« On ne sait ni le jour, ni l’heure ». Lorsqu’on l’interroge sur le moment où l’idée d’un déplacement du Pape en Corse a pris un tournant concret, le père Frédéric Constant, le vicaire général du diocèse d’Ajaccio, en charge de l’organisation de cet évènement pour l’Église de Corse, préfère botter en touche et citer la parole de l’Évangile. Une volonté de ne pas froisser alors que cette visite a pu causer certaines crispations. Notamment du côté de Paris, où l’annonce surprise du déplacement du Souverain Pontife dans la cité impériale, qui se déroulera une semaine après la réouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris à laquelle il avait refusé de participer, a eu un peu de mal à passer. En préférant Ajaccio pour son seul voyage de fin d’année, encore une fois, le Pape François est là où on ne l’attend pas.
Si la rumeur de ce déplacement historique bruissait dans les rues d’Ajaccio depuis le début de l’automne, c’est, selon certaines sources, au cœur de l’été qu’il a pris forme sous l’impulsion de Mgr François-Xavier Bustillo. L’évêque d’Ajaccio, créé cardinal par le Pape il y a tout juste un an, a profité des liens qu’il a pu tisser avec le Souverain Pontife pour l’inviter à participer à un colloque organisé par l’Église de Corse sur la religiosité populaire en Méditerranée. Un thème cher au Pape François. « Les premiers échanges ont tourné autour de ce colloque. Comme c’était une proposition sur un samedi et dimanche, il a été décidé que le Pape vienne le dimanche pour qu’il puisse célébrer l’Eucharistie en Corse », confirme le vicaire général. « Les origines du Pape François sont italiennes, mais il est né en Argentine puisque ses grands-parents ont immigré sur un autre continent. Il a donc grandi dans deux cultures : une culture méditerranéenne, et une culture d’un nouveau monde. Et toute sa vie a été marquée par une piété populaire active. Mais il est aussi jésuite et donc intellectuel. Il se pose la question entre la foi et la raison, parce que la piété populaire peut parfois nous faire plonger dans des pratiques qui ne sont plus religieuses, et la raison éclaire notre foi pour que puissions réajuster notre intelligence et nos mouvements pour être éclairés par la volonté du Seigneur », commente-t-il par ailleurs.
Autre élément décisif à cette visite historique, depuis le début de son pontificat, le Pape François a entrepris un tour de la Méditerranée et déjà visité plusieurs îles, des territoires dont piété populaire l’intéresse de près. L'invitation, en mars dernier,de Mgr Edgar Peña Parra, le substitut de la secrétairerie d'État du Saint-Siège, à Ajaccio lors de la Madunnuccia, et la ferveur qu’a pu constater le n°3 du Saint-Siège à l’occasion de cette fête importante qui rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes lors de la procession dans les rues ajacciennes, auraient d’ailleurs pu jouer un rôle important dans ce déplacement. Comme le Catenacciu à Sartène, la St Joseph à Bastia et tant d’autres moments forts pour l’Église de Corse, ces fêtes populaires restent en effet les témoins d’une île intrinsèquement liée à la religion, malgré un nombre de pratiquants en baisse ces dernières décennies. « Je pense que les Corses seront honorés par cette visite et ils aimeront savoir qu’ils sont mis en avant. D’autres régions et pays auraient pu accueillir le Pape », glisse d'ailleurs le père Frédéric Constant.
Malgré les nombreux liens qui la lient au Vatican, la Corse va donc accueillir un Pape pour la première fois de l’Histoire en cette fin 2024. Une grande joie pour l’Église de Corse, assortie d’un immense défi logistique pour organiser une déambulation du Souverain Pontife et une messe géante dans une ville pas vraiment dimensionnée pour accueillir un tel évènement. « Quand il y a de la volonté, il n’y a pas d’obstacles. Il y a peut-être des difficultés, peut-être un idéal, mais je pense que l’on va tous nous émerveiller de voir la beauté que le Seigneur va nous donner en accueillant le Pape François », assure le vicaire général en appuyant : « La ville cassera ses frontières pour devenir universelle ».
Pour ce faire, afin d’accueillir tous ceux qui voudraient prendre part à ce moment inédit, le père Constant glisse que « toutes les portes ont été ouvertes » grâce à un plan minutieusement travaillé par l'Église de Corse et ses partenaires. « Tous les moyens sont mis en avant pour que la Corse soit vraiment une île ouverte ce jour-là à celles et ceux qui veulent participer par leur présence à cet évènement », indique-t-il. En amont, un travail a ainsi été fait avec les compagnies maritimes et aériennes afin d’augmenter les rotations et le nombre de billets disponibles. Le jour J, le comité d'organisation a également déjà prévu la mise en place de navettes qui se chargeront d’acheminer les pèlerins vers le centre-ville où la circulation sera interdite pour des raisons évidentes de sécurité. Afin que tout se passe au mieux, il a aussi d'ores et déjà mobilisé bénévoles et confréries afin qu'ils puissent aiguiller la foule et aider ceux qui rencontreraient un souci. Enfin, dans une volonté de faire d'Ajaccio "une grande église", des écrans géants seront installés dans plusieurs endroits de la ville afin que tous ceux qui le souhaitent puissent prendre part à ce grand moment qui n’est pas près de se reproduire.
