La clinique du Docteur Maymard est une des structures qui entre dans l'accord de rachat entre le groupe français Almaviva Santé et le groupe Bastiais Maymard. Crédits Photo : CNI
C’est une page de l’histoire médicale corse qui se tourne en ce mois de mars 2021. Le groupe français Almaviva Santé a annoncé il y quelques jours avoir conclu l’opération de rachat du groupe de Santé Maymard implanté à Bastia. Si ce rachat par un grand groupe continental a fait réagir en Corse, son président Yann Coléou se veut rassurant en parlant « d’une offre de soins renforcée en Haute-Corse en partenariat avec toutes les forces en présence ».
Permettre aux Corses de se soigner sur l’île
Le phénomène est bien connu en Corse et déchaîne les passions. L’offre médicale est souvent jugée insuffisante et oblige les patients atteints de certaines pathologies à s’exiler sur le continent, pour un temps au moins. C’est à cette fuite au-delà de la mer que veut s’attaquer Yann Coléou : « il y a un taux de fuite de 15 % des patients corses vers le continent. Nous voulons le réduire en proposant une offre de soins étoffée ».
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Pour se faire, le rachat du groupe Maymard est suivi par un plan d’investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros afin de moderniser les structures existantes et de proposer des prestations supplémentaires. « Il n’est pas normal qu’aujourd’hui un patient de Haute-Corse nécessitant une opération chirurgicale de la main doive descendre à Ajaccio ou partir sur le continent pour se faire opérer. C’est une chirurgie assez fréquente et nous voulons dupliquer à Bastia ce que nous avons fait en région PACA avec les centres « SOS mains » qui comptent parmi les meilleurs de France » explique Yann Coléou. Mais si la volonté y est, il faudra bien disposer des ressources nécessaires à de telles opérations. C’est là que la tâche se complique.
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Pour se faire, le rachat du groupe Maymard est suivi par un plan d’investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros afin de moderniser les structures existantes et de proposer des prestations supplémentaires. « Il n’est pas normal qu’aujourd’hui un patient de Haute-Corse nécessitant une opération chirurgicale de la main doive descendre à Ajaccio ou partir sur le continent pour se faire opérer. C’est une chirurgie assez fréquente et nous voulons dupliquer à Bastia ce que nous avons fait en région PACA avec les centres « SOS mains » qui comptent parmi les meilleurs de France » explique Yann Coléou. Mais si la volonté y est, il faudra bien disposer des ressources nécessaires à de telles opérations. C’est là que la tâche se complique.
Attirer des chirurgiens et des médecins spécialisés
« Si vous voulez que les patients viennent il faut attirer les chirurgiens et avoir un bon plateau technique » précise Yann Coléou. Pour séduire les praticiens, le charme du bord de mer et l’art du bien vivre insulaire ne suffira pas. Le groupe a donc opté pour une rénovation et une modernisation des installations qui se fera sur plusieurs années. Le temps est d’abord à l’analyse et à la compréhension du groupe Maymard et des services hospitaliers de Haute-Corse pour Almaviva Santé. « Après les vacances d’été nous aurons une idée plus approfondie et des projets stabilisés » précise son président. S’en suivra un plan d’amélioration de la qualité des équipements et de la formation des équipes.
Fort de l’expérience de la gestion de 36 structures en Ile-de-France et en région Sud, le groupe veut rester généraliste dans ses services autant que développer des centres super spécialisés. « Nous ne pourrons pas tout faire mais notre objectif est d’offrir le plus de services possibles » explique Yann Coléou. Si la tâche semble ardue, le groupe pourra compter sur la synergie créée entre ses différentes structures comptant près de 1 600 médecins. Ces derniers pourront ainsi venir en Corse au contact des patients, plutôt que d’effectuer l’opération inverse qui s’avère plus que coûteuse pour les insulaires. Une synergie qui devrait aussi s’appliquer au centre hospitalier de Bastia comme l’explique Yann Coléou : « j’ai rencontré le directeur de l’hôpital la semaine dernière et cela a été constructif. Nous réfléchissons à établir un partenariat sous la forme d’un Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) ».
