C’est dans la salle du Conseil de rivage à Bastia que s’est tenu, le 13 décembre dernier, le rendez-vous annuel des élus, des représentants du Conservatoire du Littoral et des partenaires locaux. Au cœur des discussions : la protection des espaces naturels insulaires, l’accessibilité raisonnée des sites et la valorisation du patrimoine.
Des périmètres de protection élargis
L’un des points majeurs de cette réunion a été la validation de nouveaux périmètres de protection foncière. Ces délimitations permettront d’acquérir des terrains stratégiques pour les sanctuariser face aux pressions humaines et environnementales. "Les élus de Corse ont discuté de plusieurs points importants, notamment la délimitation de nouveaux périmètres qui permettront d’acquérir des terrains à protéger", explique Hélène Syndique, directrice adjointe du Conservatoire du Littoral.
Une fois ces terrains acquis grâce au financement de l’État, leur gestion sera assurée par la Collectivité de Corse et les communes, appuyées par des subventions européennes et locales. Une collaboration cruciale, comme l’a rappelé Anne-Laure Santucci, présidente du Conseil des rivages : "L’objectif de ces aménagements est double : protéger ces espaces naturels fragiles tout en les rendant accessibles au public, dans le respect de leur préservation."
Accessibilité et préservation : un équilibre délicat
Plusieurs projets ont été évoqués pour répondre à cette ambition. Parmi eux, l’ouverture prochaine de la forêt de Pinia au public ou encore l’aménagement de la piste de Saleccia, permettant désormais un accès contrôlé à pied et à cheval. L’objectif est clair : conjuguer préservation et réappropriation. "Les Corses ont ainsi l’opportunité de se réapproprier ces lieux emblématiques, tout en contribuant à leur préservation. Cette démarche n’a pas pour but d’interdire l’accès, mais plutôt d’assurer une gestion respectueuse, permettant de sanctuariser pour pouvoir se réapproprier ces espaces", souligne Hélène Syndique.
Les efforts de valorisation ne se limitent pas aux espaces naturels. Le patrimoine vernaculaire, comme les phares emblématiques de l’île, bénéficie également de ce programme. C’est ainsi que le phare de la Madonnetta à Bonifacio et celui de la Pietra à l’Île-Rousse ont retrouvé leur éclat. "Le parking du phare de la Pietra, qui était presque une décharge publique, est finalement devenu un lieu exceptionnel", se réjouit Mme Syndique.
Un programme ambitieux pour 2025
L’année à venir promet de poursuivre cette dynamique. Parmi les priorités figurent l’aménagement de nouveaux sentiers, de stationnements et un projet ambitieux de réhabilitation de l’étang d’Urbino, un chantier de grande ampleur. "Ces aménagements témoignent de la volonté collective de protéger un territoire d’exception tout en permettant à la population et aux visiteurs de s’y réapproprier", conclut Anne-Laure Santucci.