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Enfants malades : Jacqueline Gourault affirme au Sénateur Parigi que le dispositif du 2ème accompagnant est pérenne


Nicole Mari le Jeudi 13 Mai 2021 à 19:56

Les élus continuent de monter au créneau pour demander la publication en urgence du décret confirmant la prise en charge par l'assurance maladie du déplacement du deuxième parent accompagnateur d’enfants corses hospitalisés sur le continent. Mercredi, c’est le Sénateur de Haute-Corse, Paulu Santu Parigi, qui a interpellé le ministre de la Santé, Olivier Véran sur cette promesse non tenue de l’Etat. La réponse est venue de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, qui a assuré que le dispositif serait pérenne, mais a botté en touche sur le décret.



Paulu Santu Parigi, Sénateur de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire Ecologiste - Solidarité et Territoires.
Paulu Santu Parigi, Sénateur de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire Ecologiste - Solidarité et Territoires.
« Pouvez-vous nous confirmer, comme vous l’avez déjà fait le 6 octobre 2020 à l’Assemblée Nationale, que vous publierez, d’ici peu, ce décret ? ». C’est la question posée par le Sénateur de Haute-Corse, Paulu Santu Parigi, au Sénat, lors des questions au gouvernement, mercredi dernier. Le décret en question est la promesse faite par le gouvernement de prendre en charge les frais de déplacement du deuxième parent accompagnateur d’enfants corses hospitalisés sur le continent. Mais lors de la récente visite à Aiacciu de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, son cabinet a fait savoir à la présidente de l’association Inseme, Laetitia Cucchi, que cette promesse ne serait pas tenue. Très en colère, celle-ci a lancé un appel à la mobilisation, largement entendue dans l’île et que les élus de tous bords ont soutenu, notamment par une résolution solennelle votée à l’unanimité, fin avril, par l’Assemblée de Corse.
 
De promesses en reculades
Le Sénateur Parigi rappelle les promesses réitérées du gouvernement à trois reprises : « En mai 2019, votre prédécesseur Agnès Buzyn promettait la prise en charge du deuxième accompagnant de tout enfant malade devant se déplacer sur le continent comme prestation légale. En novembre 2019, Josiane Chevalier, alors préfète de la Corse, confirmait cette intention en annonçant la signature d’un décret au 1er janvier 2020. Consacrant cet engagement suprême, c’est en septembre de la même année que le Président de la République confirmait à son tour qu’une mesure entrerait en vigueur avant la fin du mois, pour sanctuariser ce financement hors fond d’action sociale ». Depuis plus rien ! « Deux ans, que votre gouvernement a fait naître dans le cœur des enfants malades l’espoir de pouvoir bénéficier du droit à être accompagnés par leur deux parents, dans le difficile et courageux combat qu’ils mènent pour la vie. Deux années de promesses faites aux associations qui, vaillamment, portent la voie et la détresse de ces familles pour mettre fin à une injustice connue et reconnue par votre gouvernement. Deux ans au cours desquels, vous allez de promesses en reculades sans qu’aujourd’hui une solution de financement pérenne soit apportée », s’indigne-t-il.
 
Un palliatif fragile
Le Sénateur Parigi explique qu’en attendant la parution de ce décret, « promis maintes fois mais toujours reporté, les frais de déplacement sont, aujourd’hui, pris en charge par un dispositif d’action sociale extra-légal temporaire des CPAM et de la MSA, obligeant les parents à avancer les frais de déplacement. Pour ceux qui relèvent d’autres caisses, c’est la Collectivité de Corse qui assure la prise en charge. Un palliatif fragile dont nous ne pouvons nous satisfaire à long terme ». Un dispositif censé être transitoire jusqu’à la publication du décret, mais, ajoute-t-il, « la surprise et l’indignement sont venus mettre un terme à l’attente patiente et confiante que les familles insulaires avait placée en vous, en apprenant par la voix du cabinet de la Ministre Gourault qu’aucun décret n’avait été promis, trahissant par la même, la parole de l’Etat ». Alors lance-t-il au Ministre de la Santé, « ma question sera simple, et la réponse que vous apporterez n’ira pas au parlementaire que je suis, mais s’adressera aux enfants malades et hospitalisés qui attendent que l’Etat honore sa parole et tienne ses promesses ».

Une nouvelle promesse
C’est, en l’absence d’Olivier Véran, Jacqueline Gourault qui répond avec une certaine gêne : « Mr le Sénateur, je connais très bien ce dossier et je vais préciser les choses ». Ce qu’elle s’empresse de faire : « Alors que j’étais auprès du Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, j’ai moi-même fait en sorte que l’association, dont vous parlez, soit déclarée d’utilité publique. La deuxième chose et que le système du deuxième accompagnateur quand un enfant en Corse a besoin de se faire hospitaliser sur le continent parce que la réponse médicale ne peut pas se faire sur place, l’accompagnement était simplement d’une personne. Nous avons fait en sorte que l’accompagnement de la deuxième personne c’est-à-dire du couple en général soit possible. Et aujourd’hui, c’est possible ! Je n’ai pas les chiffres exacts en tête, mais je crois qu’autour de 253 enfants et familles qui ont bénéficié de ce système qui fonctionne, qui est assuré par l’Agence régionale de la Santé ». Devant la protestation de Paulu Santu Parrigi, elle embraye : « Oui, Mr le Sénateur ! Je vous donnerai les chiffres exacts. Vous pouvez compter sur le gouvernement pour que ce système soit pérenne ». Sur la signature proprement dite du décret, il n’y eut pas de réponse.