Avec un taux de pauvreté bien plus élevé que sur le continent, la Corse lourdement frappée par la crise économique qui découle de la crise sanitaire. A la demande de la Collectivité de Corse et des services de l'Etat, l'Institut national de la statistique et des études économiques Corse (Insee) a dévoilé ce mardi 18 mai en visio-conférence une étude qui révèle l'impact financier de la Covid-19 sur les intercommunalités insulaires. Le 18,5% de la population insulaire (14,5% pour la moyenne nationale) perçoit un revenu disponible inférieur à 1 080 euros nets mensuels pour une personne seule. Le taux de pauvreté varie fortement entre les intercommunalités de l’île. Il culmine dans la Plaine Orientale (avec un maximum de 29 % dans la communauté de communes de l’Oriente) et en Balagne. À l’inverse, les trois intercommunalités d’Ajaccio et de sa périphérie (Celavu-Prunelli ; Pieve de l’Ornano et du Taravo) présentent des taux inférieurs à 16 %.
Les retraités corses plus pauvres que les actifs
Le niveau de vie dépend à la fois du type de revenus, de leurs montants et du type de ménage. La pauvreté en Corse touche davantage les retraités que les actifs (22 % contre 15 %) alors que c’est l’inverse au niveau national. La population étant aussi plus âgée, les seniors représentent une part importante des personnes pauvres, près d’une sur deux dans les intercommunalités rurales du Spelunca-Liamone et de Pasquale Paoli
Bien qu'ils soient plus pauvres que les actifs (22 % de pauvreté contre 15 % pour les actifs), le grand nombre de retraités a permis de ne pas faire flancher la barre de certaines intercommunalités puisque les pensions n'ont pas baissé pendant la crise sanitaire.
Autre catégorie socioprofessionnelle qui n'a pas pâti de la Covid-19, les fonctionnaires qui ont continué à percevoir leur salaire normalement. Ainsi, la précarité dans les communautés de communes de Marana-Golo et du Centre Corse est restée stable.
Les zones touristiques exposées aux conséquences de la crise
Sans surprise, les communautés de communes de Balagne, de l’Alta Rocca, du Sartenais Valinco Taravo, du Sud Corse et du Nebbiu-Conca d’Oro, à forte orientation touristique et qui rassemblent 21 % de la population insulaire ont largement souffert en 2020. Elles ont été particulièrement touchées par la crise, à cause de la baisse des heures rémunérées des salariés des entreprises privées dans les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie qui sont majoritaires dans ces régions.
Les indépendants dans la précarité
Parmi les personnes les plus touchées par la crise, les actifs non salariés, soit les indépendants qui représentent en Corse un actif sur 5. Par rapport au continent, la pauvreté de ces personnes est frappante car ils sont 26,5 % à être concernés en Corse contre 18,3 % en France de province. Dans la communauté de communes de Calvi-Balagne, une personne sur 6 est d'ailleurs un indépendant frappé par la précarité.
Mais ce sont les trois intercommunalités de la plaine orientale soit l’Oriente, la Castagniccia-Casinca et la Costa Verde qui présentent les taux les plus élevés de pauvreté (respectivement 29 %, 25 % et 23 %), ce qui n'est pas dû aux nombre d'indépendants mais plutôt à de nombreux emplois dans des secteurs précaires comme l'agriculture ou l'aide à domicile.
Un enfant sur 4 vit dans une famille pauvre
En Corse, les familles monoparentales ont beaucoup beaucoup souffert de la crise (27% de taux de pauvreté). Par conséquent, aujourd'hui sur l'île un enfant sur 4 vit ainsi dans une famille pauvre. Au total, 24 % des enfants insulaires vivent dans un ménage pauvre, soit 3 points de plus qu’en France de province. D’un territoire à l’autre, la pauvreté infantile varie du simple au quadruple, des écarts qui reflètent le taux de pauvreté entre territoires et les différences de structures familiales. Ainsi, c’est dans l’Oriente que la pauvreté touche la plus grande part d’enfants (41 %) du fait de faibles revenus et de familles nombreuses. À l’opposé, le Celavu-Prunelli présente le taux de pauvreté infantile le plus faible (10 %) en lien avec des revenus élevés et peu de familles monoparentales.
Devant ces chiffres, Bianca Fazi, conseillère exécutive en charge des questions sanitaires et sociales à la Collectivité de Corse et Didier Medori, commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du Préfet de Corse assurent que : "Cette étude est une véritable aide à la décision pour les orientations des politiques publiques, elle permettra de mettre l’accent sur les efforts à apporter au niveau des territoires affectés."
La pauvreté plus marquée sur la plaine orientale
Le taux de pauvreté varie de 11 % dans la communauté de communes du Celavu-Prunelli à 29 % dans celle de l’Oriente, illustrant une grande hétérogénéité territoriale. Ce sont les trois intercommunalités de la plaine orientale, l’Oriente, la Castagniccia-Casinca et la Costa Verde qui présentent les taux les plus élevés (respectivement 29 %, 25 % et 23 %).
Les intercommunalités du golfe d’Ajaccio sont moins concernées : les personnes pauvres représentent 11 % de la population du Celavu-Prunelli, 14 % dans la Pieve de l’Ornano et du Taravo, et 15 % dans la communauté d’agglomération du Pays Ajaccien (CAPA). Même avec des taux de pauvreté plus faibles, les communautés d’agglomérations ajaccienne et bastiaise concentrent cependant, en raison de leur poids démographique, 37 % des personnes vivant en Corse sous le seuil de pauvreté.
