Avant de devenir française, la Corse a subi plusieurs dominations (Carthaginois, Romains, Vandales, Sarrasins, Pisans, Génois) dont certaines ont laissé des traces importantes et durables dans la langue.
Selon de nouvelles théories linguistiques qui prennent en compte les données de l'archéologie, les populations de la Corse ont toujours parlé la même langue, de génération en génération, depuis une dizaine de millier d'années.
Malgré le grand brassage qu'a connu la Corse comme les contrées méditerranéennes en général, l'île est donc caractérisée au plan culturel et linguistique par une remarquable continuité, depuis le néolithique jusqu'à nos jours (le site web "http://www.continuitas.com" informe sur ce sujet).
Ensuite, entre le quatrième et le premier millénaire avant notre ère, des variations linguistiques dues à l'évolution culturelle et technique, ainsi que des particularités phonétiques d'origine extérieure s'introduisent en Corse. Enfin, à une époque plus récente, l'influence plus ou moins profonde du latin de Rome, des divers parlers italiens (notamment toscan et sarde) puis du français s'exerce sur l'île, sans jamais gommer entièrement des caractères linguistiques spécifiques forgés au cours d'une évolution spécifique plurimillénaire.
On notera qu'aujourd'hui le français est de plus en plus hégémonique dans l'île, plus qu'aucune langue dominante ne l'a été par le passé. Si la Corse conserve une physionomie culturelle propre, malgré les hybridations successives (et grâce à elles), si elle reste dans l'aire linguistique de l'ensemble italo-roman où elle a longtemps évolué, elle a cependant complètement basculé dans le champ de communication français, avec toutes les conséquences que cela comporte. Sans préjuger, bien entendu, de ce que sera le prochain bouleversement géopolitique!
Depuis quand écrit-on en langue corse?
Les premières oeuvres (littéraires) en langue corse datent de la fin du XVIIe avec un curé d'Orezza né en 1644 mais dont les poésies ne sont publiées qu'au XIXe. Guglielmo Guglielmi est considéré comme le premier à écrire en distinguant nettement corse et italien. Faut-il pour autant penser que nous n'avons aucun moyen d'obtenir des informations sur le corse parlé avant l'époque littéraire?
Si l'on analyse attentivement les textes écrits en latin ou en italien par des Corses, on y découvre des caractéristiques imputables à l'interférence entre langue maternelle des auteurs et langue écrite de l'époque. Les auteurs écrivent dans une langue qui s'efforce de respecter la norme officielle, sans toujours y parvenir (c’est encore vrai aujourd’hui...)
Dès le XIII siècle apparaissent des traces de la langue locale, des traits linguistiques corses qui ont persisté jusqu'à nos jours. En 1220, dans un texte écrit par un Corse, on relève des formes spécifiques qui renvoient sans conteste à des emplois courants aujourd'hui dans l'île, par exemple “a fica” ("le figuier") employé au féminin (alors que le mot est masculin en toscan, langue officielle de l'époque). Chassez le naturel il revient au galop: le même genre d'interférence est encore observé aujourd'hui dans le "français régional de Corse".
La tour de Babel et le manteau d'Arlequin
Aucune langue ne vit en vase clos. Les langues "pures" n'existent pas, ni les races pures. Si on compare les différentes langues qui se sont développées sur le territoire autrefois dominé par la langue des Romains, on y trouve à la fois beaucoup de points communs et beaucoup de spécificités. On a dit (mais c'est vrai à notre avis de toutes les langues romanes) que l'originalité du corse est d'être fait d'éléments multiples et divers, qu'on pourrait retrouver ailleurs, mais jamais tous ensemble réunis sur le même "manteau d'Arlequin".Le latin, lui même influencé par le grec, a influencé les langues (romanes et autres) qui se sont influencées entre elles. Cela produit un capharnaüm joyeux et multicolore, qui fonctionne comme par miracle!Plagiats, innovations et bricolages se retrouvent aussi dans le code oral et écrit de chaque langue.
