Chiffre du jour : 5 ans

Douze ans d’enquêtes devraient enfin connaître leur épilogue dans les jours à venir. En effet, le procès des frères Guerini, tous deux originaires de Calenzana, va se tenir à partir de ce lundi. Jean-Noël, ex-patron du PS et du département des Bouches-du-Rhône, et Alexandre, homme d’affaires dans la gestion de déchets, sont à la barre. Ce qui leur est reproché : « Prise illégale d’intérêt », « abus de confiance », « favoritisme ». Le juge d’instruction a résumé ainsi l’affaire par « un dévoiement généralisé de la chose publique au service d’intérêts économiques privés. » Le parquet, plus direct, a lui dénoncé « un système clientéliste ».
 
En chiffre
Jusqu’au 9 avril, les magistrats vont donc porter une attention particulière aux 10 volets d’un dossier tentaculaire. Depuis la dénonciation anonyme de février 2009, les enquêteurs ont entendu plus de 150 personnes, dont 26 ont été mises en examen. Douze seulement ont été renvoyées devant le tribunal, une vingtaine de volets de ce dossier ayant été abandonnés en cours de route.
 
Origines corses
Mais le personnage central de ce procès sera bien Alexandre Guerini, alias « Monsieur Frère », qui risque 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende, son frère aîné cinq ans et 500 000 euros d’amende. Réélu pour la troisième fois sénateur en septembre 2020, sous les couleurs de la Force du 13, le parti qu’il a créé après avoir quitté le PS, Jean-Noël Guerini risque aussi une peine d’inéligibilité.
Pour les deux frères, leurs ennuis judiciaires viennent notamment de leur origine corse. « Je porte en moi un délit de patronyme », explique souvent l’homme politique, son frère entrepreneur regrettant que ses racines fassent de lui « un présumé coupable ».