Le combat pour la création d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en Corse prend une nouvelle dimension. Le 12 novembre, la conférence des présidents de l'Assemblée nationale a retenu la proposition de loi (PPL) portée par le député de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani. Celle-ci sera présentée en séance publique dès le 3 décembre, lors de la "semaine de l'Assemblée nationale", un créneau réservé aux textes bénéficiant d’un large consensus. "Je suis très heureux que ma proposition de loi soit enfin examinée. C'est une excellente nouvelle pour la Corse et pour les Corses", a infusé Paul-André Colombani, manifestant sa satisfaction de voir ce dossier, sur lequel il se bat depuis des années, franchir une nouvelle étape.
Un projet soutenu par de nombreux élus
La proposition de loi bénéficie d’un soutien massif. Elle est cosignée par l’ensemble des députés corses, dont Michel Castellani, François-Xavier Ceccoli et Laurent Marcangeli, ce dernier ayant défendu le texte en conférence des présidents. Un soutien notable vient également du président du groupe Liot, Stéphane Lenormand, ainsi que de Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur. En tout, plus de 100 députés ont apporté leur signature à cette proposition de loi.
Un projet important pour l'île
Le texte prévoit que chaque région de France dispose d’un CHU d’ici 2030. La Corse, qui reste à ce jour la seule région sans un tel établissement, se retrouve chaque année confrontée à des milliers de déplacements sanitaires vers le continent. En moyenne, 30 000 Corses doivent quitter l'île chaque année pour se faire soigner, une situation que Paul-André Colombani juge "plus acceptable aujourd'hui". Le député rappelle que la Corse est "la dernière région à ne pas disposer de CHU" et estime qu'il est impératif d'offrir aux Corses les moyens de se soigner "décemment".
Une première étape franchie, mais un parcours encore semé d'embûches
La proposition de loi avait été présentée en commission des Affaires sociales le 5 juin dernier, où elle avait été adoptée à l'unanimité. À l’époque, une procédure d'examen simplifiée permettait d’envisager un vote rapide en séance publique. Cependant, la dissolution de l'Assemblée nationale intervenue après le mois de juin avait suspendu le processus.