C’est une délégation qui avance d’un pas décidé vers le Conservatoire ce mardi après-midi sous une éclaircie, entre deux coups de tonnerre et quelques gouttes d’eau. Pas de parapluie donc mais des masques pour Gilles Simeoni, Josepha Giacometti-Piredda et Mattea Lacave qui arrivent en tête. Une trentaine de personnes les attendent de pied ferme et les invitent à rejoindre une des salles du conservatoire.
Rencontre
Le président du Conseil exécutif, face à l’assemblée, prend la parole en premier : « Je sors mon masque le temps de l’intervention ! Je suis heureux d’être avec vous pour échanger sur l’ensemble des problématiques que nous rencontrons au Conservatoire de Bastia. » Après avoir présenté ceux et celles qui l’accompagnent, il poursuit : « Je vais partir sur l’épisode malheureux d’hier. Vous n’avez pas pu accueillir les élèves. Ce rendez-vous manqué est la preuve des problèmes que nous devons aborder ensemble. Je souhaite la réunion la plus constructive possible sans hésiter à crever l’abcès, si abcès il y a ! » Le ton est posé. Josepha Giacometti et Mattea Lacave prennent la parole pour aller dans le même sens que leur président et confirmer « que nous avons tous le même objectif. Sortir de cette crise. »
Réaction
La salle masquée et silencieuse est attentive aux paroles des élus. Pascale Pajanacci-Davin, professeure de piano, prend alors la parole : « Merci de votre présence, nous sommes contents de l’ordre du jour mais combien de temps avez-vous à nous consacrer ? » Gilles Simeoni répond : « J’avais un rendez-vous important mais je l’ai décalé. Je prendrais le temps nécessaire pour répondre à vos questions…mais pas jusqu’à demain matin ! » précise-t-il en déclenchant quelques rires dans l’assistance.
Pascale Pajanacci-Davin a du mal à sourire sous son masque, elle poursuit : « Cet évènement du 21 septembre est l’aboutissement d’un long processus. Les salles ne sont pas prêtes, particulièrement avec les contraintes sanitaires. Et le manque d’une direction nous a empêché d’anticiper cette rentrée. Sans parler des problèmes d’accueil et de circulation du public. »
La liste des doléances se poursuit : pas de régie, problème de matériel, salles inadaptées, pas de sortie de secours dans certaines, pas de fenêtres dans d’autres, vétusté générale des locaux – une fenêtre, mal posée, est tombée il y a peu – sanitaires insuffisants, problèmes d’aération, pas de place pour accueillir les parents, dégradation ou vols dans un des bâtiments qui ne ferment pas, etc.
Elle revient également sur le recrutement – d’un directeur en premier lieu – sur la formation, sur certains contrats, sur le suivi de carrière ou l’évolution des postes. Il y a enfin un problème d’information et de diffusion. Pas de documents-types auxquels se référer.
Résultat : « Ce 21 septembre, on ne pouvait pas entasser les élèves dans les classes, on a fait un point avec eux. Et on espère mieux repartir mais sans verser dans l’animation ou le simple encadrement. Nous tenons à nos exigences artistiques. »
Elle précise également : « Nous avons découvert avec stupéfaction un article du 24 août dernier qui encense le Conservatoire d’Ajaccio. Mais on ne parle pas de nous. L’antenne bastiaise aussi a travaillé pour préparer cette rentrée. Avons-nous démérité ? »
A ses côtés, Paul-Antoine de Rocca Serra, professeur de violoncelle et musique de chambre, rebondit : « Il n’y a pas de pilote dans l’avion ! Qui dirige l’antenne bastiaise ? Quel interlocuteur ? Nous avons loupé la rentrée, c’est grave. Le conservatoire est bloqué. Pourquoi ça fait dix ans que ça ne fonctionne pas ? On ne pensait pas en arriver là… » Il poursuit : « Quand on rate la rentrée, on ampute l’année. Elle se réduit à peau de chagrin. C’est le niveau général du Conservatoire qui chute. Evidement toute la société est impactée par le Covid mais pour nous, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On se le prend de plein fouet parce que ça se dégrade depuis dix ans ! Ça prouve à quel point on était mal en point…»
Réponse
Josepha Giacometti prend la parole pour essayer d’apporter des éléments de réponse : « Vous faites partie d’un Conservatoire territorial. Il existe autant à Ajaccio qu’à Bastia, pas de différence. Aujourd’hui, il y a une direction par intérim. Nous avons pris du retard avec la COVID mais nous allons reprendre les entretiens pour trouver quelqu’un…»
Elle est interrompue par Pascale Pajanacci-Davin qui souhaite évoquer des cas particuliers. « Nous ne sommes pas là pour régler des comptes personnels, précise le président de la CdC mais pour trouver des solutions. Où alors, nous devons évoquer ça en privé, en comité restreint, pas dans une réunion publique comme celle-ci. »
A ce moment-là, plusieurs participants se rendent compte de la présence de Corse Net Infos. Il semblerait tout d’un coup que le seul média présent ne soit plus le bienvenu pour rendre compte de cette rencontre. Nous sommes même amenés à quitter les lieux tandis que la porte se referme derrière nous. Pourtant, quelques minutes plus tôt, le collectif du Conservatoire se plaignait que la presse fasse l’impasse sur Bastia au profit d’Ajaccio (lire plus haut). Impossible alors de rendre compte de la fin de cette réunion pourtant essentielle au personnel du Conservatoire, aux élus de la Collectivité et surtout au public et aux enfants qui ont été privés de ce jour de rentrée tant attendue.
