Corse Net Infos - Pure player corse

Des assises du littoral pour préparer l’avenir en Corse


le Samedi 7 Décembre 2024 à 10:32

La première édition di Scontri di u liturali di Corsica était organisé ce vendredi au Palais des Congrès à l'initiative de la Collectivité de Corse. Durant une journée, au travers des tables rondes et ateliers thématiques, chercheurs, scientifiques, élus et représentants de différentes institutions ont échangé autour de l'adaptation du littoral au changement climatique. Une question plus que jamais d'actualité.



Comment le littoral peut-il faire face aux effets du changement climatique ? Cet enjeu plus que jamais d’actualité était au cœur de la première édition des assises du littoral que la Collectivité de Corse, l’Agence d’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Énergie de la Corse (AUE) et l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC) organisaient ce vendredi au Palais des congrès d’Ajaccio. 
 
Avec plus de 1000 kilomètres de côtes dont les espaces sensibles abritent une riche biodiversité et concentrent également la majeure partie de la population, la Corse est en effet particulièrement exposée à des bouleversements de plus en plus prégnants tels que l’érosion du littoral, l’élévation du niveau de la mer, les tempêtes et les inondations qui se multiplient ces dernières années. Des phénomènes face auxquels il convient de repenser l’approche de la gestion des risques. « L’objectif de ces assises est de s’interroger sur comment se préparer à ces changements et s’adapter à ces mutations profondes dans l’aménagement du littoral », souligne ainsi le président de l’AUE, Julien Paolini. 
 
« Des assises du littoral s’étaient déjà déroulées en 2012 sous la houlette de Maria Guidicelli, à l’époque présidente de l’Agence d’Urbanisme et d’Énergie et conseillère exécutive. Elles s’étaient focalisées sur l’application de la loi littoral en Corse, et notamment sur les questions autour des documents d’urbanisme et de l’aménagement des plages. En est sorti un livre blanc, mais à la relecture de celui-ci, on a constaté que finalement dans leur traduction opérationnelle dans le Padduc on n’avait pas grand-chose sur le réchauffement climatique et sur les risques inhérents, l’érosion des plages, les tempêtes, les inondations… Il y avait une nécessité absolue de mieux prendre en compte tout ce qui est lié au dérèglement climatique, notamment sur l’aménagement et la gestion du littoral », ajoute-t-il. Après le vote de l’Assemblée de Corse du 28 novembre dernier, cet évènement s’inscrit donc parfaitement dans le droit fil de la révision du Padduc qui vient d’être engagée. « Ces assises du littoral vont nous permettre de réfléchir avec différents acteurs sur la question du littoral dans le cadre de cette révision du Padduc et des annexes qui traitent plus spécifiquement de la question du littoral comme notamment la trame verte et bleue et le schéma de mise en valeur de la mer », précise le président de l’AUE.
 
Il rappelle par ailleurs que l’Assemblea di a giuventù, en tout début de mandature, au travers d’une motion et d’une question orale, avait demandé l’organisation d’un tel colloque. « Je leur avais alors assuré que le conseil exécutif organiserait des assises du littoral deuxième génération », glisse Julien Paolini. Chose promise, chose due, durant toute une journée chercheurs, scientifiques, représentants de la Stareso et du parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate, mais aussi directeur de recherches du CNRS et membre du GIEC, ont échangé sur l’avenir du littoral aux côtés de maires, d’architectes et personnels des services de l’État, de la Collectivité de Corse et de ses agences et offices. « Toutes les personnes qui s’intéressent à ces problématiques ont pu témoigner, partager des expériences, poser des questions », résume Julien Paolini. Quatre thématiques étaient à l’ordre du jour des tables rondes et ateliers thématiques : la biodiversité, la gestion et les usages du littoral, les risques, l’urbanisme et l’aménagement. « Les assises du littoral se veulent porteuse d’opérationnalité, d’échanges, mais aussi de réflexion sur les solutions, financements et les innovations possibles en la matière », souligne encore le président de l’AUE.