Improving est une bourse de la Fondation de l'Université de Corse qui est offerte chaque année à plusieurs étudiants sélectionnés. Elle varie entre 1 000€ et 1 500€ par mois et peut se cumuler avec d'autres compléments financiers, dont la bourse de mobilité assurée par le bureau des relations internationales de l'Université.
EDF est aussi partenaire de cette action depuis 3 ans. L'un des étudiants est donc accompagné financièrement uniquement par l'entreprise, cette année il s'agissait de Valentine Thebault. Le directeur régional d'EDF, Patrick Bressot, explique : "Nous l'avons choisie car son sujet nous intéressait, le sujet sur Taïwan était très intéressant aussi mais il a fallu choisir. C'est avec plaisir que nous amenons une plus-value, certes financière, mais c'est surtout un accompagnement au service de la Corse! C'est l'occasion d'envoyer des jeunes sur place, ils voient concrètement ce qui se passe dans ces pays et ils nous ramènent des idées, "ça je peux le ramener sur l'île, ça non, etc", et c'est cela qui nous intéresse. EDF est naturellement partenaire de l'Université de Corte, nous sommes dans le conseil de gestion de la Fondation, mais au delà de ça, nous sommes partenaires de la Corse. Et pour l'avenir de l'île c'est un plaisir et un honneur de pouvoir donner cette opportunité à ces jeunes, qui sont évidement les acteurs de demain. "
Valentine Thebault est étudiante en Master de Tourisme à l'IAE et Florian Mirilli est diplômé d'une Licence Pro Entreprenariat à l'IUT.
Elle est allée en Nouvelle-Zélande pour travailler auprès d'un parc nommé "Kiwi-House". Ces réserves naturelles permettent de protéger les espèces menacées dont fait parti le Kiwi, un oiseau endémique néo-zélandais. Cela représente aussi une manne économique considérable pour le pays puisque c'est un lieu incontournable du tourisme local.
Florian quant à lui était à Taipei, la capitale de Taïwan. Il y a rejoint une entreprise de vente en ligne de pièces de moto et finalement, au terme de son voyage il a décidé d'y créer sa propre entreprise.
Deux projets complètement différents pourtant réunis sous la bannière Improving.
Dans les objectifs communs que partagent ces étudiants, il y a d'abord l'aspect linguistique, même si là encore, les histoires divergent.
Sur place, les deux jeunes ont été amenés à pratiquer l'anglais, bien évidemment, mais pas uniquement.
En effet, Florian Mirilli explique son choix :" J'avais déjà voyagé, en trois ans j'ai visité les cinq continents, j'avais déjà la chance d'être bilingue au niveau de l'anglais. Ce voyage c'était pour moi une nouvelle opportunité, celle d'apprendre le mandarin."
Valentine, quant à elle, a été frappée par une réalité que nous connaissons bien en Corse : le bilinguisme. Interrogé sur le parallèle Corse-Français et Maori-Anglais, la jeune femme présente une situation qui peut sembler familière : "La Nouvelle-Zélande fait des efforts pour remettre le maori au goût du jour. La langue y est de moins en moins parlée, mais depuis quelques années elle est de nouveau enseignée dans les écoles. Pour ce qui est des musées aussi, tous les textes sont traduits en maori. De plus en plus, le maori reprend sa place. Et puis, comme en Corse, les noms des villes sont maoris. Et les noms des animaux aussi, ce sont généralement les noms qui sont utilisés à l'international. Pour n'importe quelle espèce on aurait privilégié le nom anglais mais là ce sont des noms qui ont une histoire, chaque nom est associé à un Dieu, une légende, etc, et cette identité culturelle s'est imposée car il y a beaucoup d'espèces endémiques et la préservation est une notion essentielle pour eux à ce niveau là."
