemesi et Sébastien Lesieur prirent la relève pour des cours qui intégraient le programme "Temps Libre" de la municipalité et de la CAF. Nous étions alors le 1er club à le faire et cela nous a valu d’être subventionnés pour enseigner le Judo gratuitement aux scolaires du primaire des quartiers sud, sans prise de licences. Sachant que les meilleurs éléments étaient licenciés au dojo de Toga et pouvaient participer aux compétitions. Par la suite, le programme « Enfance » Jeunesse a pris le relais dans les mêmes conditions de gratuité ».


L’école Charle- Andrei vieillissante, fut alors détruite (aujourd’hui s’y dresse le centre culturel L’Alb’Oru) et les élèves intégrèrent en 2010 de tous nouveaux locaux à une centaine de mètres de là : une école classée HQE, Haute Qualité Environnementale, la 1re de l’île. « Hélas, aucune solution de remplacement n’avait été prévue pour nous et nous nous sommes retrouvés dans la salle d’activités des maternelles de cette nouvelle école. Nous ne disposions ni de vestiaire ni de toilette, car celles-ci étaient prévues pour des enfants de maternelles. Il nous fallait, 2 fois par semaine, monter et démonter les tatamis. Grâce à l’enthousiasme et la persévérance de notre professeur Maurice Massoni, le défi a été relevé et l’intégration au Contrat de Ville nous en a facilité la gestion ».
Et quelques années plus tard…


Pour les 75 ans du club, un nouveau dojo social vient d’ouvrir, toujours au cœur de Lupino, place Papi, au milieu des dynamiques commerces du quartier. « Il nous a fallu batailler 5 ans pour avoir ce local, puis engager 4 mois de travaux, car le local loué à l’OPH2C était brut de décoffrage. Nous l’avons aménagé à nos frais grâce à la générosité de nos partenaires familiaux et privés, notamment d’entreprises dirigées par d’anciens élèves, la disponibilité et les remises des intervenants et nos fonds propres. On les remercie dans vos colonnes ainsi que le directeur de l’OPH2C et ses équipes qui nous ont facilité la réalisation de ce projet. Je ne saurais aussi remercier chaleureusement la CdC et la CAB qui nous ont accompagnés dans ce projet ».

​Un local flambant neuf et fonctionnel

D’une superficie totale de 155 m², le JCB exploite 88 m² de tatamis. Les quelque 70 m² restants comprenant 1 accueil, 3 vestiaires, 1 local de rangement du matériel pédagogique, 1 local pour le matériel d’entretien, des sanitaires. Trois climatiseurs assurent le confort en hiver et en été. « Alors que nous venons tout juste d’ouvrir, nous accueillons déjà une cinquante d’enfants, de tous âges, toujours dans le cadre du Contrat de ville. Les cours* de 1h30 sont gratuits, avec éventuellement prêt de kimonos, pour les foyers bénéficiant de l’ARS ou du Pass Sport et encadrés par Maurice Massoni et Philippe Pasquier qui officie lui en tant que préparateur physique généralisé et cours de Ju-Jitsu ». La PPG intègre le cardio-training et le pied-poing pour les adultes de plus de 18 ans. « On accueille aussi les enfants du programme de "Réussite éducative" de la mairie avec des cours particuliers pour 4 élèves. Certains peuvent ensuite intégrer les cours collectifs traditionnels, gratuitement ».


Belle dynamique, belle longévité pour ce club doyen, fondé en octobre 1950 par Joseph Gentil et une poignée de passionnés comme Gérard Comte, Marcel Jeanson, Jean Roumendas ou l'inspecteur académique de l'époque, Armand Biancheri.
Les premiers De ashi barai, O soto gari et autres O goshi furent enseignés dans une salle située au sous-sol du Café des Palmiers. Le JCB représente à ce jour plus de 200 licenciés FF Judo, 30 FSGT, 5 enseignants, 2 dojos. Respect !  
 
*Mardi, mercredi et vendredi à 17h pour les enfants et lundi et jeudi à 18h pour les adultes, ju-jitsu et PPG. Renseignements : 04.95.32.12.24 – 06.19.89.67.69.