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Corte : « Di Petre è di Sangue », le livre de José Carducci qui a touché le cœur des Corses


Mario Grazi le Dimanche 21 Juillet 2024 à 17:59

José Carducci a toujours écrit. Prose ou poésie, mais, même s’il y a une quarantaine d’années, un de ses romans a bien failli sortir… c’est la première fois qu’il franchit le pas pour publier « Di Petre è di Sangue ». Il nous raconte sa passion pour l’écriture et l’histoire de ce premier ouvrage paru aux éditions Cavallucciu, dirigées par Thierry Santoni.



- José Carducci, cette passion pour l’écriture ne date pas d’aujourd’hui. Comment est-elle venue ?
- J’ai toujours été introverti étant enfant et j’écrivais beaucoup. Je racontais, comme dans un  journal intime, ce que je voyais, ce qui me plaisait, ce qui me choquait. Je parlais peu, mais en revanche j’adorais écrire. C’était vital que je le fasse chaque jour.


- Puis votre écriture s’est progressivement transformée en textes de chansons ?
- Passionné de rock, j’ai fait partie d’un groupe et j’ai donc écrit beaucoup de chansons qui ont été mises en musique et chantées lors de nos soirées. J’ai écrit, il y a 40 ans, je venais d’avoir 20 ans, un roman qui avait été accepté par une maison d’édition parisienne. Mais on m’avait collé une sorte de directeur artistique qui changeait régulièrement des passages entiers de mon roman tant et si bien que cela n’avait plus rien à voir avec ce que j’avais écrit au début. Un jour à Paris, on s’est attrapés sérieusement. Nous étions sur un pont de la Seine, j’avais le manuscrit à la main et je l’ai jeté dans l’eau. Voilà comment s’est terminée ma première expérience avec le monde de l’édition.


- Après cette première expérience, vous avez continué à écrire ?
- Non, j’ai mis entre parenthèses l’écriture. Je suis parti sur le sport pour en faire mon métier. Et l’écriture de ce roman, « Di Petre è di Sangue » est venue bien plus tard. Elle est venue, en fait de l’effondrement de ma vie personnelle et l’effondrement de ma vie professionnelle, contraint de stopper du soir au lendemain suite à des blessures assez importantes qui ont nécessité des opérations lourdes. Je ne pouvais plus travailler. Je me suis retrouvé seul et donc j’ai eu du temps pour faire remonter des souvenirs d’enfance. Je me suis revu petit garçon lorsque je glissais sous la table chez ma grand-mère pour écouter parler les anciens.


- « Di Petre è di Sangue » reflète cette partie de votre enfance ?
- Oui. C’est une sorte de galerie de portraits de gens qui ont tous existé. L’histoire est romancée, les époques comme les lieux ont été changés, mais tous les faits sont issus de la réalité. Tous les souvenirs de gens que j’ai connus.


- En combien de temps l'avez-vous rédigé ?
- En plusieurs étapes. D’abord est venu le temps de certaines anecdotes, sous forme de nouvelles. Puis est venu le temps de la description de certains personnages. Des textes que j’ai publié, en partie, sur les réseaux sociaux et là, à ma grande surprise, cela a beaucoup plu. J’intitulais cela « extrait ». Et les gens m’ont incité à transformer ces extraits en ouvrage. Mes amis et ma famille leur ont emboité le pas en me poussant à publier. Au point que j’e me suis décidé à le faire. J’ai contacté Thierry Santoni, des éditions Cavallucciu qui a été enthousiasmé par mon écriture et nous avons publié mon premier roman.


 - Et à votre grande surprise, ce roman, a été très vite un succès. Comment l’expliquez-vous ?
- Oui, un succès quasi immédiat que l’on doit aussi à une vidéo réalisée par Michè D’Onofrio qui, au départ, n’a rien à voir avec le livre puisqu’il s’agissait simplement d’un cours de comédie que je prends pour mon activité d’acteur débutant. On m’a demandé de faire un monologue et j’avais en tête la première page du livre. Face à la caméra j’ai récité cette première page et l’ai aussitôt publiée sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=Gfe5vmslIZw) cette vidéo a été vu des milliers de fois en quelques heures sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui a permis de booster les ventes du livre. Le succès est difficile à expliquer, mais on peut dire que la forme porte le fond. La sobriété de l’écriture, le récit, les personnages nous renvoient à ce que nous sommes réellement nous autres Corses, c’est-à-dire des gens simples et je pense que c’est ça qui a touché le public. Car cela fait écho en chacun de nous et ça réveille des émotions, des souvenirs familiaux.


- Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
- J’écris une partie des dialogues de la mini-série Paese qui passe tous les soirs sur Via Stella. J’ai déjà écrit la saison 3, la saison 4 et je termine la saison 5.


- Où peut-on trouver votre roman?
- Nous en sommes à la quatrième réédition et on peut le trouver, selon la formule consacrée, dans toutes les bonnes librairies. On fait ce qu’on peut pour fournir tout le monde, mais on le trouve à Ajaccio à La Marge, à Bastia chez Papi, à Ile-Rousse chez Ambroggi, à Corte chez Valentini et dans le tabac La Stampa et enfin à la librairie itinérante de Thierry Santoni, Cavallu Marinu.