C’est un fléau qui touche la société corse de plein fouet. Difficiles à quantifier et encore marginaux il y a quelques années, la consommation de stupéfiants et les trafics qui en découlent s’insinuent dangereusement dans le quotidien de l’île. Un constat alarmant face auquel Nazione entend se positionner avec force.
À l’occasion d’une conférence de presse, ce jeudi matin dans le quartier des Cannes à Ajaccio, le parti indépendantiste a souligné que la lutte contre la drogue « compte parmi les combats que mène le mouvement national depuis ses origines et de façon constante ». « Cette action a été portée durant des décennies dans l’indifférence générale, voire dans le déni, des autres forces politiques et des représentants de l’État français en Corse », a posé son porte-parole, Petr’Antò Tomasi. Ainsi, il a rappelé que presque accusé de jouer les Cassandre, Corsica Libera organisait en 2011 une conférence de presse dans ce même quartier durant laquelle le parti avait livré une analyse « malheureusement lucide et même tristement prémonitoire ». « On assiste à la montée en puissance de petits voyous qui contrôlent ce trafic lucratif et sans risques au bénéfice de bandes qui en réinjectent les énormes profits dans l’économie. Ce qui veut dire que la société corse est doublement touchée : d’une part, elle subit les ravages de la consommation de drogue, d’autre part elle voit une partie de son économie contrôlée par des groupes mafieux qui se livrent une guerre sans merci, mettant même en danger les simples citoyens », alertait alors le parti.
Or, Nazione le souligne, depuis « la situation n’est allée qu’en se dégradant ». « La drogue est présente partout, en ville, dans les villages et dans la Corse entière », déplore Petr’Antò Tomasi. Pis, le parti met en exergue que « la mainmise sur le trafic de drogues est aujourd’hui, plus que jamais, est la cause majeure des dérives de type mafieuses que connaît la Corse et les drames qui en découlent ». « En tant qu’indépendantistes corses, nous n’accepterons jamais que notre pays et sa jeunesse aient pour perspective d’avenir le culte de l’argent facile, la spirale des règlements de comptes et la perte totale de nos repères culturels et sociaux », martèle Petr'Antò Tomasi en affirmant en parallèle que le projet national porté par Nazione est au contraire « fondé sur le droit de notre peuple à vivre et travailler, dans la liberté et la dignité, sur la terre de nos ancêtres ». « C’est d’ailleurs ce à quoi aspire la très grande majorité des Corses, loin de la présomption collective de culpabilité distillée par le discours des représentants de l’État français ces dernières semaines », souffle le porte-parole du parti en pointant notamment les récents propos de l’ancien préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, qui avait déclaré devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’avenir institutionnel de l’île que « le crime organisé imprègne l’intégralité de la société corse ».
« Dans ce contexte, on perçoit combien la revendication de législations et de juridictions d’exceptions, spécifiques à la Corse, constitue un danger. Notre histoire récente démontre, à ce sujet, comment ces législations d’exceptions ont été la source de tous les abus de la part de la justice et de la police française, en Corse », livre-t-il par ailleurs en notant que « le mouvement national » a d’ailleurs « payé le prix fort » de juridictions d’exception et en se satisfaisant donc du vote unanime de l’Assemblée de Corse en ce sens contre l’instauration de ces lois d’exception.
