« Près d’un Français sur cinq déclare vivre à découvert ». C’est le grand constat qui ressort du baromètre de la pauvreté et de la précarité publié ce mercredi par le Secours Populaire. Réalisée pour la 17e année consécutive avec l’institut Ipsos, cette étude pointe en effet « une situation qui continue d’empirer en France, après une année 2022 déjà marquée par une forte dégradation sociale ». « Les difficultés à assurer que les dépenses courantes augmentent encore cette année et atteignent de nouveaux records », relève notamment le baromètre. Une réalité qui n’épargne pas la Corse. « Nous sommes la région la plus en difficulté, même si à l’échelon départemental il y a certains territoires encore plus sinistrés », déplore ainsi Hyacinthe Choury, secrétaire général du Secours Populaire pour la Corse en notant : « Depuis le Covid, nous avons connu une augmentation de la pauvreté d’un peu plus de 40% sur l’île ».
Pourtant, alors que 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce sont environ 2000 familles sur l’ensemble du territoire qu'aide chaque année l'antenne locale du Secours Populaire. Un chiffre certes important pour l’association, mais bien en deçà des besoins. « Il y a encore énormément de gens qui bien qu’étant en difficulté financière ne font pas appel à la solidarité », indique Hyacinthe Choury en estimant que les différentes associations sur l’ensemble de la Corse aident en tout à peu près 6000 familles. « Il y a quelque temps, quand je rencontrais des gens en difficulté et que je leur disais de venir se faire aider, beaucoup me répondaient qu’il y a plus malheureux qu’eux et qu’ils ne voulaient pas leur enlever le pain de la bouche. Ce genre de discours, je ne l’entends plus aujourd’hui. Par contre, encore beaucoup de gens ne sollicitent pas les associations, car ils ne savent pas qu’ils ont droit à une aide, soit parce que faire la démarche est compliqué pour eux, soit parce qu’ils sont loin géographiquement des centres ».
Pourtant, alors que 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce sont environ 2000 familles sur l’ensemble du territoire qu'aide chaque année l'antenne locale du Secours Populaire. Un chiffre certes important pour l’association, mais bien en deçà des besoins. « Il y a encore énormément de gens qui bien qu’étant en difficulté financière ne font pas appel à la solidarité », indique Hyacinthe Choury en estimant que les différentes associations sur l’ensemble de la Corse aident en tout à peu près 6000 familles. « Il y a quelque temps, quand je rencontrais des gens en difficulté et que je leur disais de venir se faire aider, beaucoup me répondaient qu’il y a plus malheureux qu’eux et qu’ils ne voulaient pas leur enlever le pain de la bouche. Ce genre de discours, je ne l’entends plus aujourd’hui. Par contre, encore beaucoup de gens ne sollicitent pas les associations, car ils ne savent pas qu’ils ont droit à une aide, soit parce que faire la démarche est compliqué pour eux, soit parce qu’ils sont loin géographiquement des centres ».
Un hiver qui s'annonce difficile
Par ailleurs, le secrétaire général du Secours Populaire pour la Corse remarque certains changements dans le profil des nouveaux bénéficiaires. « Depuis le Covid, on voit de plus en plus de travailleurs pauvres, car les salaires restent bas en Corse, qu’il y a beaucoup de temps partiel et que le coût de la vie est beaucoup plus cher qu’ailleurs », note-t-il. Une tendance aggravée par l’augmentation du coût de la vie. « Sur l’année 2022, il y a eu près de 12% d’inflation alors que le Smic a été revalorisé de 5,6%. Cela a fait basculer toute une frange de population qui travaille, mais qui a des revenus faibles », souligne Hyacinthe Choury en dévoilant par ailleurs :« Ce que l’on constate également aujourd’hui, c’est que de plus en plus de personnes qui travaillent à Ajaccio et qui habitent dans un village dorment désormais dans leur voiture, car ils n’ont plus les moyens de se payer le plein d’essence. Avant, c’étaient des situations exceptionnelles ! ».
