Comme le JPP du football, celui de la télé fut immensément populaire. Cinq millions de téléspectateurs étaient ponctuels pour sa grand-messe de la mi-journée.
Sourcils broussailleux, lunettes et voix grave, Jean-Pierre Pernaut c'était avant tout une recette faite de "proximité", selon ses mots.
Rencontré il y a quelques années par l'AFP, il se targuait d'avoir été le premier présentateur télé à créer un réseau de correspondants en région. Pour "avoir un journal moins parisien", "moins institutionnel" et "aller voir les gens chez eux".
Arrivé à la tête du JT en 1988, après 13 ans à TF1, il impose son style, avec ses sujets et ses magazines, ceux de la France des traditions, des artisans, des cafés et du patrimoine.
Quarante minutes de journal, du lundi au vendredi, sans prompteur. Il ne quittera le JT de 13h qu'en 2020, devant plus de huit millions de spectateurs pour sa dernière.
"La télé n'a jamais été un objectif pour moi", assurait-il, heureux "d'être au charbon tous les
jours".
"20 ans d'avance"
Dans son bureau au deuxième étage de la chaîne, décoré d'une photo de Johnny, d'une figurine de Titeuf et d'une carte de France, le Picard se félicitait d'avoir eu dès le départ "vingt ans d'avance sur les autres".
"Il y a 20 ans, j'étais le seul à parler des tempêtes. Pour les autres, c'était vulgaire. Aujourd'hui, quand il tombe deux centimètres de neige quelque part, c'est quatre sujets au 20 heures de France 2".
Chaque matin, plutôt que de scruter les chaînes d'info en continu, il dévorait les unes de la presse régionale pour "voir quel est l'air du temps". Les critiques ne l'épargnaient pas. Le sémiologue François Jost lisait dans ce journal un "certain populisme" : "On voit Pernaut comme quelqu'un de tourné vers la tradition, la province. Mais il promeut toujours, dans son discours, les intérêts du contribuable, du petit contre le grand, du provincial contre Paris".
Mais son succès était son armure, même si les audiences se tassèrent vers la fin.
Quand il succède à Yves Mourousi, alors patron du 13 heures, en 1988, TF1 ne réunit que 2,5 millions de téléspectateurs, derrière Antenne 2. Il en rassembla donc le double chaque jour, avec une part d'audience dépassant régulièrement les 40% et un écart considérable sur la concurrence.
Ce qui explique que la France retint son souffle en apprenant ses soucis de santé, comme les cancers, de la prostate et du poumon, qu'il rendit publics.
Humeurs
Ses collaborateurs décrivaient un présentateur inépuisable et charismatique, entré à TF1 le 6 janvier 1975, jour de la création de la chaîne issue de l'éclatement de l'ORTF.
"Il ne s'arrête jamais. Il vit ses JT comme au premier jour, avec une soif, un engagement qui use parfois les gens autour", décrivait Catherine Nayl, qui fut directrice de l'information de TF1, pour expliquer sa longévité.
Après avoir annoncé son départ surprise du JT, pas question de retraite pour lui, avec sa plateforme en ligne "JPP TV" et une émission hebdomadaire sur LCI (groupe TF1).
L'homme passait par "des éclats de rires et des grands éclats", ajoutait Catherine Nayl qui le côtoya pendant trente ans, allusion à ses mouvements d'humeur. Un correspondant en province confirme: si "JPP" est "proche de ses équipes", c'est aussi un "gros bosseur, très exigeant (...), colérique mais jamais méchant".
A l'école de journalisme de Lille, au début des années 1970, l'élève Pernaut ne sortait pas du lot, mais "il était déjà hyperactif, hyper-passionné, très impliqué dans le boulot. On passait des soirées à faire des journaux, des reportages", se rappelle son camarade de promo, Jean Colin.
Sans surprise, quand Jean-Pierre Pernaut revient à ses "premières amours", la presse écrite en 2021, son magazine s'appelle "Au cœur des régions".