Selon de nouvelles théories linguistiques qui prennent en compte les données de l'archéologie, les populations de la Corse ont toujours parlé la même langue, de génération en génération, depuis une dizaine de millier d'années.
Malgré le grand brassage qu'a connu la Corse comme les contrées méditerranéennes en général, l'île est donc caractérisée au plan culturel et linguistique par une remarquable continuité, depuis le néolithique jusqu'à nos jours (le site web "http://www.continuitas.com" informe sur ce sujet).
Ensuite, entre le quatrième et le premier millénaire avant notre ère, des variations linguistiques dues à l'évolution culturelle et technique, ainsi que des particularités phonétiques d'origine extérieure s'introduisent en Corse. Enfin, à une époque plus récente, l'influence plus ou moins profonde du latin de Rome, des divers parlers italiens (notamment toscan et sarde) puis du français s'exerce sur l'île, sans jamais gommer entièrement des caractères linguistiques spécifiques forgés au cours d'une évolution spécifique plurimillénaire.
On notera qu'aujourd'hui le français est de plus en plus hégémonique dans l'île, plus qu'aucune langue dominante ne l'a été par le passé. Si la Corse conserve une physionomie culturelle propre, malgré les hybridations successives (et grâce à elles), si elle reste dans l'aire linguistique de l'ensemble italo-roman où elle a longtemps évolué, elle a cependant complètement basculé dans le champ de communication français, avec toutes les conséquences que cela comporte. Sans préjuger, bien entendu, de ce que sera le prochain bouleversement géopolitique!
Depuis quand écrit-on en langue corse?
Les premières oeuvres (littéraires) en langue corse datent de la fin du XVIIe avec un curé d'Orezza né en 1644 mais dont les poésies ne sont publiées qu'au XIXe. Guglielmo Guglielmi est considéré comme le premier à écrire en distinguant nettement corse et italien. Faut-il pour autant penser que nous n'avons aucun moyen d'obtenir des informations sur le corse parlé avant l'époque littéraire?
Si l'on analyse attentivement les textes écrits en latin ou en italien par des Corses, on y découvre des caractéristiques imputables à l'interférence entre langue maternelle des auteurs et langue écrite de l'époque. Les auteurs écrivent dans une langue qui s'efforce de respecter la norme officielle, sans toujours y parvenir (c’est encore vrai aujourd’hui...)
Dès le XIII siècle apparaissent des traces de la langue locale, des traits linguistiques corses qui ont persisté jusqu'à nos jours. En 1220, dans un texte écrit par un Corse, on relève des formes spécifiques qui renvoient sans conteste à des emplois courants aujourd'hui dans l'île, par exemple “a fica” ("le figuier") employé au féminin (alors que le mot est masculin en toscan, langue officielle de l'époque). Chassez le naturel il revient au galop: le même genre d'interférence est encore observé aujourd'hui dans le "français régional de Corse".
La tour de Babel et le manteau d'Arlequin
Aucune langue ne vit en vase clos. Les langues "pures" n'existent pas, ni les races pures. Si on compare les différentes langues qui se sont développées sur le territoire autrefois dominé par la langue des Romains, on y trouve à la fois beaucoup de points communs et beaucoup de spécificités. On a dit (mais c'est vrai à notre avis de toutes les langues romanes) que l'originalité du corse est d'être fait d'éléments multiples et divers, qu'on pourrait retrouver ailleurs, mais jamais tous ensemble réunis sur le même "manteau d'Arlequin".Le latin, lui même influencé par le grec, a influencé les langues (romanes et autres) qui se sont influencées entre elles. Cela produit un capharnaüm joyeux et multicolore, qui fonctionne comme par miracle!Plagiats, innovations et bricolages se retrouvent aussi dans le code oral et écrit de chaque langue.
(D’après Chiorboli J. 2010:"Le corse pour les nuls", Paris, Editions Générales First)