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Autonomie : Les élus corses ont un nouveau rendez-vous à Beauvau ce lundi soir


MP le Lundi 11 Mars 2024 à 12:39

Alors qu’un nouveau dîner est organisé au ministère de l’Intérieur ce lundi soir afin de tenter de finaliser l’écriture constitutionnelle qui viendra clore la première phase du processus d’autonomie, le co-leader d’Un Soffiu Novu, Jean-Martin Mondoloni, réaffirme son opposition à l’octroi d’un pouvoir législatif à la Collectivité de Corse. Dans ce droit fil, il assure de son engagement à essayer de « trouver un point d’équilibre, mais pas à n’importe quel prix ».



Le 26 février dernier, un premier dîner à Beauvau avait permis de trouver des points d'accord autour d'une proposition d'écriture constitutionnelle portée par le ministre de l'Intérieur (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)
Le 26 février dernier, un premier dîner à Beauvau avait permis de trouver des points d'accord autour d'une proposition d'écriture constitutionnelle portée par le ministre de l'Intérieur (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)
Alors que le processus d’autonomie touche à son terme, un nouveau dîner est organisé à Beauvau ce lundi soir afin de finaliser l’écriture du texte constitutionnel, qui viendra clore la première phase du processus d’autonomie, ouvert avec le Gouvernement depuis près de deux ans. Autour du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ce sont les mêmes convives que le 26 février qui prendront place autour de la table : le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, les deux co-présidents d’Un Soffiu Novu, Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi, le président d’Avanzemu, Jean-Christophe-Angelini, le président de Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, ainsi que le député de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, et le sénateur de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi. Les trois députés nationalistes et le sénateur de Haute-Corse, Paulu Santu Parigi, n’ont pour leur part pas été conviés. 
 
Il y a quinze jours, alors que les élus insulaires étaient montés à Paris avec en mains la déclaration solennelle qu’ils avaient adopté quelques jours plus tôt, le premier dîner de Beauvau avait permis de travailler sur une écriture constitutionnelle autour d’un texte proposé par le ministre de l’Intérieur. Grâce aux amendements posés ce soir-là et aux « cinq grandes avancées » qu’ils laissaient entrevoir, l’ensemble des élus de la délégation étaient d’ailleurs ressortis plutôt satisfaits de ce rendez-vous. Mais en milieu de semaine dernière, une nouvelle conférence des présidents, à laquelle la droite n’a pas pris part car prévenue « trop tard », a permis d’aboutir à une nouvelle rédaction de la proposition de texte, avec des corrections qui tournent essentiellement autour de l’octroi du pouvoir législatif. C’est cette nouvelle mouture qui devrait être soumise ce lundi soir au ministre de l’Intérieur. Au risque de cristalliser les désaccords qui subsistent avec une partie de la droite.
 
 
« Essayer de trouver un point d’équilibre, mais pas à n’importe quel prix »
 
Si Laurent Marcangeli et Valérie Bozzi se sont dits ouverts à la possibilité que la capacité normative soit dévolue à la future collectivité autonome de Corse, il n’en va pas de même pour Jean-Jacques Panunzi et Jean-Martin Mondoloni. À quelques heures du nouveau rendez-vous à Beauvau, ce dernier se dit ainsi « serein » et désireux « d’essayer de trouver un point d’équilibre, mais pas à n’importe quel prix ». « Je suis tout à fait d’accord sur le fait que la Corse soit reconnue dans la Constitution pour ce qu’elle a de singulier, c’est-à-dire sa langue, sa communauté historique, son insularité, son rapport à la terre. Mais je considère qu’il serait peut-être temps de parler d’investissements au service de la Corse, c’est l’angle mort de toutes nos discussions », regrette-t-il en ajoutant : « Et puis je considère aussi qu’il y a autonomie dès lors que l’on peut adapter les lois, là où la majorité considère qu’il y a autonomie que si on peut faire la loi, c’est ce qui nous distingue. Je ne veux pas endosser le costume de bourreau du processus, mais si on va vers du pouvoir législatif, je considérerais à ce moment-là que ma voix n’a pas été entendue ». 
 
Pour lui, avec cette nouvelle mouture issue des travaux de la dernière conférence des présidents, « l’idée a été de muscler le texte pour revenir à la lettre et à l’esprit de la délibération du 5 juillet ». « Nous avons voté contre cette délibération, ce n’est pas pour tendre vers cela maintenant », souffle-t-il en concluant : « La concession que je suis prêt à faire c’est de dire au ministre de l’Intérieur « reconnaissons le fait majoritaire ». Si la majorité territoriale et l’État décident d’aller vers un pouvoir législatif, ils peuvent considérer qu’il y a accord, mais pas tout le monde ne sera d’accord sur ce point. Pour ma part, je reste très réservé sur l’octroi du pouvoir législatif, et viendra le moment où il faudra bien expliquer aux Corses les risques qu’il y a à aller vers cela ».