Côté vie personnelle, le natif d'Amiens, fan de sport auto, a épousé en 2007 l'ex-Miss France et animatrice télé Nathalie Marquay, et était père de quatre enfants, dont deux nés d'une précédente union
Sourcils broussailleux, lunettes et voix grave, Jean-Pierre Pernaut c'était avant tout une recette faite de "proximité", selon ses mots.
Rencontré il y a quelques années par l'AFP, il se targuait d'avoir été le premier présentateur télé à créer un réseau de correspondants en région. Pour "avoir un journal moins parisien", "moins institutionnel" et "aller voir les gens chez eux".
Arrivé à la tête du JT en 1988, après 13 ans à TF1, il impose son style, avec ses sujets et ses magazines, ceux de la France des traditions, des artisans, des cafés et du patrimoine.
Quarante minutes de journal, du lundi au vendredi, sans prompteur. Il ne quittera le JT de 13h qu'en 2020, devant plus de huit millions de spectateurs pour sa dernière.
"La télé n'a jamais été un objectif pour moi", assurait-il, heureux "d'être au charbon tous les
jours".
"20 ans d'avance"
Dans son bureau au deuxième étage de la chaîne, décoré d'une photo de Johnny, d'une figurine de Titeuf et d'une carte de France, le Picard se félicitait d'avoir eu dès le départ "vingt ans d'avance sur les autres".
"Il y a 20 ans, j'étais le seul à parler des tempêtes. Pour les autres, c'était vulgaire. Aujourd'hui, quand il tombe deux centimètres de neige quelque part, c'est quatre sujets au 20 heures de France 2".
Chaque matin, plutôt que de scruter les chaînes d'info en continu, il dévorait les unes de la presse régionale pour "voir quel est l'air du temps".
Mais son succès était son armure, même si les audiences se tassèrent vers la fin.
Quand il succède à Yves Mourousi, alors patron du 13 heures, en 1988, TF1 ne réunit que 2,5 millions de téléspectateurs, derrière Antenne 2. Il en rassembla donc le double chaque jour, avec une part d'audience dépassant régulièrement les 40% et un écart considérable sur la concurrence.
Ce qui explique que la France retint son souffle en apprenant ses soucis de santé, comme les cancers, de la prostate et du poumon, qu'il rendit publics.
Humeurs
Ses collaborateurs décrivaient un présentateur inépuisable et charismatique, entré à TF1 le 6 janvier 1975, jour de la création de la chaîne issue de l'éclatement de l'ORTF.
"Il ne s'arrête jamais. Il vit ses JT comme au premier jour, avec une soif, un engagement qui use parfois les gens autour", décrivait Catherine Nayl, qui fut directrice de l'information de TF1, pour expliquer sa longévité.
Après avoir annoncé son départ surprise du JT, pas question de retraite pour lui, avec sa plateforme en ligne "JPP TV" et une émission hebdomadaire sur LCI (groupe TF1).
L'homme passait par "des éclats de rires et des grands éclats", ajoutait Catherine Nayl qui le côtoya pendant trente ans, allusion à ses mouvements d'humeur. Un correspondant en province confirme: si "JPP" est "proche de ses équipes", c'est aussi un "gros bosseur, très exigeant (...), colérique mais jamais méchant".
A l'école de journalisme de Lille, au début des années 1970, l'élève Pernaut ne sortait pas du lot, mais "il était déjà hyperactif, hyper-passionné, très impliqué dans le boulot. On passait des soirées à faire des journaux, des reportages", se rappelle son camarade de promo, Jean Colin.
Sans surprise, quand Jean-Pierre Pernaut revient à ses "premières amours", la presse écrite en 2021, son magazine s'appelle "Au cœur des régions".
Côté vie personnelle, le natif d'Amiens, fan de sport auto, a épousé en 2007 l'ex-Miss France et animatrice télé Nathalie Marquay, et était père de quatre enfants, dont deux nés d'une précédente union