Dimanche, à 11h15, l’église Santa Anna résonnera des chants de la Cunfraterna Santa Croce lors de la messe célébrée par le père Clément. Cette cérémonie commémore la Présentation de Jésus au Temple, un moment clé du christianisme où l’enfant est consacré à Dieu et reconnu comme « lumière du monde » selon l’Évangile de Luc.
Comme chaque année, San Fiurenzu perpétue cette tradition. Pour Rumanu Giorgi, membre de la confrérie, ces événements liturgiques sont essentiels : « Avant la célébration, nous entrons en procession avec les bougies, bénies par le prêtre. Ensuite, nous les ramenons chez nous pour protéger nos foyers, car elles ont une vertu apotropaïque. Comme pour d’autres célébrations, notre confrérie est très investie dans ces moments qui font sens », souligne-t-il.
Anciennement appelée festa candelarum, la fête des chandelles marque la fin du cycle de la Nativité. Au-delà de la liturgie, elle unit symboliquement lumière divine et traditions populaires.
Les crêpes, un lien entre sacré et profane
À San Fiurenzu, la Chandeleur ne se résume pas à la messe. L’après-midi, au local de Praticalingua Nebbiu, un moment de partage s’organise autour d’ateliers de chants et de la dégustation de crêpes. Une tradition qui trouve ses racines bien avant le christianisme. « La crêpe n’est pas une tradition chrétienne à l’origine. Elle remonte aux Lupercales, fêtes antiques célébrant la fertilité avant l’arrivée du printemps », explique Rumanu Giorgi, animateur à Praticalingua Nebbiu. « Ce jour-là, nous associons le profane au sacré. La crêpe, par sa forme ronde et sa couleur dorée, évoque le soleil. De cette interprétation découle tout ce qui est lumière, domaine du divin. »
Pour lui, la transmission de ces traditions est essentielle : « Cette année, deux adolescents chanteront pour la première fois la messe de Candilara. Chaque dimanche, j’anime un atelier de chants sacrés avec eux. Ces fêtes permettent de créer un cercle vertueux, où chacun trouve du sens et contribue à faire vivre notre culture. »