Photo d'illustration Mario Grazi
“Notre production de miel a énormément baissé en 10 ans”, déplore Matteu Tristani, président du syndicat AOP Miel de Corse - Mele di Corsica. Ce lundi 25 novembre avait lieu la 5e édition du séminaire apicole de Corse à Corte. L’occasion d’aborder, à travers des conférences, les nombreux problèmes rencontrés par la filière. À commencer par le changement climatique. “Le réchauffement climatique a un impact énorme sur notre exploitation. Il n’y a pas de pluie et des hivers trop chauds. Nous qui travaillons avec la végétation spontanée, on est en grande difficulté.”
Matteu Tristani dénonce “une production trop disparate” : “Il y a 5 ans, tous les apiculteurs corses avaient une production linéaire. Aujourd’hui, quelques micro-régions tirent leur épingle du jeu, pendant que d’autres en sont à zéro production.” La faute à “de longues périodes de sécheresse”, mais aussi à “la désertification des terrains”. “Les terres ne sont plus travaillées, donc les arbousiers et les bruyères, très utiles pour nous, sont remplacés par des forêts de chênes. Le problème, c’est que les ruches fonctionnent en rapport avec la nature. On est donc obligé de pratiquer le nourrissement des abeilles, chose qu’on ne faisait pas il y a quelques années.”
Autre problème rencontré par la filière apicole : la présence du varroa dans les ruches. Cet acarien parasite de l'abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes prolifère “depuis plus de 30 ans”. Mais depuis quelques années, “il s’est adapté aux produits sanitaires que nous mettions dans les ruches pour le faire disparaître”, explique Matteu Tristani. “On doit donc trouver d’autres méthodes pour parer cette résistance. L’idée est d’arrêter la ponte des reines pour l’hiver, car c’est dans le couvain que se développe le varroa. Pour cela, nous allons soit encager les reines, soit monter les ruches en altitude pour les placer en forte hibernation.” Une solution qui ne présente aucun danger pour les abeilles, car “les expériences ont montré que les ruches se rattrapent au printemps.”
Le frelon asiatique : le plus grand danger pour les abeilles
Le plus gros danger auquel doivent faire face les apiculteurs est la présence du frelon asiatique près de leurs ruches. Introduit en France il y a 20 ans avec des poteries importées de Chine par un horticulteur du Lot-et-Garonne, cet insecte a été repéré pour la première fois en Corse cet été. “C’est un apiculteur de Bastelicaccia qui l’a vu en train d’essayer de manger une abeille”, raconte Matteu Tristani. Depuis, le nid a été éliminé, mais la menace est toujours présente. À tel point que les apiculteurs corses vont mettre en place un réseau de surveillance. “Plusieurs pièges sélectifs, c'est-à-dire qui n’attirent que les frelons asiatiques, vont être installés par les apiculteurs. Si un frelon est capturé, ils préviendront l’Office de l’Environnement de la Corse pour trouver le nid et commencer à l’éliminer.” Ce réseau de surveillance sera installé à des points stratégiques de l’île. “On les placera aux points d’entrée probables du frelon asiatique sur notre territoire.”
Aujourd’hui, le syndicat AOP Miel de Corse - Mele di Corsica est en pleine phase de prévention contre cet insecte, qui peut être responsable de 25 à 50 captures d’abeilles par jour selon les besoins de son nid, et dont le front d’invasion progresse de 78 km par an en moyenne. “On passera à la lutte lorsqu’on le trouvera. Ce qui compte, c’est de le détecter rapidement et de se débarrasser du nid,” conclut Matteu Tristani. Avant de préciser : “Malheureusement, le frelon asiatique reviendra forcément en Corse. Ce qu’il faut maintenant, c’est empêcher son expansion.”
Matteu Tristani dénonce “une production trop disparate” : “Il y a 5 ans, tous les apiculteurs corses avaient une production linéaire. Aujourd’hui, quelques micro-régions tirent leur épingle du jeu, pendant que d’autres en sont à zéro production.” La faute à “de longues périodes de sécheresse”, mais aussi à “la désertification des terrains”. “Les terres ne sont plus travaillées, donc les arbousiers et les bruyères, très utiles pour nous, sont remplacés par des forêts de chênes. Le problème, c’est que les ruches fonctionnent en rapport avec la nature. On est donc obligé de pratiquer le nourrissement des abeilles, chose qu’on ne faisait pas il y a quelques années.”
Autre problème rencontré par la filière apicole : la présence du varroa dans les ruches. Cet acarien parasite de l'abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes prolifère “depuis plus de 30 ans”. Mais depuis quelques années, “il s’est adapté aux produits sanitaires que nous mettions dans les ruches pour le faire disparaître”, explique Matteu Tristani. “On doit donc trouver d’autres méthodes pour parer cette résistance. L’idée est d’arrêter la ponte des reines pour l’hiver, car c’est dans le couvain que se développe le varroa. Pour cela, nous allons soit encager les reines, soit monter les ruches en altitude pour les placer en forte hibernation.” Une solution qui ne présente aucun danger pour les abeilles, car “les expériences ont montré que les ruches se rattrapent au printemps.”
Le frelon asiatique : le plus grand danger pour les abeilles
Le plus gros danger auquel doivent faire face les apiculteurs est la présence du frelon asiatique près de leurs ruches. Introduit en France il y a 20 ans avec des poteries importées de Chine par un horticulteur du Lot-et-Garonne, cet insecte a été repéré pour la première fois en Corse cet été. “C’est un apiculteur de Bastelicaccia qui l’a vu en train d’essayer de manger une abeille”, raconte Matteu Tristani. Depuis, le nid a été éliminé, mais la menace est toujours présente. À tel point que les apiculteurs corses vont mettre en place un réseau de surveillance. “Plusieurs pièges sélectifs, c'est-à-dire qui n’attirent que les frelons asiatiques, vont être installés par les apiculteurs. Si un frelon est capturé, ils préviendront l’Office de l’Environnement de la Corse pour trouver le nid et commencer à l’éliminer.” Ce réseau de surveillance sera installé à des points stratégiques de l’île. “On les placera aux points d’entrée probables du frelon asiatique sur notre territoire.”
Aujourd’hui, le syndicat AOP Miel de Corse - Mele di Corsica est en pleine phase de prévention contre cet insecte, qui peut être responsable de 25 à 50 captures d’abeilles par jour selon les besoins de son nid, et dont le front d’invasion progresse de 78 km par an en moyenne. “On passera à la lutte lorsqu’on le trouvera. Ce qui compte, c’est de le détecter rapidement et de se débarrasser du nid,” conclut Matteu Tristani. Avant de préciser : “Malheureusement, le frelon asiatique reviendra forcément en Corse. Ce qu’il faut maintenant, c’est empêcher son expansion.”