Face aux difficultés qui se multiplient pour les petits budgets, le baromètre du Secours Populaire met en outre en exergue que « près d’un Français sur trois (32%) rencontre des difficultés pour se procurer une alimentation saine, lui permettant de faire trois repas par jour ». Sur l'île les choses semblent toutefois un peu différentes. « On voit plutôt des familles où les parents vont se priver de manger ou manger très peu pour pouvoir alimenter leurs enfants. En Corse depuis toujours on sait que les parents se sacrifient souvent pour leurs enfants », relève le responsable de l’antenne corse du Secours Populaire qui confie s’attendre à un hiver difficile. « Il va y avoir des gens qui vont souffrir », annonce-t-il en dévoilant encore : « Quand on regarde le budget des personnes que nous accompagnons, près de la moitié commenceraient le mois à découvert s’ils payaient toutes leurs factures. Donc bien évidemment ils ne payent pas certaines factures et multiplient les dettes auprès d’EDF, du gaz ou du bailleur ».
Face aux difficultés qui se multiplient pour les petits budgets, le baromètre du Secours Populaire met en outre en exergue que « près d’un Français sur trois (32%) rencontre des difficultés pour se procurer une alimentation saine, lui permettant de faire trois repas par jour ». Sur l'île les choses semblent toutefois un peu différentes. « On voit plutôt des familles où les parents vont se priver de manger ou manger très peu pour pouvoir alimenter leurs enfants. En Corse depuis toujours on sait que les parents se sacrifient souvent pour leurs enfants », relève le responsable de l’antenne corse du Secours Populaire qui confie s’attendre à un hiver difficile. « Il va y avoir des gens qui vont souffrir », annonce-t-il en dévoilant encore : « Quand on regarde le budget des personnes que nous accompagnons, près de la moitié commenceraient le mois à découvert s’ils payaient toutes leurs factures. Donc bien évidemment ils ne payent pas certaines factures et multiplient les dettes auprès d’EDF, du gaz ou du bailleur ».
Une baisse des dons, mais pas du nombre de donateurs
Le secrétaire général du Secours Populaire en Corse soulève en outre que le seuil de pauvreté ressenti – montant minimal en dessous duquel il n’est pas possible de vivre décemment, estimé par les répondants au baromètre de l’association – établi à 1377 euros net est bien loin de la réalité économique en Corse. « Il a encore plus à faire ici », souffle-t-il en reprenant : « En Corse, il y a quand même des causes auxquelles il serait temps que les autorités s’attaquent. La plus flagrante c’est le fait qu’on ne produise que 3% de ce que l’on consomme. Comment voulez-vous que l’équilibre y comprisse financier de l’accès à l’alimentation pour la population soit à la hauteur ? C’est impossible ! ».
Confronté à certaines difficultés financières devant l’augmentation simultanée de son nombre d’accompagnés et des prix de l’alimentaire, le Secours Populaire doit aujourd’hui multiplier les initiatives pour assurer de nouvelles entrées d’argent. « Bien sûr, la population s’est appauvrie avec la crise et donc les gens donnent moins d’argent, mais par contre pour nous en Corse le nombre de donateurs ne baisse pas. On compense ce don moyen en allant chercher d’autres donateurs. Cela fait deux ans que nous alertons sur cette évolution inquiétante et nous avons été entendus par la Collectivité de Corse et les services déconcentrés de l’État qui ont suivi nos demandes d’augmentations de subventions », livre Hyacinthe Choury avant de conclure : « La situation est difficile, mais on se bat ».
Confronté à certaines difficultés financières devant l’augmentation simultanée de son nombre d’accompagnés et des prix de l’alimentaire, le Secours Populaire doit aujourd’hui multiplier les initiatives pour assurer de nouvelles entrées d’argent. « Bien sûr, la population s’est appauvrie avec la crise et donc les gens donnent moins d’argent, mais par contre pour nous en Corse le nombre de donateurs ne baisse pas. On compense ce don moyen en allant chercher d’autres donateurs. Cela fait deux ans que nous alertons sur cette évolution inquiétante et nous avons été entendus par la Collectivité de Corse et les services déconcentrés de l’État qui ont suivi nos demandes d’augmentations de subventions », livre Hyacinthe Choury avant de conclure : « La situation est difficile, mais on se bat ».