Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
Voici le texte de son discours :
« En ce début d’année, pour cette première session de l’Assemblée de Corse de l’année 2017, je vous présente à toutes et à tous mes vœux sincères, de Pace è Salute. Je souhaite que nous parvenions à maintenir toujours la sérénité de cette assemblée et à travailler ensemble pour le bien commun.
Notre début d’année a été marqué par les intempéries : la neige dans l’intérieur tout d’abord, puis les inondations dans l’extrême sud. Je veux réaffirmer toute notre solidarité avec ceux qui ont subi et qui subissent encore les conséquences de ces intempéries. Je veux remercier, au nom de notre assemblée, tous les services de secours de l’île et rendre un hommage particulier aux services de notre collectivité : le service des routes bien entendu, qui a travaillé nuit et jour et celui de la communication qui a fourni un important travail d’information. Malheureusement, le mauvais temps a fait une victime à Portivechju en début de semaine. Nous pensons à lui et à sa famille.
Enfin, je veux saluer la mémoire de Jean-Marie Poli, ancien élu de cette assemblée, notre ami, un homme passionné par la Corse. Il a consacré sa vie aux autres. Désintéressé, il se souciait uniquement de l’intérêt collectif. Je n’en dirai pas plus, nous l’avons tous connu. Je voudrais que nous ayons une pensée pour sa famille et que nous lui rendions hommage en observant une minute de silence.
Cet après-midi, les ordonnances sur la Collectivité de Corse seront présentées au Sénat.
Les deux interviews publiées ces derniers jours dans la presse, celle d’Hugues Portelli et celle du ministre Jean-Michel Baylet, démontrent aujourd’hui que, depuis le début, certains politiques tiennent un double discours. Premièrement, deux mots sur nos relations avec les conseils départementaux puis, sur nos relations avec les parlementaires.
Depuis notre victoire, une partie de la droite corse s’oppose à la réforme. C’est son droit. Mais plutôt que de le dire de manière claire, elle tente de nous berner, de berner les agents des collectivités et, de manière générale, de berner les Corses.
Après l’accord signé à Ajaccio le 18 novembre dernier entre les quatre présidents, nos contacts avec le Conseil Départemental de Corse-du-Sud se résument à une réunion politique. Le 22 décembre, nous avons convenu de principes et d’une méthode avec les syndicats :
- Aucune mobilité forcée pour les agents des collectivités,
- L’intégration d’un conseil syndical à notre proposition de gouvernance
- La réalisation d’études au mois de mars,
- L’inscription à nos budgets respectifs de lignes relatives à la construction de cette nouvelle collectivité.
Ces déclarations publiques n’ont pas été suivies des faits. Impossible de faire avancer les trois collectivités au même rythme ; il en manque toujours une, toujours la même.
Malgré ce travail politique, public, entre l’annulation des réunions de travail et les absences répétées aux réunions techniques, nous avons perdu un an. Mais nous n’abandonnerons pas. Ce que nous voulons faire pour la Corse va bien au-delà de la création de cette collectivité, outil de développement pour ce pays et non pas de confort pour ses élus.
Le front conservateur se mobilise en Corse mais aussi à Paris. Pour garder un petit morceau de pouvoir, cette partie de la droite se soucie peu de faire perdre du temps et de l’argent à la Corse.
Ce qui me semble le plus étrange, c’est d’entendre un discours parisien en faveur de la modernisation des institutions de la France et de constater tous les pièges et tous les feux que sont capables d’allumer certains élus sur cette voie quand il s’agit de moderniser les institutions corses.
Et puis, on sait qu’en politique il existe des postures, mais il existe aussi des tromperies. La désunion sur la question de la fin des arrêtés Miot en est l’exemple le plus significatif.
Avec le Président du Conseil Exécutif, nous avons tenté de travailler avec tous les parlementaires. Peu importe leur couleur politique. La défense de notre terre, la défense de la transmission de notre patrimoine foncier est plus qu’un simple dossier, c’est la condition de notre existence collective. C’est la condition de l’organisation de notre développement économique. Je comprends mal pourquoi certains ont pris le risque de voir la proposition de loi échouer quand le gouvernement nous proposait un amendement à l’examen des ordonnances. Je comprends mal comment il se fait qu’aucune niche n’ait encore été trouvée au Sénat, sans aide du gouvernement, pour présenter la proposition de loi que nous avons écrite ensemble.
En voulant faire échouer la réforme institutionnelle, en voulant faire échouer l’amendement sur la transmission du foncier, certains élus prennent le risque d’anéantir la démarche dite de l’arrêté Miot, avec toutes les conséquences que cela induit pour les familles corses…
Prendre tant de risques politiques, tant de risques pour l’avenir de notre peuple simplement pour tenter de déstabiliser notre majorité et le gouvernement, je le dis tranquillement et sans aucune polémique, me parait démesuré et irresponsable.
Pour notre part, nous continuerons de suivre la voie que nous avons tracée ».