Rencontre
Le président du Conseil exécutif, face à l’assemblée, prend la parole en premier : « Je sors mon masque le temps de l’intervention ! Je suis heureux d’être avec vous pour échanger sur l’ensemble des problématiques que nous rencontrons au Conservatoire de Bastia. » Après avoir présenté ceux et celles qui l’accompagnent, il poursuit : « Je vais partir sur l’épisode malheureux d’hier. Vous n’avez pas pu accueillir les élèves. Ce rendez-vous manqué est la preuve des problèmes que nous devons aborder ensemble. Je souhaite la réunion la plus constructive possible sans hésiter à crever l’abcès, si abcès il y a ! » Le ton est posé. Josepha Giacometti et Mattea Lacave prennent la parole pour aller dans le même sens que leur président et confirmer « que nous avons tous le même objectif. Sortir de cette crise. »
Réaction
La salle masquée et silencieuse est attentive aux paroles des élus. Pascale Pajanacci-Davin, professeure de piano, prend alors la parole : « Merci de votre présence, nous sommes contents de l’ordre du jour mais combien de temps avez-vous à nous consacrer ? » Gilles Simeoni répond : « J’avais un rendez-vous important mais je l’ai décalé. Je prendrais le temps nécessaire pour répondre à vos questions…mais pas jusqu’à demain matin ! » précise-t-il en déclenchant quelques rires dans l’assistance.
Pascale Pajanacci-Davin a du mal à sourire sous son masque, elle poursuit : « Cet évènement du 21 septembre est l’aboutissement d’un long processus. Les salles ne sont pas prêtes, particulièrement avec les contraintes sanitaires. Et le manque d’une direction nous a empêché d’anticiper cette rentrée. Sans parler des problèmes d’accueil et de circulation du public. »
La liste des doléances se poursuit : pas de régie, problème de matériel, salles inadaptées, pas de sortie de secours dans certaines, pas de fenêtres dans d’autres, vétusté générale des locaux – une fenêtre, mal posée, est tombée il y a peu – sanitaires insuffisants, problèmes d’aération, pas de place pour accueillir les parents, dégradation ou vols dans un des bâtiments qui ne ferment pas, etc.
Elle revient également sur le recrutement – d’un directeur en premier lieu – sur la formation, sur certains contrats, sur le suivi de carrière ou l’évolution des postes. Il y a enfin un problème d’information et de diffusion. Pas de documents-types auxquels se référer.
Résultat : « Ce 21 septembre, on ne pouvait pas entasser les élèves dans les classes, on a fait un point avec eux. Et on espère mieux repartir mais sans verser dans l’animation ou le simple encadrement. Nous tenons à nos exigences artistiques. »
Elle précise également : « Nous avons découvert avec stupéfaction un article du 24 août dernier qui encense le Conservatoire d’Ajaccio. Mais on ne parle pas de nous. L’antenne bastiaise aussi a travaillé pour préparer cette rentrée. Avons-nous démérité ? »
A ses côtés, Paul-Antoine de Rocca Serra, professeur de violoncelle et musique de chambre, rebondit : « Il n’y a pas de pilote dans l’avion ! Qui dirige l’antenne bastiaise ? Quel interlocuteur ? Nous avons loupé la rentrée, c’est grave. Le conservatoire est bloqué. Pourquoi ça fait dix ans que ça ne fonctionne pas ? On ne pensait pas en arriver là… » Il poursuit : « Quand on rate la rentrée, on ampute l’année. Elle se réduit à peau de chagrin. C’est le niveau général du Conservatoire qui chute. Evidement toute la société est impactée par le Covid mais pour nous, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On se le prend de plein fouet parce que ça se dégrade depuis dix ans ! Ça prouve à quel point on était mal en point…»
Réponse
Josepha Giacometti prend la parole pour essayer d’apporter des éléments de réponse : « Vous faites partie d’un Conservatoire territorial. Il existe autant à Ajaccio qu’à Bastia, pas de différence. Aujourd’hui, il y a une direction par intérim. Nous avons pris du retard avec la COVID mais nous allons reprendre les entretiens pour trouver quelqu’un…»
Elle est interrompue par Pascale Pajanacci-Davin qui souhaite évoquer des cas particuliers. « Nous ne sommes pas là pour régler des comptes personnels, précise le président de la CdC mais pour trouver des solutions. Où alors, nous devons évoquer ça en privé, en comité restreint, pas dans une réunion publique comme celle-ci. »
A ce moment-là, plusieurs participants se rendent compte de la présence de Corse Net Infos. Il semblerait tout d’un coup que le seul média présent ne soit plus le bienvenu pour rendre compte de cette rencontre. Nous sommes même amenés à quitter les lieux tandis que la porte se referme derrière nous. Pourtant, quelques minutes plus tôt, le collectif du Conservatoire se plaignait que la presse fasse l’impasse sur Bastia au profit d’Ajaccio (lire plus haut). Impossible alors de rendre compte de la fin de cette réunion pourtant essentielle au personnel du Conservatoire, aux élus de la Collectivité et surtout au public et aux enfants qui ont été privés de ce jour de rentrée tant attendue.