Si la rumeur de ce déplacement historique bruissait dans les rues d’Ajaccio depuis le début de l’automne, c’est, selon certaines sources, au cœur de l’été qu’il a pris forme sous l’impulsion de Mgr François-Xavier Bustillo. L’évêque d’Ajaccio, créé cardinal par le Pape il y a tout juste un an, a profité des liens qu’il a pu tisser avec le Souverain Pontife pour l’inviter à participer à un colloque organisé par l’Église de Corse sur la religiosité populaire en Méditerranée. Un thème cher au Pape François. « Les premiers échanges ont tourné autour de ce colloque. Comme c’était une proposition sur un samedi et dimanche, il a été décidé que le Pape vienne le dimanche pour qu’il puisse célébrer l’Eucharistie en Corse », confirme le vicaire général. « Les origines du Pape François sont italiennes, mais il est né en Argentine puisque ses grands-parents ont immigré sur un autre continent. Il a donc grandi dans deux cultures : une culture méditerranéenne, et une culture d’un nouveau monde. Et toute sa vie a été marquée par une piété populaire active. Mais il est aussi jésuite et donc intellectuel. Il se pose la question entre la foi et la raison, parce que la piété populaire peut parfois nous faire plonger dans des pratiques qui ne sont plus religieuses, et la raison éclaire notre foi pour que puissions réajuster notre intelligence et nos mouvements pour être éclairés par la volonté du Seigneur », commente-t-il par ailleurs.
Autre élément décisif à cette visite historique, depuis le début de son pontificat, le Pape François a entrepris un tour de la Méditerranée et déjà visité plusieurs îles, des territoires dont piété populaire l’intéresse de près. L'invitation, en mars dernier,de Mgr Edgar Peña Parra, le substitut de la secrétairerie d'État du Saint-Siège, à Ajaccio lors de la Madunnuccia, et la ferveur qu’a pu constater le n°3 du Saint-Siège à l’occasion de cette fête importante qui rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes lors de la procession dans les rues ajacciennes, auraient d’ailleurs pu jouer un rôle important dans ce déplacement. Comme le Catenacciu à Sartène, la St Joseph à Bastia et tant d’autres moments forts pour l’Église de Corse, ces fêtes populaires restent en effet les témoins d’une île intrinsèquement liée à la religion, malgré un nombre de pratiquants en baisse ces dernières décennies. « Je pense que les Corses seront honorés par cette visite et ils aimeront savoir qu’ils sont mis en avant. D’autres régions et pays auraient pu accueillir le Pape », glisse d'ailleurs le père Frédéric Constant.
Malgré les nombreux liens qui la lient au Vatican, la Corse va donc accueillir un Pape pour la première fois de l’Histoire en cette fin 2024. Une grande joie pour l’Église de Corse, assortie d’un immense défi logistique pour organiser une déambulation du Souverain Pontife et une messe géante dans une ville pas vraiment dimensionnée pour accueillir un tel évènement. « Quand il y a de la volonté, il n’y a pas d’obstacles. Il y a peut-être des difficultés, peut-être un idéal, mais je pense que l’on va tous nous émerveiller de voir la beauté que le Seigneur va nous donner en accueillant le Pape François », assure le vicaire général en appuyant : « La ville cassera ses frontières pour devenir universelle ».
Pour ce faire, afin d’accueillir tous ceux qui voudraient prendre part à ce moment inédit, le père Constant glisse que « toutes les portes ont été ouvertes » grâce à un plan minutieusement travaillé par l'Église de Corse et ses partenaires. « Tous les moyens sont mis en avant pour que la Corse soit vraiment une île ouverte ce jour-là à celles et ceux qui veulent participer par leur présence à cet évènement », indique-t-il. En amont, un travail a ainsi été fait avec les compagnies maritimes et aériennes afin d’augmenter les rotations et le nombre de billets disponibles. Le jour J, le comité d'organisation a également déjà prévu la mise en place de navettes qui se chargeront d’acheminer les pèlerins vers le centre-ville où la circulation sera interdite pour des raisons évidentes de sécurité. Afin que tout se passe au mieux, il a aussi d'ores et déjà mobilisé bénévoles et confréries afin qu'ils puissent aiguiller la foule et aider ceux qui rencontreraient un souci. Enfin, dans une volonté de faire d'Ajaccio "une grande église", des écrans géants seront installés dans plusieurs endroits de la ville afin que tous ceux qui le souhaitent puissent prendre part à ce grand moment qui n’est pas près de se reproduire.