"On se concentre tout d’abord et quand la cloche retentit, on joue, on part à l’assaut du public et du jury, mais surtout on pense à ceux qui nous ont envoyé ici et on essaye d’être à la hauteur". Dopu Cena (Photo DR)
- Corse Net Infos : Comment s’est déroulée cette finale samedi soir au Liet 2012 ? Avez-vous eu des contacts avec les autres groupes?
- Michel Solinas – Dopu Cena : Parfaitement bien ! La journée a été très longue puisque nous avons « filé » le spectacle du soir, donc c'était assez éprouvant. Diana Saliceti nous a proposé l’idée que Dopu Cena produise un documentaire sur les langues d’Europe. Nous avons donc confié à Diana et Jean Baptiste Raimondi de la société WeGotProd, la réalisation de ce 26 minutes.
Des interviews ont été réalisées durant 4 jours sur la « santé » des langues minorées d’Europe, les groupes et les organisateurs. Nous avons eu de très bons contacts avec les autres groupes et personnellement j’ai eu le plaisir de converser longuement avec nos amis sardes, mais aussi avec le chanteur écossais Brian Ò Headhra. Il régnait une très bonne ambiance.
- CNI : Des corses s’étaient déplacés dans les Asturies pour vous soutenir ? Avez-vous su combien de votes du public vous avez remporté ?
- M.S : Oui un groupe d’amis a fait le déplacement. Cela fait énormément plaisir de rentrer sur scène et de voir flotter « a bandera ». Notre amie Hollandaise, Marilena Verheus, qui a eu la gentillesse de traduire « Trasmetta » en anglais, nous a fait l’honneur de nous rejoindre à Xixòn. Une présence d’une très grande portée, puisque Marilena a appris a écrire et parler le corse par l’internet. Une belle leçon pour nous tous !
Concernant les votes du public, pour le moment nous n’avons pas encore eu d’informations à ce sujet. Mais avec une certaine précaution il semblerait que les corses se soient mobilisés massivement.
- CNI : Dans quel état d’esprit étiez-vous juste avant de monter sur scène? Que se passe t-il dans vos têtes à ce moment là et après, jusqu’à l’annonce des résultats ?
- M.S : Anxieux, mais l’anxiété s’est très vite envolée, portée par les applaudissements, les banderi et ce peuple Asturien qui brandit des affichettes « Lingua Asturiana Officiale »… Finalement, on se sent chez nous !
On se concentre tout d’abord et quand la cloche retentit, on joue, on part à l’assaut du public et du jury, mais surtout on pense à ceux qui nous ont envoyé ici et on essaye d’être à la hauteur. Jusqu’à l’annonce des résultats on se tient la main, solidaires. On devrait le faire plus souvent quand on est chez nous, pourquoi pas ?
CNI : Vous avez effectué une remarquable performance en vous classant à la 2è place avec 86 points, à tout juste un petit point de la chanteuse Bretonne Lleuwen. Qu’est-ce qui a pu selon vous, dans un duel aussi serré faire la différence ? Avez-vous des regrets ?
M.S : Nous n’avons aucun regret, puisque Lleuwen a dédié sa victoire aux identités et aux langues minorées, sa victoire est la nôtre. Le Liet, contrairement à ce que j’ai pu lire, ce n’est pas kitch… C’est militant. Nous sommes toujours dans une situation dangereuse pour la langue corse et pour les langues minorées d’Europe. Il est important qu’un tel événement existe en 2012.
Lleuwen est une galloise qui s’est installée en Bretagne, elle est mariée à un professeur de breton. Elle parle deux langues minorées, musicienne, poétesse, c’est une très grande chanteuse. Elle n’a pas fait la différence, elle a affirmé nos différences à la face du monde.
- Michel Solinas – Dopu Cena : Parfaitement bien ! La journée a été très longue puisque nous avons « filé » le spectacle du soir, donc c'était assez éprouvant. Diana Saliceti nous a proposé l’idée que Dopu Cena produise un documentaire sur les langues d’Europe. Nous avons donc confié à Diana et Jean Baptiste Raimondi de la société WeGotProd, la réalisation de ce 26 minutes.
Des interviews ont été réalisées durant 4 jours sur la « santé » des langues minorées d’Europe, les groupes et les organisateurs. Nous avons eu de très bons contacts avec les autres groupes et personnellement j’ai eu le plaisir de converser longuement avec nos amis sardes, mais aussi avec le chanteur écossais Brian Ò Headhra. Il régnait une très bonne ambiance.
- CNI : Des corses s’étaient déplacés dans les Asturies pour vous soutenir ? Avez-vous su combien de votes du public vous avez remporté ?
- M.S : Oui un groupe d’amis a fait le déplacement. Cela fait énormément plaisir de rentrer sur scène et de voir flotter « a bandera ». Notre amie Hollandaise, Marilena Verheus, qui a eu la gentillesse de traduire « Trasmetta » en anglais, nous a fait l’honneur de nous rejoindre à Xixòn. Une présence d’une très grande portée, puisque Marilena a appris a écrire et parler le corse par l’internet. Une belle leçon pour nous tous !
Concernant les votes du public, pour le moment nous n’avons pas encore eu d’informations à ce sujet. Mais avec une certaine précaution il semblerait que les corses se soient mobilisés massivement.
- CNI : Dans quel état d’esprit étiez-vous juste avant de monter sur scène? Que se passe t-il dans vos têtes à ce moment là et après, jusqu’à l’annonce des résultats ?
- M.S : Anxieux, mais l’anxiété s’est très vite envolée, portée par les applaudissements, les banderi et ce peuple Asturien qui brandit des affichettes « Lingua Asturiana Officiale »… Finalement, on se sent chez nous !