Non seulement plus fréquente sur le territoire insulaire, la pauvreté est aussi plus marquée. Ainsi en Corse l’intensité de la pauvreté est de 20,9 % contre 19,2 % en France de province.
Autrement dit, les personnes pauvres de Corse sont souvent plus pauvres que celles de France de province. Au niveau intercommunal cette intensité est plutôt homogène. Seule la communauté d’agglomération du pays ajaccien enregistre une intensité moins importante que celle de province (18 %).
Les retraités corses plus pauvres que les actifs
Le niveau de vie dépend à la fois du type de revenus, de leurs montants et du type de ménage. La pauvreté en Corse touche davantage les retraités que les actifs (22 % contre 15 %) alors que c’est l’inverse au niveau national. La population étant aussi plus âgée, les seniors représentent une part importante des personnes pauvres, près d’une sur deux dans les intercommunalités rurales du Spelunca-Liamone et de Pasquale Paoli
Bien qu'ils soient plus pauvres que les actifs (22 % de pauvreté contre 15 % pour les actifs), le grand nombre de retraités a permis de ne pas faire flancher la barre de certaines intercommunalités puisque les pensions n'ont pas baissé pendant la crise sanitaire.
Autre catégorie socioprofessionnelle qui n'a pas pâti de la Covid-19, les fonctionnaires qui ont continué à percevoir leur salaire normalement. Ainsi, la précarité dans les communautés de communes de Marana-Golo et du Centre Corse est restée stable.
Les zones touristiques exposées aux conséquences de la crise
Sans surprise, les communautés de communes de Balagne, de l’Alta Rocca, du Sartenais Valinco Taravo, du Sud Corse et du Nebbiu-Conca d’Oro, à forte orientation touristique et qui rassemblent 21 % de la population insulaire ont largement souffert en 2020. Elles ont été particulièrement touchées par la crise, à cause de la baisse des heures rémunérées des salariés des entreprises privées dans les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie qui sont majoritaires dans ces régions.
"Près de la moitié des entrepreneurs et de leurs salariés, largement locaux, font déjà partie des actifs à bas revenus à cause de la saisonnalité de leur emploi", rajoute Antonin Bretel, chef de projet à l'Insee.
Les indépendants dans la précarité
Parmi les personnes les plus touchées par la crise, les actifs non salariés, soit les indépendants qui représentent en Corse un actif sur 5. Par rapport au continent, la pauvreté de ces personnes est frappante car ils sont 26,5 % à être concernés en Corse contre 18,3 % en France de province. Dans la communauté de communes de Calvi-Balagne, une personne sur 6 est d'ailleurs un indépendant frappé par la précarité.
Mais ce sont les trois intercommunalités de la plaine orientale soit l’Oriente, la Castagniccia-Casinca et la Costa Verde qui présentent les taux les plus élevés de pauvreté (respectivement 29 %, 25 % et 23 %), ce qui n'est pas dû aux nombre d'indépendants mais plutôt à de nombreux emplois dans des secteurs précaires comme l'agriculture ou l'aide à domicile.
Un enfant sur 4 vit dans une famille pauvre
En Corse, les familles monoparentales ont beaucoup beaucoup souffert de la crise (27% de taux de pauvreté). Par conséquent, aujourd'hui sur l'île un enfant sur 4 vit ainsi dans une famille pauvre. Au total, 24 % des enfants insulaires vivent dans un ménage pauvre, soit 3 points de plus qu’en France de province. D’un territoire à l’autre, la pauvreté infantile varie du simple au quadruple, des écarts qui reflètent le taux de pauvreté entre territoires et les différences de structures familiales. Ainsi, c’est dans l’Oriente que la pauvreté touche la plus grande part d’enfants (41 %) du fait de faibles revenus et de familles nombreuses. À l’opposé, le Celavu-Prunelli présente le taux de pauvreté infantile le plus faible (10 %) en lien avec des revenus élevés et peu de familles monoparentales.
Devant ces chiffres, Bianca Fazi, conseillère exécutive en charge des questions sanitaires et sociales à la Collectivité de Corse et Didier Medori, commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du Préfet de Corse assurent que : "Cette étude est une véritable aide à la décision pour les orientations des politiques publiques, elle permettra de mettre l’accent sur les efforts à apporter au niveau des territoires affectés."
La pauvreté plus marquée sur la plaine orientale
Le taux de pauvreté varie de 11 % dans la communauté de communes du Celavu-Prunelli à 29 % dans celle de l’Oriente, illustrant une grande hétérogénéité territoriale. Ce sont les trois intercommunalités de la plaine orientale, l’Oriente, la Castagniccia-Casinca et la Costa Verde qui présentent les taux les plus élevés (respectivement 29 %, 25 % et 23 %).
Les intercommunalités du golfe d’Ajaccio sont moins concernées : les personnes pauvres représentent 11 % de la population du Celavu-Prunelli, 14 % dans la Pieve de l’Ornano et du Taravo, et 15 % dans la communauté d’agglomération du Pays Ajaccien (CAPA). Même avec des taux de pauvreté plus faibles, les communautés d’agglomérations ajaccienne et bastiaise concentrent cependant, en raison de leur poids démographique, 37 % des personnes vivant en Corse sous le seuil de pauvreté.
Non seulement plus fréquente sur le territoire insulaire, la pauvreté est aussi plus marquée. Ainsi en Corse l’intensité de la pauvreté est de 20,9 % contre 19,2 % en France de province.
Autrement dit, les personnes pauvres de Corse sont souvent plus pauvres que celles de France de province. Au niveau intercommunal cette intensité est plutôt homogène. Seule la communauté d’agglomération du pays ajaccien enregistre une intensité moins importante que celle de province (18 %).