La préservation était d'ailleurs un des sujets forts de son voyage. Étudiante en tourisme, elle a ramenée des concepts qui peuvent sembler antinomiques ici mais qui sont une évidence là bas. Ainsi, dans sa présentation on a pu entendre parler de "tourisme au service de la conservation des espèces animales" mais surtout de "sites protégés qui sont des attractions touristiques". De quoi hérisser le poil de certains de nos conservateurs nationaux, pourtant, c'est un mode de fonctionnement qui permet aussi de financer la préservation de ses espèces comme l'explique Valentine :" C'est d'abord la conservation qui est primordiale. Et ensuite, les sites protégés, une fois que les espèces commencent à proliférer à l'intérieur deviennent des attractions touristiques. En Nouvelle-Zélande, l'une des premières sources d'attractivité du pays est le patrimoine naturel et le tourisme dit "éthique". C'est donc le prix des entrées qui permet au parc de s'autofinancer et donc de perdurer. Et au delà de ça, le pays a fait du Kiwi, un oiseau protégé car menacé d'extinction, son symbole national. Du coup, les touristes vont spontanément dans ces parc, ces "kiwi-house", pour pouvoir voir des kiwis et avant de partir, ils passent par la boutique et évidemment il y a énormément de produits dérivés autour du kiwi. Encore une fois au bénéfice des associations de conservation, le tourisme et la conservation se soutiennent mutuellement. "
Ramenée à la Corse, c'est un nouveau parallèle qui peut se faire puisque, comme le soulignait Vanlentine Thebault dans sa présentation, notre île possède elle aussi un animal endémique, assez peu connu pour l'instant : la sittelle corse. Un petit oiseau qui vit entre 600 et 1 700 mètres d'altitude, principalement dans les forêts de pins. Il est très difficile d'en obtenir le nombre exact mais on estime qu'il resterait 2000 à 3000 couples sur l'île. Peut-être deviendra-t-il un symbole insulaire et nouvelle source d'attractivité auprès de ces voyageurs éthiques.
Pour Florian, l'histoire est toute autre. L'étudiant s'est envolé pour Taïwan, cette île qui peut s'apparenter à la Corse de par sa forme, bien que son cap soit orienté au Sud, et par son surnom d"Île de beauté", mais qui peut aussi facilement s'en distinguer par sa population de 23 millions de personnes ou sa culture asiatique par exemple, encore que sur certains points, nos cultures ne sont pas si lointaines...
En tous les cas, à peine arrivé, il a laissé tomber son costume d'étudiant pour se muer en collaborateur ambitieux. À 23 ans, le jeune homme à assumé de multiples responsabilités, comme il l'explique : "J'ai pu discuter avec les dirigeants pour élaborer les missions que j'allais suivre durant mon stage. C'étaient des missions très professionnalisantes, très formatrices, on a développé la gamme de produits, trouvé de nouveaux marchés, évalué la politique commerciale de l'entreprise..."
- Vous dites "on" puisque vous avez été accompagné par le chef d'entreprise, et c'est normal, mais il s'agit de missions que vous avez mené à bien en autonomie ?
- Bien sûr, l'exemple le plus concret c'est l'exemple du catalogue de l'entreprise. Les entreprises taïwanaises, un peu comme en Corse, travaillent beaucoup au relationnel, il n'y avait pas de catalogue des produits. Pour trouver de nouveaux marchés internationaux, j'ai donc travaillé sur son élaboration et nous avons effectivement obtenus ces marchés, en Europe comme ailleurs.
- Et en parallèle de cela, vous avez vécu votre "Thaiwanese Dream" en créant votre propre entreprise sur place ?
- Effectivement, à travers cette expérience j'ai pu constater qu'il y avait un besoin à Taïwan, un véritable marché, celui des coffrets cadeau. Avec une associé , nous avons décidé de créer notre société. L'entreprise Give Dream est donc née au cours de ce voyage. C'est un marché qui existe à l'international et qui n'était pas du tout présent à Taïwan. Après avoir fait des analyses de marché, des business plan, nous nous sommes aperçu que c'était une opportunité incroyable sur un marché énorme ! Alors nous nous sommes lancés et la société a été créée et enregistrée la semaine dernière à Taipei.
Deux exemples d'une jeunesse en mouvement et des opportunités pour les étudiants insulaires. C'est un message aux étudiants de l'Université de Corse Pasquale Paoli. Quel que soit votre projet ou votre filière, que vous soyez en première année de Licence comme en dernière année de Master, vous pouvez soumettre votre candidature pour cette bourse Improving.
Les dossiers de candidatures pour l'année 2015-2016 seront bientôt disponibles via le site de l'Université. Reste le plus difficile, obtenir un stage dans un pays anglophone... Mais l'Université peut vous aider dans vos recherches via le bureau des relations internationales (BRI) et la Fondation, n'hésitez pas a prendre contact avec eux en ce début d'année universitaire.