On se concentre tout d’abord et quand la cloche retentit, on joue, on part à l’assaut du public et du jury, mais surtout on pense à ceux qui nous ont envoyé ici et on essaye d’être à la hauteur. Jusqu’à l’annonce des résultats on se tient la main, solidaires. On devrait le faire plus souvent quand on est chez nous, pourquoi pas ?
CNI : Vous avez effectué une remarquable performance en vous classant à la 2è place avec 86 points, à tout juste un petit point de la chanteuse Bretonne Lleuwen. Qu’est-ce qui a pu selon vous, dans un duel aussi serré faire la différence ? Avez-vous des regrets ?
M.S : Nous n’avons aucun regret, puisque Lleuwen a dédié sa victoire aux identités et aux langues minorées, sa victoire est la nôtre. Le Liet, contrairement à ce que j’ai pu lire, ce n’est pas kitch… C’est militant. Nous sommes toujours dans une situation dangereuse pour la langue corse et pour les langues minorées d’Europe. Il est important qu’un tel événement existe en 2012.
Lleuwen est une galloise qui s’est installée en Bretagne, elle est mariée à un professeur de breton. Elle parle deux langues minorées, musicienne, poétesse, c’est une très grande chanteuse. Elle n’a pas fait la différence, elle a affirmé nos différences à la face du monde.
Marilena Verheus, hollandaise, qui a traduit le titre "Trasmetta" en anglais, ici aux côtés de Michel Solinas. (Photo DR)
CNI : Justement, la chanteuse bretonne était-elle selon vous la concurrente la plus sérieuse de Dopu Cena ? Quel est votre avis d’artistes sur sa performance ?
M.S : J’ai suivi pendant un mois l’actu de Lleuwen, j’ai regardé ses clips, ses émissions télévisées… J’avais dit aux autres membres de Dopu Cena qu’elle pouvait gagner le Liet. Je ne me suis pas trompé. Sobre, classe, musicalité, simplicité et charisme, c’est une belle personne !
CNI : Globalement, cette finale était-elle selon vous de haut niveau ?
M.S : Oui. Nous avons redoublé d’efforts pour être à ce niveau. Les artistes qui ont participé à cette finale sont de vrais artistes. Les sélections ont été vraisemblablement très serrées. Nous dédions d’ailleurs cette seconde place au jury du Liet Corsica, qui depuis samedi doit être conforté dans son choix.
CNI : C’est donc la Corse, qui après avoir été remarquablement représentée par Dopu Cena, accueillera l’édition 2013 du Liet. Comment les choses vont-elles se passer ? Allez-vous avoir un rôle à jouer dans l’organisation ?
M.S : Le Liet Corsica a en effet posé sa candidature à Lorient il y a maintenant 2 ans et les sélections se feront en Avril 2013 à Purtivechju et la finale internationale à Bastia en fin d’année. Pour le moment nous allons nous concentrer certainement sur l’élaboration et l’enregistrement d’un nouvel Album. Un rôle dans l’organisation ? Indirectement peut-être…
CNI : Enfin, que souhaitez-vous dire à tous ceux qui, en Corse, vous ont soutenu, depuis le début de l’aventure et jusqu’à samedi 1er décembre au soir ?
M.S : Vi vulemu ringrazià, voi tutti chì ci avete datu u vostru sustegnu, a vostra amicizia, a vostra forza da chè no pudessimu fà st’affarone, è difende a nostra cursichella aldilà di u mare. Sabbatu, hè stata una vittoria di l’identità di pettu à a mundializazione sfrenata, una vittoria di a lingua corsa à nivellu aurupeu. Fate ch’ella campi a lingua torna seculi è seculi. À ringrazià vi !
Interview réalisée par Yannis-Christophe GARCIA
M.S : J’ai suivi pendant un mois l’actu de Lleuwen, j’ai regardé ses clips, ses émissions télévisées… J’avais dit aux autres membres de Dopu Cena qu’elle pouvait gagner le Liet. Je ne me suis pas trompé. Sobre, classe, musicalité, simplicité et charisme, c’est une belle personne !
CNI : Globalement, cette finale était-elle selon vous de haut niveau ?
M.S : Oui. Nous avons redoublé d’efforts pour être à ce niveau. Les artistes qui ont participé à cette finale sont de vrais artistes. Les sélections ont été vraisemblablement très serrées. Nous dédions d’ailleurs cette seconde place au jury du Liet Corsica, qui depuis samedi doit être conforté dans son choix.
CNI : C’est donc la Corse, qui après avoir été remarquablement représentée par Dopu Cena, accueillera l’édition 2013 du Liet. Comment les choses vont-elles se passer ? Allez-vous avoir un rôle à jouer dans l’organisation ?
M.S : Le Liet Corsica a en effet posé sa candidature à Lorient il y a maintenant 2 ans et les sélections se feront en Avril 2013 à Purtivechju et la finale internationale à Bastia en fin d’année. Pour le moment nous allons nous concentrer certainement sur l’élaboration et l’enregistrement d’un nouvel Album. Un rôle dans l’organisation ? Indirectement peut-être…
CNI : Enfin, que souhaitez-vous dire à tous ceux qui, en Corse, vous ont soutenu, depuis le début de l’aventure et jusqu’à samedi 1er décembre au soir ?
M.S : Vi vulemu ringrazià, voi tutti chì ci avete datu u vostru sustegnu, a vostra amicizia, a vostra forza da chè no pudessimu fà st’affarone, è difende a nostra cursichella aldilà di u mare. Sabbatu, hè stata una vittoria di l’identità di pettu à a mundializazione sfrenata, una vittoria di a lingua corsa à nivellu aurupeu. Fate ch’ella campi a lingua torna seculi è seculi. À ringrazià vi !
Interview réalisée par Yannis-Christophe GARCIA