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Rapport de la CRC sur la gestion de Bastia : la réplique de Pierre Savelli


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 31 Mars 2021 à 12:57

Un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes, daté du 20 juillet 2020 et rendu public la semaine dernière par nos confrères de Via Stella, épingle la gestion des comptes de la ville de Bastia entre 2012 et 2019, soit la fin de la dernière mandature d’Emile Zuccarelli et pendant celles de Gilles Simeoni puis de Pierre Savelli.
Si jusqu'à alors le maire n'avait pas souhaité communiquer, préférant attendre le rapport définitif, ce mercredi 31 mars le premier magistrat de Bastia a choisi de répliquer aux critiques.



Pierre Savelli, maire de Bastia, a tenu à réagir suite aux commentaires qui affluent suite à la publication de ce rapport. Crédit Photos : CNI
Pierre Savelli, maire de Bastia, a tenu à réagir suite aux commentaires qui affluent suite à la publication de ce rapport. Crédit Photos : CNI
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux ce mercredi 31 mars, le maire de Bastia Pierre Savelli tient à se défendre. « Ne pouvant ignorer les commentaires qui affluent depuis la publication du rapport provisoire, je souhaite apporter quelques éléments de réponses sans révéler le fond du rapport ».

Ledit rapport de la chambre régionale des comptes qui avait été révélé par nos confrères de France 3 Corse Via Stella le 25 mars dernier émettait une vive critique sur la gestion financière de la commune de Bastia entre 2012 et 2019. Il s’agissait d’un rapport d’observations provisoires qui devait rester confidentiel. Il a été soumis à la mairie de Bastia qui doit rendre ses observations avant le 3 avril prochain.

Séparer les mandatures

La période 2012-2019 couvre plusieurs mandats. Celui de l’ancien maire PRG Emile Zuccarelli de 2012 à 2014, celui du maire nationaliste de Femu a Corsica Gilles Simeoni de 2014 à 2016 et celui du maire du même parti Pierre Savelli aux responsabilités depuis 2016 et réélu en 2020.

Pour l’actuel maire il faut bien différencier les mandatures observées : « Aussi ai-je demandé à la Chambre de distinguer en permanence la mandature de mon prédécesseur Emilie Zuccarelli et celle de notre majorité municipale » écrit-il dans son communiqué. Une manière de ne pas imputer à la majorité municipale nationaliste la gestion des anciens maires.

Soutien indéfectible aux services municipaux

Point fortement mis en avant et critiqué par l’opposition municipale, la gestion des effectifs et des frais de personnel. Le rapport provisoire pointait du doigt une forte augmentation de la masse salariale et une baisse du temps de travail des agents municipaux. Pour Pierre Savelli, tout est justifié et va de pair avec l’augmentation des services proposés par la commune, écartant d’un revers de main toute accusation sur le caractère clientéliste des recrutements. « Lorsque l’on ouvre une salle de spectacle, une médiathèque et une maison des sciences en quartier prioritaire […] ou que l’on augmente nos capacités d’accueil en cantine on ne fait pas du clientélisme : on fait du service public. Pour notre part, les recrutements se sont effectués dans la transparence la plus totale et dans le respect formel des procédures prévues par la loi » précise-t-il.

Accusés de travailler moins que dans d’autres collectivités, les agents municipaux bastiais ont reçu le soutien de leur maire qui tient : « à rendre hommage aux services municipaux qui se consacrent pleinement à la population bastiaise ».

Concernant le temps de travail le maire l’assure « à Bastia on ne travaille pas moins que dans les autres communes de même strate ». Pour lui le temps de travail des agents a même augmenté depuis l’accession aux responsabilités des nationalistes en 2014. 

Une politique d’investissement ambitieuse

Dans son rapport provisoire, la chambre régionale des comptes relève une mauvaise gestion des chantiers liée à des surcoûts notamment concernant la construction de l’Aldilonda. Pierre Savelli se défend, arguant que « l’exceptionnelle technicité de l’opération peut demander des réajustements financiers » piquant au vif au passage la gestion de l’ancienne mandature sur le cimetière de l’Ondina « les bastiais et bastiaises comprennent en revanche moins que le cimetière de l’Ondina, qui nous a déjà coûté 6,6 millions d’euros, se soit effondré et nécessite pour sa réouverture près de 10 millions d’euros de travaux supplémentaires ». Une facture de près de 17 millions d’euros exclusivement imputable à l’ancienne majorité selon le maire actuel qui dit assumer « chaque jour les conséquences humaines, juridiques et financières du scandale de l’Ondina ».

Si l’opposition fait feu de tout bois sur une politique d’investissement qu’elle juge peu ambitieuse, le maire se défend, preuves à l’appui. « Nous n’avons ensuite aucune intention de rougir de la politique ambitieuse d’investissement de notre majorité municipale. À travers elle, c’est la ville entière qui s’en est trouvée changée, du Mantinum à l’Aldilonda, de l’Avenue de la Libération à l’Annonciade […]. Des investissements qui vont se poursuivre dans l’ensemble des quartiers de notre ville ».

Des recommandations rectifiées

Pour conclure, le maire fixe un rendez-vous dans un futur proche pour analyser le rapport définitif de la chambre régionale des comptes : « nous aurons l’occasion de revenir en détail sur les observations et les recommandations de la Chambre qui, en grande partie, ont déjà été rectifiées ».

Dans un premier temps le rapport définitif sera soumis exclusivement au conseil municipal de Bastia et à ses élus.

Toute la lumière devrait être faite avec la parution du rapport définitif de la chambre des comptes.