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"Corsica Ferries n’est pas la cause des problèmes de la SNCM"


le Lundi 25 Novembre 2013 à 14:28

Dans un communiqué, qui a été diffusé lundi, Corsica Ferries fait le point sur le recours contre l'attribution de la délégation de service public (Dsp) à ses concurrents. La compagnie qui s'étonne aussi de la position française à propos des remboursements d'aides d'Etat demandés par l'Union européenne s'interroge sur la, récente déclaration, relative aux plaintes déposées par la Corsica Ferries.



"Corsica Ferries n’est pas la cause des problèmes de la SNCM"

Concernant les événements récents et graves de la SNCM, la Compagnie Corsica Ferries juge utiles les observations suivantes : 

Recours contre la Délégation de Service public accordée à la SNCM/CMN en septembre 2013 :

La Compagnie Corsica Ferries confirme avoir introduit le 8 novembre 2013 un recours auprès du Tribunal administratif de Bastia contre les conditions qui ont conduit à l’écarter de l’appel d’offres de continuité territoriale des relations maritimes Corse/Continent 2014/2024. Le prétexte avancé a été que Corsica Ferries n’était pas en mesure de proposer une offre globale pour les 5 lignes maritimes Continent /Corse. Cette décision est, selon la Compagnie, contraire à la loi et au cahier des charges. Corsica Ferries a en effet proposé une offre ligne par ligne en fonction des capacités de sa flotte et pour des montants bien moindres que son concurrent. Chacun a compris que les autorités publiques ont subi le chantage social de la SNCM, en difficulté capitalistique et financière, pour lui attribuer la totalité des subventions alors 

qu’un partage de responsabilités de transport était tout à fait possible à un moindre coût pour la Collectivité de Corse et dans le respect de la loi. Corsica  Ferries pense donc que les motifs évoqués pour l’avoir écartée sont illégitimes et a donc déposé un recours auprès des tribunaux compétents. 

 
La France condamnée pour aides d’Etat 

La Commission européenne a saisi la Cour de justice européenne pour non recouvrement de 220 M € d’aides 

publiques jugées illégales. Les subventions versées à la SNCM depuis 2007 pendant la période d’été étaient indues car correspondant à des services de nature à être fournis par des compagnies concurrentes. Ces sommes n’étant en rien utiles aux contraintes d’insularité de la Corse doivent en conséquence être reversées à l’Office des Transports de la Corse. De plus, la Commission européenne a jugé, comme l’avait fait le Tribunal de l’Union, que les aides versées (également 220 M €) lors de la privatisation de la SNCM étaient aussi des aides d’Etat. Le fait que le Ministre des transports de la République française ait de manière récurrente déclaré que notre pays refusait de demander le remboursement de ces sommes pose quelques interrogations. 
Rappelons que ces sommes importantes, indûment payées à une société privée, dépendant d’une multinationale de premier plan réalisant un chiffre d’affaires de 30 Md €, doivent être rendues aux contribuables et à chacun d’entre nous et à ce titre diminuer les déficits publics. Notons également que la SNCM vient de bénéficier de 96 M € de subventions annuelles au titre de la dernière DSP pendant 10 ans et que cette somme permettrait à toute compagnie d’exercer ses activités de manière rentable. Pourquoi pas la SNCM ? (alors que son alliée CMN est rentable avec le même cahier des 

charges…) 

 
Que veut dire le Ministre des Transports ? 

Dans une interview récente (La Provence du 22 nov. 2013), M. F. Cuvillier déclare : « Je n’oublie pas non plus 

ceux qui sont à l’origine de ces plaintes » , faisant une allusion évidente à Corsica Ferries.. Que signifie cette phrase ? Est-elle une menace, une tentative de représailles contre une entreprise qui plus que toute autre a considérablement développé l’économie touristique corse ? L’état de droit ne permet-il pas à tous de faire valoir leurs arguments devant les tribunaux et de demander l’annulation d’actes illégaux ? Cette phrase du ministre, si elle était confirmée, constituerait un abus de droit et plus encore, une prise de position officielle mettant en cause le respect de l’Etat français à l’égard des obligations qui lui incombent selon le droit de l’Union européenne, de son devoir de loyauté et de coopération à l’égard des institutions et du développement de l’Europe. 

Notons enfin et surtout que ces aides d’Etat illégales ont nuit considérablement à Corsica Ferries, PME française basée à Bastia qui, depuis de nombreuses années, a beaucoup investi pour se doter d’une gestion et d’une flotte de navires performantes, s’est battu sans cesse pour diminuer les tarifs des traversées trop longtemps considérés comme excessifs et a ainsi multiplié le trafic maritime Corse/continent par 3 en 10 ans alors qu’elle est soumise aux mêmes règles que ses concurrents. 

Corsica Ferries n’est pas la cause des problèmes de la SNCM. Seuls ceux qui l’ont entraînée sur cette voie dangereuse en portent la responsabilité."