La mairie de Bastia veut lutter contre les logements inoccupés en centre-ville. Crédits Photo : CNI
Bastia a été retenue ce 4 mai parmi 230 villes pour expérimenter le Plan national de lutte contre les logements vacants. Cette expérimentation, menée avec le ministère chargé du logement, permettra à la ville d’être pionnière dans la recherche et la remise sur le marché des logements et des locaux vacants mais également une mise en œuvre du plan plus rapide et un accompagnement renforcé des services de l'Etat.
Pour la mairie « l'opération comporte d’importants enjeux pour le dynamisme du centre-ville et la régulation des constructions de logements neufs »
Pour la mairie « l'opération comporte d’importants enjeux pour le dynamisme du centre-ville et la régulation des constructions de logements neufs »
800 logements vacants à Bastia
Les équipes communales ont mené une importante opération de recensement des logements vacants. Grâce à une présence sur le terrain et un véritable travail de fouille elles ont décompté environ 800 logements qui ne sont pas occupés dans l’hyper centre-ville bastiais, soit 12,5 % de son parc locatif. Si les causes ne sont pas toujours évidentes, l’objectif de ce dispositif est de comprendre pourquoi ces logements ne sont pas utilisés. Pour Emmanuelle de Gentili, première adjointe au maire de Bastia et en charge du renouvellement urbain, « il faut identifier les motifs pour proposer des solutions adaptées aux propriétaires ». L’élue incite la population concernée à questionner la mairie et à exposer leurs problématiques pour « leur apporter une ingénierie s’ils veulent faire quelque chose de leur logement vacant ».
Des causes complexes
Le phénomène est complexe et les causes sont multiples. La majeure partie des logements vacants le sont en raison de leur état et de leur besoin de rénovation. Des travaux qui peuvent vite chiffrer dans l’ancien et réserver quelques surprises. L’âge avancé de certains propriétaires est également une raison de vacance. Difficile d’entreprendre quelques travaux que ce soit ou démarche locative. Dans ce cas, la vacance est souvent volontaire. Autre raison avancée par la mairie, le contexte local comme le marché immobilier tendu et la réticence pour les jeunes générations d’investir dans un bien sans certitude de plus-value quelques années après. « Certains biens sont affichés à 4 200 euros le mètre carrés sur certaines artères bastiaises » précise Emmanuelle De Gentili.
L’intérêt majeur est de diminuer le nombre de logements vacants pour proposer plus de solutions à la population désireuse de s’installer en centre-ville. Car si la demande existe, l’offre restreinte l’est encore plus par ces logements inutilisés. « Notre objectif est de remettre des logements sur le marché chaque année » précise Emmanuelle De Gentili
L’intérêt majeur est de diminuer le nombre de logements vacants pour proposer plus de solutions à la population désireuse de s’installer en centre-ville. Car si la demande existe, l’offre restreinte l’est encore plus par ces logements inutilisés. « Notre objectif est de remettre des logements sur le marché chaque année » précise Emmanuelle De Gentili
« Reconstruire la ville sur la ville »
Si la construction de nouveaux bâtiments apporte une partie de la solution, il faut prendre en considération la situation de Bastia. Enclavée entre mer et montagne, la commune ne dispose que d’un espace restreint. L’objectif est donc de « reconstruire la ville sur la ville » en optimisant l’espace disponible. Pour l’élue bastiaise, cette opération s’inscrit dans la politique « anti-spéculative » de la ville en y apportant une dimension sociale. Certains pourraient être rachetés par la mairie pour en faire des logements sociaux. L’autre levier social est l’utilisation d’aides aux propriétaires. Si ces derniers utilisent certains dispositifs aidant à la rénovation, la mairie pourra encadrer les prix à la location et ainsi éviter toute flambée des prix.
Tout le travail de la mairie et du plan national de lutte contre les logements vacants est donc maintenant de cartographier les cas, de les comprendre et d’inciter les propriétaires à en faire quelque chose avec les aides des dispositifs déjà existants. « Certains d’entre eux sont encore trop méconnus » constate Emmanuelle de Gentili. C’est le cas du dispositif Normandie qui est une aide fiscale accordée dans le cadre d'un investissement locatif. Il est destiné à encourager la rénovation dans l'ancien pour répondre aux besoins de logement des populations.
Tout le travail de la mairie et du plan national de lutte contre les logements vacants est donc maintenant de cartographier les cas, de les comprendre et d’inciter les propriétaires à en faire quelque chose avec les aides des dispositifs déjà existants. « Certains d’entre eux sont encore trop méconnus » constate Emmanuelle de Gentili. C’est le cas du dispositif Normandie qui est une aide fiscale accordée dans le cadre d'un investissement locatif. Il est destiné à encourager la rénovation dans l'ancien pour répondre aux besoins de logement des populations.
Plus de commerces au rez-de-chaussée
« En plus du dispositif national nous allons ajouter un volet immobilier d’entreprises et locaux commerciaux » explique la première adjointe. L’objectif est de transformer les logements vacants au rez-de-chaussée en locaux commerciaux pour dynamiser le centre-ville.
Pour l’heure le plan national n’en est qu’à l’étape d’expérimentation. Une aubaine pour Bastia qui pourra faire remonter ses spécificités et bénéficier d’outils plus adaptés une fois la feuille de route nationale établie.
Pour l’heure le plan national n’en est qu’à l’étape d’expérimentation. Une aubaine pour Bastia qui pourra faire remonter ses spécificités et bénéficier d’outils plus adaptés une fois la feuille de route nationale établie.