« Nous estimons pour notre part que notre responsabilité de militants du mouvement national consiste à nous battre pour un modèle de société qui assèche les sources de profits qui aujourd’hui favorise les appétits mafieux. C’est pourquoi le mouvement national s’est toujours opposé et s’opposera toujours à ces dérives », souligne Nazione en regrettant en parallèle que « les politiques menées par les différents responsables publics contribuent, au contraire, à attiser ces appétits ». « En matière de trafics de drogues, alors que notre insularité devrait constituer un sanctuaire contre ce fléau, l’État qui dispose des compétences régaliennes a préféré concentrer ses forces dans la traque aux nationalistes, et a laissé prospérer, de façon complaisante, la voyoucratie », dénonce ainsi le parti en ajoutant que « cette manne de la drogue, qui sert des intérêts occultes et contraires à l’intérêt commun des Corses est renforcée par une dérégulation totale du marché foncier et immobilier, laissé en proie à la spéculation et au règne de l’argent roi ». « Dans ce domaine, le refus obstiné de faire droit à une mesure de type « statut de résident » est une prime à la spéculation. Quant à la Collectivité de Corse, elle est responsable par son inertie du développement de cette frénésie spéculative. Si la situation n’était pas si grave, il serait risible de constater que le rapport de l’Exécutif consacré à la lutte contre les pratiques mafieuses propose que la Collectivité s’oppose systématiquement aux documents d’urbanisme et permis de construire spéculatifs qui contreviennent au Padduc. Cette mesure a été votée en 2019 par l’Assemblée de Corse à la demande des indépendantistes… et jamais mis en œuvre », grince Petr’Antò Tomasi.
Enfin Nazione regrette des « situations de monopoles privés des pans entiers de l’économie corse – notamment dans les domaines des transports, des déchets, et de la grande distribution – qui exposent la société corse à des guerres d’influence entre bandes pour la captation de profits colossaux ». « Alors que le mouvement national a prôné, à raison, la maîtrise publique des secteurs stratégiques, la Collectivité de Corse est là encore défaillante. En renonçant à la compagnie maritime corse de navigation, ou en ne prenant pas la responsabilité d’imposer la gestion publique des déchets au moment du vote de son plan territorial, l’Assemblée de Corse a sacrifié l’intérêt commun des Corses et laissé la porte ouverte à tous les intérêts privés, y compris occultes », expose le porte-parole du parti.
Face à un « modèle de société qui conduit la Corse à la ruine ou à l’autodestruction », le mouvement indépendantiste appelle ainsi à la « résistance des Corses autour du projet national, c’est-à-dire celui qui place le bien commun des Corses au premier plan et se bat pour que notre peuple recouvre enfin la maîtrise de son destin et s’affranchisse du destin français que d’aucuns lui réservent ». Et de glisser : « Contrairement au refrain repris en chœur par les opposants à toute évolution dans notre pays, ce n’est pas la Corse indépendante qui a enfanté les dérives mortifères actuelles mais bien la Corse française républicaine ».
À l’occasion d’une conférence de presse, ce jeudi matin dans le quartier des Cannes à Ajaccio, le parti indépendantiste a souligné que la lutte contre la drogue « compte parmi les combats que mène le mouvement national depuis ses origines et de façon constante ». « Cette action a été portée durant des décennies dans l’indifférence générale, voire dans le déni, des autres forces politiques et des représentants de l’État français en Corse », a posé son porte-parole, Petr’Antò Tomasi. Ainsi, il a rappelé que presque accusé de jouer les Cassandre, Corsica Libera organisait en 2011 une conférence de presse dans ce même quartier durant laquelle le parti avait livré une analyse « malheureusement lucide et même tristement prémonitoire ». « On assiste à la montée en puissance de petits voyous qui contrôlent ce trafic lucratif et sans risques au bénéfice de bandes qui en réinjectent les énormes profits dans l’économie. Ce qui veut dire que la société corse est doublement touchée : d’une part, elle subit les ravages de la consommation de drogue, d’autre part elle voit une partie de son économie contrôlée par des groupes mafieux qui se livrent une guerre sans merci, mettant même en danger les simples citoyens », alertait alors le parti.
Or, Nazione le souligne, depuis « la situation n’est allée qu’en se dégradant ». « La drogue est présente partout, en ville, dans les villages et dans la Corse entière », déplore Petr’Antò Tomasi. Pis, le parti met en exergue que « la mainmise sur le trafic de drogues est aujourd’hui, plus que jamais, est la cause majeure des dérives de type mafieuses que connaît la Corse et les drames qui en découlent ». « En tant qu’indépendantistes corses, nous n’accepterons jamais que notre pays et sa jeunesse aient pour perspective d’avenir le culte de l’argent facile, la spirale des règlements de comptes et la perte totale de nos repères culturels et sociaux », martèle Petr'Antò Tomasi en affirmant en parallèle que le projet national porté par Nazione est au contraire « fondé sur le droit de notre peuple à vivre et travailler, dans la liberté et la dignité, sur la terre de nos ancêtres ». « C’est d’ailleurs ce à quoi aspire la très grande majorité des Corses, loin de la présomption collective de culpabilité distillée par le discours des représentants de l’État français ces dernières semaines », souffle le porte-parole du parti en pointant notamment les récents propos de l’ancien préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, qui avait déclaré devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’avenir institutionnel de l’île que « le crime organisé imprègne l’intégralité de la société corse ».