Fort de l’expérience de la gestion de 36 structures en Ile-de-France et en région Sud, le groupe veut rester généraliste dans ses services autant que développer des centres super spécialisés. « Nous ne pourrons pas tout faire mais notre objectif est d’offrir le plus de services possibles » explique Yann Coléou. Si la tâche semble ardue, le groupe pourra compter sur la synergie créée entre ses différentes structures comptant près de 1 600 médecins. Ces derniers pourront ainsi venir en Corse au contact des patients, plutôt que d’effectuer l’opération inverse qui s’avère plus que coûteuse pour les insulaires. Une synergie qui devrait aussi s’appliquer au centre hospitalier de Bastia comme l’explique Yann Coléou : « j’ai rencontré le directeur de l’hôpital la semaine dernière et cela a été constructif. Nous réfléchissons à établir un partenariat sous la forme d’un Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) ».
Pas de plan social
Ce rachat a également suscité quelques inquiétudes sur le plan social. La venue d’un grand groupe privé ne sera-t-elle pas synonyme d’une gestion gouvernée par un appétit vorace de bénéfices, usant de plans sociaux à répétitions ? Sur ce point Yann Coléou est clair : « je ne viens pas en Corse pour faire un plan social. L’objectif étant d’accroître les services et de réduire le taux de fuite des patients, nous aurons besoin de tout le monde. La gestion des structures est très encadrée et régulée par le ministère de la Santé et même si nous le voulions nous ne pourrions pas tailler dans les effectifs ».
Lire aussi : La CGT inquiète après le rachat du groupe Maymard
Bien au contraire, le président du groupe parle de possibles recrutements pour répondre à l’augmentation de l’activité dans les années à venir. Si les frais de personnels ne semblent pas être inclus dans un plan de réduction des coûts, comment le groupe compte-t-il si prendre pour rentabiliser son achat et son plan d’investissement ? Car, il ne faut pas l’oublier, un groupe privé n’a pas pour objectif la philanthropie, bien au contraire et c’est le cas de toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité.
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Bien au contraire, le président du groupe parle de possibles recrutements pour répondre à l’augmentation de l’activité dans les années à venir. Si les frais de personnels ne semblent pas être inclus dans un plan de réduction des coûts, comment le groupe compte-t-il si prendre pour rentabiliser son achat et son plan d’investissement ? Car, il ne faut pas l’oublier, un groupe privé n’a pas pour objectif la philanthropie, bien au contraire et c’est le cas de toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité.
Une rentabilité basée sur le volume de patients et l’optimisation des ressources
La lourde charge que représente les investissements laisse craindre une augmentation de la tarification. Ici encore Yann Coléou se veut rassurant en parlant de « prix encadrés et homogènes sur tout le territoire ». Les leviers de la rentabilité se situent plutôt au niveau du volume de patients acquis en faisant baisser le taux de fuite et en réfléchissant à une optimisation des coûts de fonctionnement. La formule semble magique mais fait sens pour Yann Coléou : « par exemple les cliniques Filippi et Maymard qui appartiennent au groupe font toutes deux des opérations chirurgicales identiques. L’idée est de réintégrer les services dispensés à Filippi à la clinique Maymard pour centraliser les ressources et diminuer les coûts de fonctionnement. En contre partie la clinique Filippi pourrait être spécialisée exclusivement dans un autre acte médical. C’est en réflexion ».
Si l’entreprise familiale fondée en 1941 par le docteur Raoul Maymard fait ses adieux aux Bastiais, le nouveau propriétaire des lieux affiche la volonté de faire de la Haute-Corse un territoire médical moderne en lien avec sa population. Loin des clichés sur les grands groupes Almaviva veut rester dans une dynamique « d’établissements à taille humaine ».
Si l’entreprise familiale fondée en 1941 par le docteur Raoul Maymard fait ses adieux aux Bastiais, le nouveau propriétaire des lieux affiche la volonté de faire de la Haute-Corse un territoire médical moderne en lien avec sa population. Loin des clichés sur les grands groupes Almaviva veut rester dans une dynamique « d’établissements à taille humaine ».