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En Corse, la fréquentation touristique dynamise l'activité économique, mais l'emploi stagne


Léana Serve le Samedi 25 Janvier 2025 à 16:32

Ce vendredi 10 janvier, l’Insee a dévoilé sa note de conjoncture régionale pour la Corse au 3e trimestre de l’année 2024. Une étude qui montre une mutation des choix d'hébergement et une activité économique plus importante, malgré un marché de l’emploi qui s’essouffle.



En Corse, la fréquentation touristique dynamise l'activité économique, mais l'emploi stagne

L’Insee vient de dévoiler sa note de conjoncture régionale pour la Corse au 3e trimestre de l’année 2024. “Si le trafic de voyageurs augmente à peine par rapport à l’été 2023, la hausse très marquée du nombre de nuitées passées dans les hôtels et les campings se reflète dans l’économie régionale. L’activité, l’emploi et les chiffres d’affaires progressent dans les secteurs très touristiques. Cependant, ce dynamisme n’empêche pas le marché du travail insulaire de se dégrader”, explique l’institut en préambule.

Premier point abordé par l’Insee : la mutation des choix d’hébergement. L’institut explique qu’au 3e trimestre de l’année 2024, “4,1 millions de passagers ont transité dans les ports et aéroports de l’île.” Une très légère hausse de 0,2% par rapport à l’été 2023, “avec 6 500 passagers en plus. Malgré tout, “la hausse de fréquentation touristique est bien plus marquée dans l’hébergement marchand que dans les transports ce qui laisse supposer des choix d’hébergement en mutation.” En effet, les nuitées passées dans les campings augmentent de 11,1%, et de 10,4% dans les hôtels. En revanche, dans les autres hébergements collectifs de tourisme, “le repli de la clientèle en provenance de France engendre une baisse du nombre de nuitées de 2,6%”.


Une activité économique plus importante

“Les effets de la fréquentation sont tangibles sur l’activité économique régionale”, explique l’Insee. Ainsi, au 3e trimestre 2024, “l’activité régionale augmente de 0,5% par rapport au même trimestre de 2023 sur la base du suivi des heures rémunérées”. Une hausse supérieure de 0,3% par rapport au niveau national. Dans les services marchands, “le nombre d’heures rémunérées progresse de 1%.” L’augmentation concerne les secteurs directement liés au tourisme, et “l’activité s’amplifie de 3,1% dans les transports et demeure stable dans l’hébergement-restauration”, précise l’Insee.

Quant à la production alimentaire, boissons et tabac, “l'activité s’intensifie de 1,4% par rapport au 3e trimestre 2023 sans pour autant créer d’emploi”. Dans le commerce, en revanche, “l’emploi salarié s’étoffe de plus de 200 postes”. Enfin, dans les entreprises de l’hébergement-restauration, “le chiffre d’affaires augmente au 3e trimestre 2024. La progression est plus soutenue dans l’hébergement que dans la restauration et concerne surtout les mois d’août et septembre.” Une situation que l’Insee explique par “un ajustement des prix à la baisse pour répondre à la concurrence des autres destinations et aux réservations de dernière minute avec des budgets contraints”.


Un marché de l’emploi qui s’essouffle

Bien que “l’emploi salarié régional progresse de 0,2% par rapport au trimestre précédent et totalise 129 400 emplois”, le marché du travail insulaire “se dégrade” selon l’Insee. “Au 3e trimestre 2024, 19 620 demandeurs d’emploi en fin de mois sont inscrits à France Travail en catégorie A, B, C.” Ce nombre progresse de 0,7% sur l’île, un peu plus que la moyenne nationale de 0,2%. “Les inscrits âgés de 50 ans (+1,9%) et les demandeurs sans activité (catégorie A) sont plus nombreux ce trimestre (+1,1%)”, précise l’institut. Conséquences : un  taux de chômage insulaire “qui continue d’augmenter légèrement”. Au 3e trimestre 2024, “il s’établit à 6,5% de la population active”, même s’il “demeure inférieur de 0,9 point au taux de chômage national”.