« Dans ce contexte, on perçoit combien la revendication de législations et de juridictions d’exceptions, spécifiques à la Corse, constitue un danger. Notre histoire récente démontre, à ce sujet, comment ces législations d’exceptions ont été la source de tous les abus de la part de la justice et de la police française, en Corse », livre-t-il par ailleurs en notant que « le mouvement national » a d’ailleurs « payé le prix fort » de juridictions d’exception et en se satisfaisant donc du vote unanime de l’Assemblée de Corse en ce sens contre l’instauration de ces lois d’exception.
« Nous estimons pour notre part que notre responsabilité de militants du mouvement national consiste à nous battre pour un modèle de société qui assèche les sources de profits qui aujourd’hui favorise les appétits mafieux. C’est pourquoi le mouvement national s’est toujours opposé et s’opposera toujours à ces dérives », souligne Nazione en regrettant en parallèle que « les politiques menées par les différents responsables publics contribuent, au contraire, à attiser ces appétits ». « En matière de trafics de drogues, alors que notre insularité devrait constituer un sanctuaire contre ce fléau, l’État qui dispose des compétences régaliennes a préféré concentrer ses forces dans la traque aux nationalistes, et a laissé prospérer, de façon complaisante, la voyoucratie », dénonce ainsi le parti en ajoutant que « cette manne de la drogue, qui sert des intérêts occultes et contraires à l’intérêt commun des Corses est renforcée par une dérégulation totale du marché foncier et immobilier, laissé en proie à la spéculation et au règne de l’argent roi ». « Dans ce domaine, le refus obstiné de faire droit à une mesure de type « statut de résident » est une prime à la spéculation. Quant à la Collectivité de Corse, elle est responsable par son inertie du développement de cette frénésie spéculative. Si la situation n’était pas si grave, il serait risible de constater que le rapport de l’Exécutif consacré à la lutte contre les pratiques mafieuses propose que la Collectivité s’oppose systématiquement aux documents d’urbanisme et permis de construire spéculatifs qui contreviennent au Padduc. Cette mesure a été votée en 2019 par l’Assemblée de Corse à la demande des indépendantistes… et jamais mis en œuvre », grince Petr’Antò Tomasi.
Enfin Nazione regrette des « situations de monopoles privés des pans entiers de l’économie corse – notamment dans les domaines des transports, des déchets, et de la grande distribution – qui exposent la société corse à des guerres d’influence entre bandes pour la captation de profits colossaux ». « Alors que le mouvement national a prôné, à raison, la maîtrise publique des secteurs stratégiques, la Collectivité de Corse est là encore défaillante. En renonçant à la compagnie maritime corse de navigation, ou en ne prenant pas la responsabilité d’imposer la gestion publique des déchets au moment du vote de son plan territorial, l’Assemblée de Corse a sacrifié l’intérêt commun des Corses et laissé la porte ouverte à tous les intérêts privés, y compris occultes », expose le porte-parole du parti.
Face à un « modèle de société qui conduit la Corse à la ruine ou à l’autodestruction », le mouvement indépendantiste appelle ainsi à la « résistance des Corses autour du projet national, c’est-à-dire celui qui place le bien commun des Corses au premier plan et se bat pour que notre peuple recouvre enfin la maîtrise de son destin et s’affranchisse du destin français que d’aucuns lui réservent ». Et de glisser : « Contrairement au refrain repris en chœur par les opposants à toute évolution dans notre pays, ce n’est pas la Corse indépendante qui a enfanté les dérives mortifères actuelles mais bien la Corse française républicaine ».