« En ce début d’année, pour cette première session de l’Assemblée de Corse de l’année 2017, je vous présente à toutes et à tous mes vœux sincères, de Pace è Salute. Je souhaite que nous parvenions à maintenir toujours la sérénité de cette assemblée et à travailler ensemble pour le bien commun.
Notre début d’année a été marqué par les intempéries : la neige dans l’intérieur tout d’abord, puis les inondations dans l’extrême sud. Je veux réaffirmer toute notre solidarité avec ceux qui ont subi et qui subissent encore les conséquences de ces intempéries. Je veux remercier, au nom de notre assemblée, tous les services de secours de l’île et rendre un hommage particulier aux services de notre collectivité : le service des routes bien entendu, qui a travaillé nuit et jour et celui de la communication qui a fourni un important travail d’information. Malheureusement, le mauvais temps a fait une victime à Portivechju en début de semaine. Nous pensons à lui et à sa famille.
Enfin, je veux saluer la mémoire de Jean-Marie Poli, ancien élu de cette assemblée, notre ami, un homme passionné par la Corse. Il a consacré sa vie aux autres. Désintéressé, il se souciait uniquement de l’intérêt collectif. Je n’en dirai pas plus, nous l’avons tous connu. Je voudrais que nous ayons une pensée pour sa famille et que nous lui rendions hommage en observant une minute de silence.
Cet après-midi, les ordonnances sur la Collectivité de Corse seront présentées au Sénat.
Les deux interviews publiées ces derniers jours dans la presse, celle d’Hugues Portelli et celle du ministre Jean-Michel Baylet, démontrent aujourd’hui que, depuis le début, certains politiques tiennent un double discours. Premièrement, deux mots sur nos relations avec les conseils départementaux puis, sur nos relations avec les parlementaires.
Depuis notre victoire, une partie de la droite corse s’oppose à la réforme. C’est son droit. Mais plutôt que de le dire de manière claire, elle tente de nous berner, de berner les agents des collectivités et, de manière générale, de berner les Corses.
Après l’accord signé à Ajaccio le 18 novembre dernier entre les quatre présidents, nos contacts avec le Conseil Départemental de Corse-du-Sud se résument à une réunion politique. Le 22 décembre, nous avons convenu de principes et d’une méthode avec les syndicats :
- Aucune mobilité forcée pour les agents des collectivités,
- L’intégration d’un conseil syndical à notre proposition de gouvernance
- La réalisation d’études au mois de mars,
- L’inscription à nos budgets respectifs de lignes relatives à la construction de cette nouvelle collectivité.
Ces déclarations publiques n’ont pas été suivies des faits. Impossible de faire avancer les trois collectivités au même rythme ; il en manque toujours une, toujours la même.
Malgré ce travail politique, public, entre l’annulation des réunions de travail et les absences répétées aux réunions techniques, nous avons perdu un an. Mais nous n’abandonnerons pas. Ce que nous voulons faire pour la Corse va bien au-delà de la création de cette collectivité, outil de développement pour ce pays et non pas de confort pour ses élus.
Le front conservateur se mobilise en Corse mais aussi à Paris. Pour garder un petit morceau de pouvoir, cette partie de la droite se soucie peu de faire perdre du temps et de l’argent à la Corse.
Ce qui me semble le plus étrange, c’est d’entendre un discours parisien en faveur de la modernisation des institutions de la France et de constater tous les pièges et tous les feux que sont capables d’allumer certains élus sur cette voie quand il s’agit de moderniser les institutions corses.
Et puis, on sait qu’en politique il existe des postures, mais il existe aussi des tromperies. La désunion sur la question de la fin des arrêtés Miot en est l’exemple le plus significatif.
Avec le Président du Conseil Exécutif, nous avons tenté de travailler avec tous les parlementaires. Peu importe leur couleur politique. La défense de notre terre, la défense de la transmission de notre patrimoine foncier est plus qu’un simple dossier, c’est la condition de notre existence collective. C’est la condition de l’organisation de notre développement économique. Je comprends mal pourquoi certains ont pris le risque de voir la proposition de loi échouer quand le gouvernement nous proposait un amendement à l’examen des ordonnances. Je comprends mal comment il se fait qu’aucune niche n’ait encore été trouvée au Sénat, sans aide du gouvernement, pour présenter la proposition de loi que nous avons écrite ensemble.
En voulant faire échouer la réforme institutionnelle, en voulant faire échouer l’amendement sur la transmission du foncier, certains élus prennent le risque d’anéantir la démarche dite de l’arrêté Miot, avec toutes les conséquences que cela induit pour les familles corses…
Prendre tant de risques politiques, tant de risques pour l’avenir de notre peuple simplement pour tenter de déstabiliser notre majorité et le gouvernement, je le dis tranquillement et sans aucune polémique, me parait démesuré et irresponsable.
Pour notre part, nous continuerons de suivre la voie que nous avons tracée ».