Lancé en 2012 dans la réserve naturelle des Bucchi di Bunifaziu, le programme de marquage et de recapture s’est étendu à l'ensemble des quatre prud’homies de l'île. Les langoustes marquées, essentiellement des individus trop petits pour être capturés légalement, sont relâchées par les pêcheurs après avoir été équipées d’un tag numéroté unique. Lorsqu'un pêcheur recapture une langouste marquée, il enregistre des informations sur sa taille, son emplacement et la date de capture, contribuant ainsi à une étude continue des déplacements et de la croissance de l'espèce. « Depuis 2021, près de 400 langoustes rouges ont été relâchées par les pêcheurs professionnels de Corse, après avoir été marquées d’un tag pour étudier leurs déplacements et leur croissance sur l’ensemble du littoral de l'île », indique l’OEC.
Les résultats obtenus jusqu'à présent montrent des données intéressantes : près de 10 % des langoustes marquées ont été retrouvées, avec des distances de déplacement qui varient entre 2,2 km en moyenne et jusqu’à 20 km pour certains individus. Ces chiffres ne mesurent pas le trajet exact des langoustes, mais donnent une idée de l'étendue de leur territoire. En termes de croissance, l’étude révèle que les langoustes marquées sous la taille réglementaire ont gagné en moyenne 1,4 cm entre les deux captures, ce qui représente un gain de poids d’environ 200 g par an, un développement favorable à la reproduction des femelles matures.
Si les résultats sont prometteurs, c’est grâce à une étroite coopération entre les chercheurs et les pêcheurs. Ces derniers, qui participent activement au suivi, sont régulièrement sollicités pour signaler les recaptures et transmettre les informations nécessaires à l’OEC. « La réussite de cette étude repose sur la collaboration entre scientifiques et pêcheurs », souligne l'Office. Pour faciliter ce travail, l'office met à leur disposition des instruments de mesure précis, comme des pieds à coulisse, ainsi que des supports pédagogiques détaillant le protocole à suivre.
Cette collaboration étroite entre chercheurs et professionnels de la mer constitue un modèle de gestion durable des ressources marines qui "permet non seulement de mieux comprendre les habitudes des langoustes rouges, mais aussi de garantir la préservation de cette ressource, essentielle pour l'écosystème et l’économie locale." observe l'OEC qui prévoit de poursuivre le projet en 2025.